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10 Minutes de Jancovici “Aussi Désagréable que Drôle” : Démantèlement de l’Éolien, Mythe de Fukushima et Critique des Médias

1. La Bataille des Coûts : L’Éolien Coûte 10 Fois Plus Cher que le Nucléaire

 

Jean-Marc Jancovici, ingénieur et expert climatique de premier plan en France, est réputé pour son franc-parler et sa logique implacable. Dans cet extrait, il réfute rapidement l’argument populaire selon lequel le coût de l’électricité produite à partir de l’énergie éolienne est égal, voire inférieur, à celui de l’énergie nucléaire.

Le Défi de la Pilotabilité : Jancovici souligne que le faible coût annoncé de l’éolien est un coût avec lequel “le train de 8h part s’il y a du vent.” C’est là le problème fondamental : l’éolien n’est pas un système complet mais seulement un système partiel. Contrairement aux centrales nucléaires, aux barrages hydroélectriques ou au gaz, où l’on peut “tourner le robinet” pour avoir de l’électricité à tout moment, l’éolien dépend des conditions météorologiques.

Le Coût Colossal du Stockage : Pour que l’éolien puisse fournir de l’électricité 24/7 (c’est-à-dire pilotable), il doit être complété par un dispositif de stockage (comme des batteries ou des stations de pompage-turbinage – STEP). Lorsqu’il calcule le coût global de cette affaire pour un système électrique complet avec éoliennes et batteries, Jancovici estime qu’il revient environ 10 fois plus cher qu’un système nucléaire, même un système nucléaire coûteux.

Le Problème Écologique des Batteries : Il souligne également que l’utilisation de batteries pour le stockage (comme les batteries au lithium) pose un problème écologique sérieux car cela nécessite une énorme industrie métallurgique et minière. Il déclare sans ambages : “Avec la quantité de métal qu’il faudrait pour avoir des batteries partout, pour avoir des éoliennes partout, vous seriez morts et vos enfants aussi qu’on n’y serait toujours pas.”

Coût de Démantèlement du Nucléaire : Il minimise les préoccupations concernant le coût du démantèlement des centrales nucléaires, affirmant que cela ne représente qu’environ 10% à 15% du coût de construction et ne constitue pas un problème majeur.

2. Leçon sur la Légitimité de l’Expertise : Contestation sur la Radiation et Fukushima

 

Lorsque le journaliste aborde les risques liés au nucléaire, citant notamment l’accident de Fukushima, Jancovici a une réaction choc : “Je préférerais sans hésiter une seconde […] habiter à Fukushima sans hésiter une seconde […] si on me donne le choix entre habiter à Fukushima et habiter à côté d’une usine chimique ou à côté d’une autoroute ou à côté d’une centrale à charbon.”

Qui est le Vrai Expert ? Le moment le plus tendu de l’interview est celui où il se lance dans la défense de la légitimité de l’expert. Il critique sévèrement le fait que les radios (et les médias en général) invitent souvent des associatifs ou des personnes n’ayant aucune compétence en matière d’impact sanitaire des rayonnements ionisants :

  • Il affirme que, dans ce domaine, le seul expert est un Médecin, plus précisément ceux qui travaillent en médecine nucléaire.
  • Il insiste : “En ce qui concerne les faits comme par exemple le fait que la Terre est ronde, il n’y a pas de gens à charge et à décharge… un expert ne s’autoproclame jamais expert. Un expert est considéré comme expert quand il a une compétence reconnue par ses pairs… et quand il a publié dans des journaux scientifiques à comité de lecture des conclusions ou des théories ou des démonstrations qui n’ont pas été invalidées par le même canal.”
  • C’est un rappel frontal des critères de l’expertise, où les faits (facts) ne peuvent être mis sur le même pied que les opinions (opinions).

     

    3. Crise Agricole et la Déconnexion de la Réalité

     

    Jancovici analyse que la crise agricole actuelle est la conséquence d’un contexte radicalement nouveau (pression climatique, pression sur les ressources) et de l’urbanisation, qui a éloigné la grande majorité de la population de la réalité du secteur agricole.

  • Il raconte l’anecdote des enfants suisses dessinant des vaches violettes car la seule qu’ils aient jamais vue est la vache Milka, et ironise, à la manière de Coluche, qu’aujourd’hui beaucoup d’enfants dessineraient des poissons surgelés en carré.
  • Le problème est que nous demandons des choses incohérentes à l’agriculture et qu’il est nécessaire de se doter d’un cahier des charges qui ne contienne pas de contradictions.
  • Il reconnaît que le problème est européen, mais critique la France pour sa lenteur à changer, car elle a longtemps été une bénéficiaire nette de la Politique Agricole Commune (PAC) de l’UE.
  • 4. Rejet de l'”Écologie Populaire” et des “Trois Mesures Concrètes”

     

    Interrogé sur le concept d’“Écologie Populaire” défendu par le Premier ministre Gabriel Attal, Jancovici déclare ne pas savoir ce que cela signifie et suggère au journaliste de le demander directement à Attal. Il émet des doutes quant à la sortie d’un plan longuement réfléchi par le Premier ministre.

    Surtout, lorsqu’on lui demande quelles seraient les “trois mesures concrètes” pour sauver la planète, il rejette catégoriquement la question : “Il n’y a pas trois mesures à prendre pour sauver notre planète, c’est structurel.”

  • Il compare les initiatives comme la “Semaine Verte” (Green Week) à “un poivrot qui boit un verre de jus d’orange une fois dans l’année pour se donner bonne conscience,” insistant sur le fait que le changement doit être structurel et permanent, et non pas un acte ponctuel pour se donner bonne conscience.
  • Il conclut que les entreprises ne devraient pas seulement faire un bilan carbone une fois par an, mais surveiller constamment plusieurs indicateurs (pas seulement l’argent) dans toutes les opérations du quotidien et les intégrer dans chaque décision. “Tant qu’on ne fait pas ça, ça ne sert à rien de faire un bilan une fois dans l’année en disant ah merde, on n’y est pas.”
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