News

Le président bulgare Roumen Radev a pris la défense de Nicolas Sarkozy, actuellement incarcéré à la prison de la Santé, en appelant solennellement à sa libération.

Le président bulgare Roumen Radev a pris la défense de Nicolas Sarkozy, actuellement incarcéré à la prison de la Santé, en appelant solennellement à sa libération.

Le président bulgare appelle à la libération de Nicolas Sarkozy - 20 minutes

Le 7 novembre 2025, à Sofia, le président bulgare Roumen Radev a provoqué une onde de choc diplomatique en appelant publiquement à la libération de l’ancien président français Nicolas Sarkozy, actuellement incarcéré à la prison de la Santé depuis fin octobre après une condamnation à cinq ans de prison.

À l’occasion d’une cérémonie solennelle, où il remettait une distinction à un ancien ambassadeur britannique en Libye pour sa contribution à la libération des infirmières bulgares, Radev a fait un discours aussi inattendu que fracassant : « Aujourd’hui, il est en prison ; il a besoin de notre soutien et de notre empathie. » Il a ajouté qu’il « se joignait aux déclarations d’anciens présidents bulgares, de ministres et de personnalités publiques » pour en faire “sa cause”. Selon lui, Sarkozy avait « déployé d’énormes efforts pour la libération de nos soignantes » en 2007.

Le geste est saisissant. D’un côté, Nicolas Sarkozy, ex-chef d’État français (2007-2012), condamné pour “conspiration criminelle” liée au financement de sa campagne en 2007 via la Libye, et incarcéré. De l’autre, Roumen Radev, chef de l’État bulgare depuis 2017, ancienne figure militaire, qui — par ce propos — s’immisce ouvertement dans une affaire judiciaire et politique française.

Un appel à la libération improbable

L’annonce de Radev intervient dans un contexte chargé : Sarkozy entame sa peine carcérale à la fin du mois d’octobre après avoir été reconnu coupable. Dans son intervention, le président bulgare ne se contente pas de mentionner un soutien moral : il invite « les politiciens et personnalités publiques européens » à agir pour sa libération.

Cette posture pose plusieurs questions :

  • Pourquoi un président étranger s’immisce-t-il publiquement dans une procédure judiciaire française ?

  • Quelle portée réelle peut avoir un tel appel : s’agit-il d’un geste diplomatique ou d’un calcul stratégique ?

  • Quelle réaction la France et l’Union européenne vont-elles adopter face à cette ingérence perçue ?

  • Le débat se propage rapidement dans les médias et sur les réseaux sociaux. Certains y voient un soutien sincère rendu par un État reconnaissant les actions passées de Sarkozy envers la Bulgarie. D’autres y détectent un coup politique, voire une provocation délibérée.

    Sarkozy: une incarcération historique à la prison de la Santé | 24 heures

    Contexte historique et diplomatique

    L’histoire remonte à 2007, lorsque cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien-bulgare furent détenus en Libye pendant plus de huit ans, condamnés et finalement libérés grâce à l’intervention de la France. Lors de leur retour, l’épouse de Sarkozy, Cécilia, était à bord de l’avion présidentiel qui les ramenait à Sofia. C’est ce fait que Roumen Radev a invoqué pour justifier son appel.

    Du côté français, la condamnation de Sarkozy constitue un événement sans précédent : jamais un ancien président n’avait été incarcéré en France dans ce contexte moderne. L’affaire, quant à elle, suscite toujours de forts débats internes : justice, politique, image internationale.

    Dans ce cadre, l’intervention bulgare peut apparaître comme une réactivation symbolique de la dette diplomatique bulgare envers Sarkozy. Mais elle change également la donne pour les relations franco-bulgares et plus largement européennes : un chef d’État membre de l’UE juge bon de critiquer la détention d’un homologue d’un autre État membre.

    Réactions et enjeux

    En France, la réaction est partagée. Une partie de l’opinion publique et des médias y voit un « coup de théâtre diplomatique ». Certains observateurs dénoncent une ingérence inadmissible : un chef d’État étranger intervenant directement dans une affaire judiciaire interne. D’autres, plus prudents, analysent ce geste comme purement symbolique, qui ne remet pas en cause les institutions françaises.

    Pour Roumen Radev, ce soutien pourrait renforcer son profil international, mais aussi susciter des critiques. Il prend le risque d’être perçu comme manipulant une affaire judiciaire étrangère à des fins politiques.

    Pour Nicolas Sarkozy, ce soutien peut avoir plusieurs effets : une pression diplomatique supplémentaire, une visibilité renouvelée de son cas, mais aussi un questionnement sur la nature de son incarcération et la dimension politique de son procès — sujet que ses partisans évoquent depuis longtemps.

    Une affaire de plus grande ampleur

    Ce geste questionne l’équilibre entre souveraineté nationale et solidarité européenne. L’Union européenne, qui prône l’État de droit et l’indépendance judiciaire, se retrouve face à un paradoxe : l’intervention d’un chef d’État dans le dossier judiciaire d’un autre pays membre.

    De plus, cette affaire met en lumière la frontière parfois floue entre politique, justice et communication publique. Les condamnations de personnalités publiques de haut rang posent systématiquement des enjeux symboliques forts.

    Enfin, l’initiative de Radev pourrait ouvrir la voie à d’autres interventions étrangères dans des affaires nationales, ce qui soulève la question : où s’arrête l’influence diplomatique ?

    Le président de la Bulgarie vole au secours de Nicolas Sarkozy | 7sur7.be

    À quoi s’attendre ?

    Plusieurs scénarios sont possibles :

  • La France réagit fermement, réaffirmant la séparation des pouvoirs et la souveraineté nationale, et la demande bulgare reste sans suite.

  • Une médiation informelle pourrait être envisagée au niveau européen, mais cela nécessite un consensus difficile à construire.

  • Le sujet pourrait rebondir dans la campagne politique française, alimentant les débats sur le traitement des anciens présidents et la justice.

  • Quoi qu’il en soit, cette affaire n’est pas simplement un soutien diplomatique classique. Elle révèle des tensions plus profondes sur l’État de droit, la politique européenne et l’image des institutions.

    Conclusion

    Quand Roumen Radev, président de la Bulgarie, prend publiquement la défense de Nicolas Sarkozy, actuellement incarcéré à la Santé, c’est bien plus qu’un simple appel à l’empathie. C’est un geste qui secoue la diplomatie européenne, interroge la souveraineté judiciaire et met en lumière l’interpénétration — parfois troublante — entre politique, justice et relations internationales.

    Le titre de cet article ne ment pas : il s’agit d’un « scandale diplomatique et appel à l’Europe entier ». Une affaire à suivre de près, car elle pourrait redéfinir les limites de l’intervention internationale dans les affaires intérieures d’un État membre.

    Related Articles

    Leave a Reply

    Your email address will not be published. Required fields are marked *

    Back to top button