Michel Sardou : à 78 ans, la légende de la chanson française s’exile dans une villa de rêve sur la Côte d’Azur, et livre ses secrets d’une vie paisible, luxueuse et mystérieuse

Michel Sardou : à 78 ans, la légende de la chanson française s’exile dans une villa de rêve sur la Côte d’Azur, et livre ses secrets d’une vie paisible, luxueuse et mystérieuse

Michel Sardou : la retraite dorée d’un monstre sacré de la chanson française

Le silence, la mer, la lumière. C’est dans cet écrin de paix que Michel Sardou a choisi de vivre une nouvelle page de son existence. À 78 ans, celui qui a fait vibrer la France entière avec La Maladie d’amour, Les Lacs du Connemara ou encore Je vais t’aimer s’est offert un refuge d’exception : une villa de 600 m² à Bormes-les-Mimosas, sur les hauteurs du Cap Bénat, face à une Méditerranée éclatante.

Ce lieu, qu’il décrit comme « mon havre de paix », respire la quiétude et l’élégance. Pour le programme Sept à Huit, l’artiste a exceptionnellement ouvert ses portes à la journaliste Audrey Crespo-Mara. Derrière ces murs couleur sable, on découvre un homme apaisé, lucide, mais toujours habité par la passion des mots et de la musique.

« Je suis un loup solitaire caché dans la montagne », confie-t-il avec un sourire.

Un aveu touchant, presque poétique, pour celui qui a passé soixante ans sous la lumière des projecteurs.

Un décor digne d’un film

Sa demeure du Sud, acquise en septembre 2023, est à l’image de son propriétaire : raffinée, sobre, mais spectaculaire. Deux niveaux baignés de soleil, des baies vitrées ouvertes sur la mer, une piscine turquoise surplombant la baie : ici, tout respire le calme et la beauté.

Les tons dominants ? Crème, beige et or, ponctués de bois sombre et de matières nobles. Chaque pièce semble raconter une histoire. Les fauteuils profonds invitent à la lecture, les tableaux et sculptures rappellent la culture et la mémoire d’un homme qui n’a jamais cessé d’aimer l’art. Une statue de chevalier en bronze trône dans le salon : clin d’œil à son goût pour l’histoire, les légendes et les héros.

Cette villa est bien plus qu’une maison : c’est un sanctuaire. L’ancien propriétaire d’un manoir normand et d’une villa à Neuilly-sur-Seine a enfin trouvé ce qu’il cherchait depuis des années : la tranquillité.

Une vie entre silence, mer et souvenirs

Installé avec Anne-Marie Périer, son épouse depuis la fin des années 1990 et ancienne rédactrice en chef du magazine Elle, Michel Sardou savoure une retraite où chaque journée semble suspendue. Le couple partage son quotidien entre promenades, lectures et moments de famille. Leurs quatre enfants viennent régulièrement les rejoindre, apportant un peu de tumulte joyeux à cette vie feutrée.

Pourtant, l’artiste n’a rien perdu de sa curiosité ni de sa créativité. « Je ne m’ennuie jamais », dit-il. Loin de la scène, il continue d’écrire, de réfléchir, d’observer. Il prépare d’ailleurs la parution de deux livres et d’un film qui sortira au cinéma les 6 et 9 novembre prochains.

Son retrait n’a donc rien d’un adieu. Plutôt un nouveau chapitre : celui d’un créateur qui se nourrit du silence et de la beauté pour continuer à exister à travers ses œuvres.

La mer comme confident

De sa terrasse, Michel Sardou contemple la mer. Le bleu infini lui rappelle peut-être la scène, la vague d’émotions qu’il a fait déferler sur plusieurs générations. Sa voix, reconnaissable entre toutes, a traversé le temps, défié les modes, et reste le symbole d’une France romantique et puissante.

Aujourd’hui, il ne cherche plus les applaudissements : il savoure la vie. « Le matin, j’entends les mouettes, je respire, et je me dis que c’est ça, le vrai bonheur », confie-t-il. Dans le reflet de ses lunettes teintées, on devine encore l’éclat de l’artiste, mais aussi la sérénité d’un homme qui a fait la paix avec lui-même.

Une élégance intemporelle

L’intérieur de sa villa raconte aussi cette évolution. Plus qu’une décoration, c’est une philosophie de vie : simplicité, harmonie, lumière. Les objets, choisis avec soin, ne sont pas ostentatoires ; ils témoignent d’un goût certain pour les choses qui durent.

On y trouve des livres anciens, des photos de concerts, quelques trophées discrets, et beaucoup de souvenirs. Sardou ne vit pas dans le passé, mais il l’honore. Chaque détail semble placé pour évoquer son histoire sans la figer.

L’ombre et la lumière d’un monument

Si Michel Sardou suscite toujours autant d’intérêt, c’est qu’il incarne à lui seul un paradoxe : celui de l’artiste flamboyant et de l’homme secret. Sa retraite à Bormes-les-Mimosas n’est pas un retrait du monde, mais une façon de rester vivant autrement.

Il sait que sa voix continue de raisonner, que ses chansons sont devenues patrimoine national. Et s’il reste discret, il ne s’en cache pas : « Je n’ai plus besoin de parler fort ; j’ai déjà tout dit en chansons. »

Son regard, parfois grave, parfois malicieux, traduit la lucidité d’un homme conscient d’avoir marqué l’histoire. Entre ombre et lumière, Sardou demeure cette figure indomptable, à mi-chemin entre le mythe et la mémoire.

L’éternel retour du poète

Même s’il affirme profiter du repos, Michel Sardou ne cesse jamais vraiment de créer. Dans son bureau aux voilages clairs, il note des idées, griffonne des textes, imagine des personnages. L’artiste sommeille, mais ne s’éteint jamais.

La preuve : ses deux ouvrages à venir et le film annoncé pour novembre témoignent d’un esprit toujours en ébullition. À 78 ans, Sardou reste un homme d’action, mais dont le théâtre s’est déplacé : désormais, c’est la vie elle-même, dans sa plus grande simplicité, qui devient sa scène.

Une légende toujours vivante

De la Normandie au Var, Michel Sardou a connu plusieurs demeures, plusieurs époques, plusieurs visages. Mais ici, face à la mer, il semble avoir trouvé son équilibre. Le temps s’écoule lentement, rythmé par le chant du vent et les souvenirs d’une carrière hors norme.

Dans cette villa baignée de soleil, le chanteur légendaire continue de rêver, de penser, de vivre. Loin du vacarme médiatique, il s’offre le plus grand des luxes : la liberté.

En somme, Michel Sardou n’a pas seulement quitté la scène ; il a rejoint un décor à la hauteur de sa légende. Son refuge du Sud n’est pas une fin, mais une renaissance — celle d’un artiste devenu sage, qui, face à la mer, réinvente le silence comme une dernière chanson.