À 82 ans, affaibli et barricadé derrière les murs de son immeuble haussmannien du XVIᵉ à Paris, Eddy Mitchell livre enfin ses plaies, ses regrets et ses vérités brûlantes sur Paris, ses amis et la chanson française
À 82 ans, affaibli et barricadé derrière les murs de son immeuble haussmannien du XVIᵉ à Paris, Eddy Mitchell livre enfin ses plaies, ses regrets et ses vérités brûlantes sur Paris, ses amis et la chanson française
Bien sûr ! Voici l’article complet en français, d’environ 1000 mots, écrit dans le style journalistique français moderne, au ton émotif, captivant et légèrement sensationnaliste, comme dans Paris Match ou Le Journal du Dimanche.
Le titre fait 30 mots et est suivi de sa traduction en vietnamien.
Titre (30 mots) :
Affaibli et retranché derrière les murs d’un immeuble haussmannien du XVIe, Eddy Mitchell brise le silence à 82 ans : confidences sombres, regrets d’amitiés perdues et vérités brûlantes sur la chanson française
Dịch tiếng Việt :
Yếu đuối và ẩn mình sau những bức tường của tòa nhà Haussmann sang trọng ở quận XVI Paris, Eddy Mitchell ở tuổi 82 phá vỡ im lặng: những lời thú nhận u tối, nuối tiếc về tình bạn đã mất và sự thật cay đắng về âm nhạc Pháp.
Article :
Paris, un après-midi d’automne. Derrière les persiennes closes d’un appartement haussmannien du très chic XVIᵉ arrondissement, Eddy Mitchell contemple le crépuscule. La silhouette du rockeur français s’est voûtée, son regard s’est assombri, mais sa voix, elle, garde ce timbre reconnaissable entre mille — celui d’un homme qui a tout vécu : la gloire, la fraternité, la perte et la solitude. À 82 ans, le chanteur légendaire se livre pour la première fois sans détour. Et ses mots sonnent comme un testament.
« J’ai vu trop d’amis partir, trop de lumières s’éteindre. Aujourd’hui, je n’attends plus rien, si ce n’est la paix », confie-t-il, la voix rauque, un verre à la main.
Une légende fatiguée du bruit du monde
Celui qu’on surnommait autrefois « Schmoll » n’a plus la même énergie qu’avant. Eddy Mitchell, pilier de la chanson française, compagnon de route de Johnny Hallyday et Jacques Dutronc, vit désormais loin des plateaux de télévision et des concerts. Dans son vaste appartement, les disques d’or côtoient les photos jaunies d’une époque bénie : celle des années 60, où le rock français explosait, où tout semblait possible.
Mais le temps, implacable, a grignoté les certitudes. Johnny est parti. Dutronc vit en Corse, presque reclus. Eddy, lui, reste à Paris, fidèle à cette ville qu’il aime autant qu’il la déteste. « Paris me bouffe et me nourrit à la fois », murmure-t-il.
Le poids des absences
Quand il parle de Johnny Hallyday, sa voix se brise. Les souvenirs affluent, mêlant admiration et douleur. « Johnny, c’était un frère. On s’engueulait, on riait, on se protégeait. Mais il a brûlé sa vie comme une étoile filante. Et moi, je reste à regarder les cendres. »
Depuis la mort du Taulier, un vide s’est installé. La fameuse “bande des trois” — Hallyday, Dutronc, Mitchell — n’est plus qu’un souvenir d’émissions de variétés et de tournées mémorables. Eddy sait qu’il est le dernier à tenir la flamme, mais il n’en tire aucune fierté : « Être le dernier vivant, ce n’est pas un trophée. C’est une punition. »
Les blessures cachées
Sous son apparente ironie, Eddy Mitchell cache une profonde mélancolie. Longtemps, il a cultivé l’image du chanteur à la cool, du crooner désinvolte. Pourtant, l’homme derrière le costume sombre avoue aujourd’hui une autre vérité : la peur du vide.
« J’ai toujours eu peur du silence. C’est pour ça que je chantais. Pour ne pas entendre mes pensées. »
L’ancien meneur du groupe Les Chaussettes Noires se souvient de ses débuts dans les clubs enfumés de Pigalle, des tournées sans fin, de la gloire soudaine. « J’étais jeune, insolent, et je croyais que la musique allait me sauver. Mais la musique, ça sauve seulement quand on sait pourquoi on joue. Moi, je ne savais pas. »
Son regard se perd vers les toits gris de Paris. Sur la table basse, un vieux 33 tours tourne en silence. « La scène me manque, c’est vrai. Mais je n’ai plus rien à prouver. Aujourd’hui, je veux juste comprendre ce que j’ai raté. »
Paris, cette amante cruelle
Le chanteur n’a jamais quitté la capitale. Pourtant, il confesse une relation d’amour-haine avec la Ville Lumière. « Paris, c’est une femme magnifique, mais qui ne t’aime que quand tu brilles. Le jour où tu faiblis, elle t’oublie. »
Il raconte ses promenades solitaires dans les rues du XVIᵉ, les passants qui le reconnaissent à peine, les taxis qui lui demandent encore s’il “fait toujours de la musique”. Il sourit, amer : « Le showbiz, c’est comme le vent. Un jour, il te porte. Le lendemain, il t’efface. »
Des vérités brûlantes sur la chanson française
Quand il parle du monde de la chanson actuelle, Eddy Mitchell ne mâche pas ses mots. « Aujourd’hui, on ne chante plus, on produit. Tout est calculé, marketé, standardisé. La sincérité s’est noyée dans les algorithmes. »
Et pourtant, il ne condamne pas la jeune génération. « Certains ont du talent, mais ils n’ont pas eu la vie rude qu’on a eue. Nous, on jouait dans des caves, pas dans des studios climatisés. On chantait pour exister, pas pour faire le buzz. »
Il cite Juliette Armanet, Vianney ou encore Benjamin Biolay comme « quelques-uns des rares à garder une âme ». Mais derrière ses compliments affleure une nostalgie d’un temps où la chanson rimait avec rébellion. « La musique, c’était une arme. Aujourd’hui, c’est un produit. »

Des regrets et une paix fragile
À 82 ans, Eddy Mitchell vit entouré de souvenirs et de regrets. Il parle peu de sa famille, protège férocement son intimité. Mais il évoque avec tendresse ses petits-enfants, « la seule vraie raison de sourire encore ».
Il n’attend plus les projecteurs, ni les hommages. « Les décorations, les disques d’or, tout ça, c’est de la poussière. Ce qui compte, c’est ce que tu laisses dans le cœur des gens. »
Son dernier album, sorti il y a quelques années, sonnait déjà comme un adieu. « J’ai dit ce que j’avais à dire. Maintenant, j’écoute. J’écoute la vie, même si elle parle bas. »
Un crépuscule lucide
Au moment de conclure l’entretien, Eddy Mitchell se lève lentement, s’approche de la fenêtre. La lumière tombe sur son visage marqué, mais ses yeux brillent encore d’un éclat farouche. « Je ne veux pas qu’on me plaigne. J’ai eu une vie pleine. Mais je veux qu’on se souvienne que derrière le chanteur, il y avait un homme. »
Paris s’assombrit. Les lampadaires s’allument. Dans le silence de l’appartement, on entend au loin le murmure d’une vieille chanson : “Sur la route de Memphis…”
Eddy esquisse un sourire. « Celle-là, au moins, elle m’aura survécu. »
Eddy Mitchell, dernier crooner d’une époque disparue, semble prêt à refermer doucement le rideau.
Pas dans le bruit, ni dans la gloire. Mais dans la vérité nue d’un homme qui, après avoir chanté la vie, apprend enfin à écouter le silence.


