Une serveuse dit au milliardaire « Bonjour monsieur, ma mère a un tatouage comme le vôtre » — Que s
Monsieur, ma mère a un tatouage exactement comme le vôtre, hein. La pluie battait contre les vitres du café parisien lorsque Léa Morau laissa tomber le plateau. Le fracas de la porcelaine brisée raisonna dans le silence soudain. Mais ce n’était pas l’accident qui avait volé son souffle, c’était lui.
L’homme assis à la table près de la fenêtre, son costume trois pièces impeccables, sa montre qui coûtait probablement plus que son loyer annuel. Mais surtout, c’était ce tatouage sur son poignet gauche visible lorsqu’il avait retiré sa manchette pour consulter l’heure. Un phonix exactement comme celui de sa mère. Pas juste un phénix ordinaire, non.
Ce dessin précis avec cette plume unique qui s’enroulait différemment, ses flammes asymétriques, ce petit détail dans l’œil de l’oiseau que personne d’autre n’aurait remarqué. Léa l’avait contemplé mille fois sur le poignet de sa mère avant qu’elle ne disparaisse il y a 23 ans. Mademoiselle, ça va ? La voix profonde de l’homme la ramena à la réalité.
Raphaël Dubois, le milliardaire dont le visage hornait régulièrement les couvertures de magazine, la regardait avec inquiétude. Les mains tremblantes, Léa s’agenouilla pour ramasser les débris. “Je excusez-moi, monsieur, je vais nettoyer immédiatement.” “Ce n’est rien répondit-il doucement, se baissant pour l’aider malgré son costume hors de prix.
Leurs mains se frollèrent au-dessus d’un morceau de tasse et Léa sentit une décharge électrique la parcourir. “Votre tatouage”, murmura-t-elle avant de pouvoir se retenir. “Ma mère Maère avait exactement le même.” Le visage de Raphaël se figea. La tasse qu’il tenait glissa de ses doigts et se brisa à nouveau sur le sol. Ses yeux gris orages scrutèrent en le visage de Léa comme s’il voyait un fantôme.
Comment s’appelait votre mère ? Sa voix était à peine audible, chargé d’une émotion que Léa ne pouvait identifier. Isabelle Isabelle Morau. Le milliardaire devint livide. Ce nom semblait avoir ouvert une porte vers un passé qu’il avait désespérément tenté d’oublier.
Paris, une ville de rêves et de secrets, une ville où les destins s’entrelacent dans les ruelles pavés, où chaque coin de rue cache une histoire qui n’attend qu’à être racontée. C’est dans cette ville lumière que deux vies, séparées par des mondes différents allaient se heurter de la manière la plus inattendue. Léa Morau, 28 ans, serveuse dans un petit café du Marais, avait appris à se contenter de peu depuis la disparition mystérieuse de sa mère, quand elle n’avait que 5 ans, elle avait été élevée par sa grand-mère dans un modeste appartement du 20e arrondissement. Sa vie était simple, prévisible, faite de
double service, de sourire professionnel et de pourboir compté. Elle avait abandonné ses rêves d’université pour subvenir aux besoins de sa grand-mère malade, mais elle n’avait jamais abandonné l’espoir de découvrir la vérité sur sa mère. Raphaël Dubois, 35 ans, était l’homme que tout le monde enviait.
PDG d’un empire technologique valant des milliards, visage des magazines de luxe, célibataire le plus convoité de France. Pourtant, derrière cette façade de succès se cachait un homme hanté par son passé, par des choix qu’il avait fait ans auparavant, par un amour qu’il avait été forcé d’abandonner.
Ce jour plus vieux d’octobre, lorsque Raphaël décida par hasard d’entrer dans ce petit café qu’il n’avait jamais remarqué auparavant, le destin activa son plan élaboré depuis plus de deux décennies. un tatouage, un phénix identique, une serveuse aux yeux trop familiers et une vérité qui allait bouleverser leurs deux existence à jamais.
Certaines histoires commencent par un coup de foudre. Celle-ci commença par la reconnaissance d’un tatouage et une question qui changerait tout. Comment s’appelait votre mère ? Le silence qui suivit fut assourdissant. Autour d’eux, le café continuait sa routine habituelle. Les clients sirottaient leur café en lisant le monde.
La machine à espresso crachait sa vapeur. Mais pour Léa et Raphaël, le monde venait de s’arrêter. Isabelle Morau ! Répéta Raphaël, le nom sortant de ses lèvres comme une prière oubliée. Ses mains tremblaient imperceptiblement tandis qu’il se relevait, les morceaux de porcelaine tombant de ses paumes. “Mon Dieu !” Léa se redressa également, son cœur battant si fort qu’elle craignait qu’il n’explose.
Vous la connaissiez ? Vous connaissiez ma mère ? Avant que Raphaël puisse répondre, Marc, le gérant du café, surgit de derrière le comptoir. Son visage rougit par l’irritation. Léa, qu’est-ce qui se passe ici ? C’est la troisième fois ce mois-ci que tu casses de la vaisselle. Je suis désolé, c’est ma faute, intervint rapidement Raphaël, sa voix retrouvant cette autorité naturelle des hommes habitués à commander.
Il sortit son portefeuille et en extirpa plusieurs billets de 100 € pour les dégâts et pour compenser le dérangement. Marc saisit l’argent, ses yeux s’écarquillant devant la somme. “Monsieur, c’est beaucoup trop. Gardez tout !” coupa Raphaël. Puis se tournant vers Léa, il ajouta d’une voix basse et urgente : “Mademoiselle, pourriez-vous me rejoindre après votre service ? Il faut absolument que nous parlions. C’est c’est important.
” Léa hocha la tête, incapable de former des mots. Son esprit tourbillonnait avec 1000 questions, 1000 possibilités. Cet homme connaissait sa mère. Cet homme portait le même tatouage que sa mère. “Qui était-il vraiment pour elle ? “Mon service se termine à 18h”, murmura-t-elle finalement. Je vous attendrai.
Raphaël griffona quelque chose sur une carte de visite et la lui tendit. Si jamais vous finissez plus tôt, appelez-moi à ce numéro. S’il vous plaît, ne partez pas sans me parler. Il y avait une supplication dans ses yeux qui fit fondre quelque chose dans le cœur de Léa. Ce n’était pas l’arrogance d’un milliardaire habitué à obtenir ce qu’il voulait.
C’était quelque chose de plus profond, de plus désespéré. C’était la même expression qu’elle voyait dans son propre miroir chaque matin depuis trois ans. Raphaël quitta le café sans regarder en arrière, laissant Léa dans un état de choc complet. Elle glissa la carte de visite dans sa poche et se mit machinalement à nettoyer les débris.
Mais son esprit était à des kilomètres de là. Les heures qui suivirent furent les plus longues de sa vie. Chaque commande, chaque sourire professionnel, chaque “Voici votre café monsieur” était accompli en pilote automatique. Ses collègues remarquèrent son état second. Sophie, une autre serveuse qui travaillait là depuis 10 ans, s’approcha d’elle pendant une acalmie.
“Léa, ça va ? Tu as l’air bizarre depuis ce matin. C’est à cause de ce type.” “Quel type ?” demanda Léa, feignant l’ignorance. Sophie leva les yeux au ciel. “Le beau gosse en costume qui t’a donné sa carte. Ne me dis pas que tu ne sais pas qui c’est. C’est Raphaël Dubois. Le Raphaël du Bois, le PDG de Duboek.
Il vaut des milliards. Léa sentit son estomac se nouer. Elle savait que l’homme était riche mais elle n’avait pas réalisé à quel point. Je ne savais pas. Et bien maintenant tu sais qu’est-ce qu’il te voulait. Ne me dis pas qu’il t’a dragué. Sophie semblait partager entre l’excitation et l’incrédulité. Non, rien de tout ça répondit rapidement Léa.
C’est c’est compliqué. Sophie la regarda avec curiosité mais n’insista pas. Fais attention Léa. Les hommes comme lui ne s’intéressant pas aux filles comme nous par bonté d’âme. Ces mots restèrent gravés dans l’esprit de Léa. Avait-elle raison ? Mais comment expliquer le tatouage ? Comment expliquer sa réaction en entendant le nom de sa mère ? Il y avait quelque chose de plus profond là-dessous, quelque chose qui dépassait les simples différences de classe sociale.
À 17h30, Marc la libéra plus tôt que prévu, remarquant qu’elle était pratiquement inutile dans son état. Léa se précipita dans les vestiaires, retira son tablier taché de café et composa le numéro sur la carte de visite avec des doigts tremblants. Il répondit à la première sonnerie comme s’il avait attendu près de son téléphone.
Mademoiselle Morau, je Oui, je termine plus tôt. Où voulez-vous qu’on se retrouve ? Je vous envoie mon chauffeur. Où êtes-vous exactement ? Non. La réponse de Léa fut plus brusque qu’elle ne l’avait voulu. Je veux dire, je préfère venir par mes propres moyens. Donnez-moi juste une adresse.
Il y eut un silence, puis d’accord, le jardin du Luxembourg, près de la Fontaine Missis. Dans 20 minutes, j’y serai. Le trajet en métro fut un brouillard. Léa ne se souvenait même pas d’avoir changé de ligne. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle se retrouva soudain devant l’entrée du jardin, le soleil de fin d’après-midi projetant de longues ombres dorées sur les chemins de gravier. Elle le vit avant qu’il ne la voit.
Raphaël était assis sur un banc près de la fontaine, toujours impeccable dans son costume. Mais quelque chose dans sa posture trahissait une vulnérabilité qu’elle n’avait pas remarqué au café. Ses épaules étaient légèrement voûtées, sa tête penchait comme si le poids du monde reposait sur lui. “Monsieur du bois”, appela-elle doucement en s’approchant.
Il se leva immédiatement et elle remarqua qu’il avait les yeux rouges comme s’il avait pleuré. Appelez-moi Raphaël, s’il vous plaît. Après ce que nous allons devoir discuter, les formalités semblent déplacées. Ils s’assirent tous les deux sur le banc, un espace respectable entre eux. Le silence s’étira, aucun des deux ne sachant par où commencer. Finalement, ce fut Raphaël qui prit la parole.
Avant de commencer, j’ai besoin de savoir quelque chose. Quand avez-vous vu votre mère pour la dernière fois ? J’avais 5 ans, répondit Léa, sa voix se brisant légèrement. C’était le 15 mars 2002. Elle m’a embrassé ce matin-là, m’a dit qu’elle m’aimait plus que tout au monde et elle est partie travailler. Elle n’est jamais revenue.
Travailler ? Raphaël se tourna brusquement vers elle. Où travaillait-elle ? Je ne sais pas exactement. Ma grand-mère était toujours très vague sur ce sujet. Elle disait qu’Isabelle travaillait dans les affaires, mais elle refusait d’en dire plus.
Quand ma mère a disparu, grand-mère a dit qu’elle avait dû partir à l’étranger pour son travail et qu’elle reviendrait quand elle le pourrait. Mais des semaines sont passées, puis des mois, puis des années, elle n’est jamais revenue. Aucun appel, aucune lettre, rien. Et votre père ? Je ne l’ai jamais connu. Maman refusait d’en parler. Tout ce que je sais, c’est qu’il est parti avant ma naissance.
Léa essuya une larme qui avait roulé sur sa joue. Pendant des années, j’ai cru qu’elle nous avait abandonné, mais maintenant je ne sais plus quoi penser. Raphaël ferma les yeux, visiblement en proie à une bataille intérieure. Quand il les rouvrit, ils étaient remplis d’une douleur ancienne et profonde.
Léa, ce que je vais vous dire va changer votre vie. Êtes-vous certaine de vouloir savoir ? J’ai attendu 23 ans pour avoir des réponses, répondit-elle fermement. Alors oui, je veux savoir. Je dois savoir. Raphaël prit une profonde inspiration. Votre mère Isabelle était l’amour de ma vie. Le monde de Léa bascula. Quoi ? Nous nous sommes rencontrés en 1999.
J’avais 18 ans. Je venais de commencer mes études à Science Poau. Elle en avait 20. Elle étudiait l’art à la Sorbonne. Nous nous sommes heurtés littéralement à la sortie d’un café et elle a renversé son chocolat chaud sur ma chemise. Un sourire fantomatique passa sur ses lèvres. Elle était mortifiée mais moi, j’étais fasciné.
ses cheveux chatins qui attrapaient la lumière du soleil, ses yeux verts pétillants d’intelligence, son rire qui sonnait comme de la musique. Je suis tombé amoureux d’elle en une seconde. Léa écoutait Bouche B, essayant d’imaginer sa mère jeune et amoureuse. Continuez. Nous avons commencé à nous voir. Au début, c’était juste du café, des conversations sur tout et rien. Puis c’est devenu plus.
Elle est devenue ma meilleure amie, ma confidente, mon tout. Nous avions prévu de nous marier après nos études. Je lui ai même acheté une bague. Sa main alla instinctivement à sa poche intérieure comme si la bague s’y trouvait toujours. Mais mon père Édouard Dubois avait d’autres plans pour moi.
Il dirigeait déjà un empire financier et il voulait que j’épuse la fille d’un de ses associés, Mélanie Baumont. Une alliance stratégique comme il disait. Quand il a découvert ma relation avec Isabelle, une simple étudiante sans le sous comme il l’appelait avec mépris, il est devenu fou de rage. “Que s’est-il passé ?” demanda Léa, bien qu’elle redoute la réponse. Il m’a donné un ultimatum.
Soit je rompais avec Isabelle et j’épousais Mélanie, soit il me déshéritait et détruisait la vie d’Isabelle. Il avait des contacts partout dans tous les secteurs. Il a menacé de s’assurer qu’elle ne trouve jamais de travail en France, de détruire la réputation de sa famille. de rendre sa vie impossible. La voix de Raphaël se brisa et j’étais jeune, stupide et terrifié.
Je pensais que je pouvais négocier, gagner du temps, mais mon père était implacable. C’était en l’an 2000, continua-t-il. J’avais 19 ans. Je suis allé voir Isabelle et je lui ai dit que nous devions faire une pause juste le temps que je règle les choses avec mon père. Elle a pleuré mais elle a compris. Du moins, c’est ce qu’elle a dit. Nous nous sommes promis que nous reviendrions l’un vers l’autre quoi qu’il arrive, mais les choses n’ont fait qu’empirer.
Mon père a intensifié la pression. Il m’a envoyé étudier à Londres pendant 6 mois, coupant tout contact avec la France. Quand je suis revenu, j’ai cherché Isabelle partout, mais elle avait disparu. J’ai appris par des amis communs qu’elle avait quitté la Sorbonne et était partie de son appartement sans laisser d’adresse.
Léa sentit sa gorge se serrer. Elle était enceinte. Raphaël la regarda et la compréhension se fit lentement jour dans ses yeux. Quoi ? Ma date de naissance, le 15 décembre 2000. Si vous avez rompu début 2000 et qu’elle était déjà enceinte, les larmes coulaient maintenant librement sur les joues de Léa. “Mon Dieu, elle ne vous l’a jamais dit.
” “Non”, murmura Raphaël, son visage devenant cendré. “Elle ne m’a jamais rien dit. J’ai essayé de la retrouver pendant des mois, mais c’était comme si elle s’était volatilisée. Et puis mon père a eu une crise cardiaque. Je me suis retrouvé à la tête de l’entreprise familiale à 20 ans sans formation, sans expérience.
J’ai dû me battre pour maintenir l’Empire à flot, pour prouver aux actionnaires que je n’étais pas juste un gamin gâté. Isabelle ! Isabelle s’est perdu dans tout ça. J’ai essayé de temps en temps de la chercher au fil des années, mais sans succès. Jusqu’à aujourd’hui, souffla Léa. Jusqu’à aujourd’hui Raphaël tendit la main vers elle puis se ravisa.
Léa, il y a quelque chose que vous devez savoir, quelque chose d’important. Quoi ? Elle n’était pas sûre de pouvoir supporter plus de révélations. Ce tatouage. Il releva sa manche, exposant le phénix sur son poignet. Isabelle et moi les avons fait faire ensemble.
Un mois avant que mon père ne nous sépare, nous étions allés dans un petit salon de tatouage près de Notre-Dame. Le tatoueur était un vieil artiste japonais qui avait insisté pour que le design soit unique, quelque chose qui représente notre lien. Le phénix symbolisait notre amour qui renaîtrait toujours de ses cendres, quoi qu’il arrive. Il sortit son téléphone et fit défiler quelques photos avant d’entendre une à Léa.
C’est nous ce jour-là. Léa regarda la photo avec des mains tremblantes. Sa mère, si jeune, si belle, si heureuse, était serrée contre un Raphaël adolescent, tous deux montrant leur nouveau tatouage à la caméra. L’amour dans leurs yeux était palpable, indéniable.
“Vous m’avez dit que votre mère a disparu en 2002”, demanda Raphaël d’une voix tendue. “Oui, le 15 mars 2002.” “Oui, comment savez-vous ?” Léa s’arrêta net en voyant l’expression sur le visage de Raphaël. Ce jour-là, dit-il lentement, mon père est mort. Crise cardiaque massive dans son bureau. Les avocats ont découvert quelque chose dans ses documents privés après sa mort. Quelque chose qu’ils m’ont remis dans une enveloppe scellée.
Je ne l’ai jamais ouverte. J’étais tellement submergé par le chagrin et les responsabilités que je l’ai mise dans un coffre fort et je l’ai oublié. Vous pensez que c’est lié ? La voix de Léa était à peine audible. Je ne crois pas aux coïncidences, pas comme celle-là. Raphaël se leva brusquement.
Cette enveloppe est toujours dans mon coffre chez moi. Léa, je sais que c’est beaucoup demandé, mais voulez-vous venir avec moi pour l’ouvrir ? Si elle contient des informations sur votre mère, vous avez le droit de savoir. Léa hésita. Tout allait si vite. Ce matin encore, elle était une simple serveuse sans histoire.
Maintenant, elle découvrait que cet homme, ce milliardaire, avait été l’amour de sa mère. Et potentiellement non, elle ne pouvait pas encore penser à cette possibilité. D’accord, dit-elle finalement. Allons-y. Le trajet jusqu’à l’appartement de Raphaël se fit dans un silence tendu. Il habitait dans le 7e arrondissement dans un immeuble osmanien qui respirait le luxe ancien et l’argent.
Le chauffeur les déposa devant l’entrée et Raphaël guida à travers un hall or horné de marbre jusqu’à un ascenseur privé. J’ai acheté tout l’étage après la mort de mon père”, expliqua-t-il en insérant une clé spéciale. “Je ne supporte pas d’avoir des voisins. L’appartement était à couper le souffle. Des plafonds de 4 m, des moulures d’époque, des fenêtres donnant sur la tour Effel.
Mais malgré la richesse évidente, il y avait quelque chose de froid dans la décoration, quelque chose d’impersonnel, comme si personne n’y vivait vraiment. Attendez-moi ici”, dit Raphaël en désignant un canapé en cuir. “Le coffre est dans mon bureau.” Léa s’assit et regarda autour d’elle. Sur une étagère, elle remarqua une photo encadrée. C’était Raphaël, plus jeune, serrant un trophée entouré d’hommes en costume.
Mais c’est une autre photo plus petite et presque cachée derrière qui attira son attention. Elle se leva et s’approcha. C’était sa mère Isabelle, souriante sur ce qui ressemblait à un pique-nique. Et à côté d’elle, riant aux éclats, il y avait Raphaël. Ils avaient l’air si heureux, si insouciants. Comment une histoire d’amour si belle avait-elle pu si mal tourner ? Je n’ai jamais pu me résoudre à l’enlever.
Léa sursauta. Elle n’avait pas entendu Raphaël revenir. Il tenait une enveloppe jaunie dans ses mains. Les mots confidentiels à ouvrir seulement en cas de décès d’Edouard Dubois écrise en lettre capitale au-dessus. Êtes-vous prête ? Demanda-t-il. Je ne sais pas.
L’est-on jamais vraiment ? Raphaël s’assit à côté d’elle et déchira lentement l’enveloppe. À l’intérieur se trouvait plusieurs documents et une lettre manuscrite. Il commença à lire la lettre à voix haute, sa voix tremblant de plus en plus à chaque mot. Raphaël, si tu lis ceci, c’est que je suis mort. Je sais que tu me détestes probablement pour ce que j’ai fait, pour avoir séparé cette fille de toi, mais je n’ai jamais cessé de protéger notre famille, même si mes méthodes étaient discutables.
Ce que tu ne sais pas, c’est qu’Isabelle Morau n’était pas ce qu’elle semblait être. Léa sentit son sens se glacé. Qu’est-ce que ça veut dire ? Raphaël continua sa voix à peine plus qu’un murmure. J’ai fait faire une enquête sur elle quand j’ai découvert votre relation. Ses antécédents étaient propres, trop propres. Quelque chose ne collait pas.
Après plus de creusé, j’ai découvert qu’elle travaillait pour une organisation secrète du gouvernement français, la division 9, une unité d’élite chargée de mission d’infiltration et de renseignement. Son travail à la Sorbonne n’était qu’une couverture. Non, souffla Léa. Non, ce n’est pas possible.
Ma mère était artiste. Elle laissez-moi finir, dit doucement Raphaël. Quand j’ai confronté mon père avec ses informations des années plus tard, juste avant sa mort, il m’a avoué quelque chose de terrible. Il n’avait pas seulement menacé de détruire la vie d’Isabelle. Il avait contacté ses supérieurs à la division neuf et avait fait un marché avec eux.
En échange d’information commerciale sensible que seul mon père possédait, ils acceptaient de réaffecter Isabelle à une mission à l’étranger. Loin de moi, définitivement. Les larmes coulaient maintenant sur les joues de Raphaël. Il a vendu son affectation. Il l’a vendu comme on vendrait d’une marchandise. Et elle, elle n’a jamais eu le choix. Si elle avait refusé, elle aurait été accusée de trahison.
Mon père a utilisé sa position et ses connexions pour la faire disparaître de ma vie. Mais elle est revenue, murmura Léa. Elle est revenue en France. Elle m’a élevé pendant 5 ans. Oui. Raphaël feuilleta les autres documents. Selon ces notes, elle a été envoyée en mission au Moyen-Orient de 2000 à fin 2001.
Puis elle a démissionné de la division 9 et a disparu de leur radar. Ils ont supposé qu’elle voulait simplement vivre une vie normale. “Avec moi, dit Léa, la réalisation la frappant de plein fouet. Elle a démissionné pour m’élever. Mais il y a plus !” La main de Raphaël tremblait en tenant le dernier document.
Mon père a continué à la faire surveiller même après son départ de la division neuf. Il savait qu’elle avait un enfant. Il savait qu’elle habitait dans le 20e arrondissement. Il savait tout et il n’a jamais rien dit. Le document suivant était un rapport de surveillance daté du 14 mars 2002, un jour avant la disparition d’Isabelle.
Léa le lut avec horreur croissante, sujet Isabelle Morau observé quittant la résidence à 08h15 avec l’enfant. féminin approximativement 5 ans, dépose l’enfant à l’école maternelle Saint-Joseph à 08h45. Sujet ensuite observé se rendant au café de la paix, quartier opéra. Contact établi avec individu non identifié, homme environ 40 ans, cicatrice sur la joue gauche. Échange de documents observés. Nature des documents inconnus.
Sujet semble agité. Contact dure 15 minutes. Sujet quitte le café, se dirige vers la station de métro. Surveillance terminée à 10h30. C’est le dernier rapport dit Raphaël d’une voix blanche. Le lendemain, mon père est mort et Isabelle a disparu. Léa se leva brusquement, son esprit tournant à toute vitesse. L’homme avec la cicatrice. Grand-mère m’a dit quelque chose une fois quand j’étais adolescente.
Elle était en train de mourir. Elle délirait à cause des médicaments. Elle a dit “L’homme avec la cicatrice a emmené ta mère. Je n’ai pas pu l’arrêter. Pardonne-moi, pardonne-moi. J’ai toujours pensé que c’était juste le délire, mais ce n’était pas un délire. Raphaël était déjà sur son téléphone.
J’ai encore des contacts, des gens qui doivent des faveurs à ma famille. Si cet homme existe, nous le trouverons. Mais pourquoi ? La voix de Léa se brisa. Pourquoi aurait-elle rencontré cet homme ? Pourquoi aurait-elle disparu juste après la mort de votre père ? Raphaël leva les yeux de son téléphone et dans son regard, Léa vit une théorie se former. une possibilité terrifiante.
À moins que à moins qu’elle n’ait jamais vraiment quitté la division neuf. À moins que tout ça n’a été qu’une couverture. Non. Léa se coi la tête avec véhémence. Ma mère m’aimait. Elle ne m’aurait jamais abandonné pour une mission. Je ne dis pas qu’elle vous a abandonné volontairement, répondit doucement Raphaël.
Je dis qu’elle a peut-être été forcée ou pire qu’elle a été éliminée parce qu’elle savait quelque chose qu’elle n’aurait pas dû savoir. Le silence qui suivit fut pesant. Léa s’effondra sur le canapé, son esprit refusant de traiter toutes ses informations. Sa mère, une agente secrète, c’était complètement fou. Et pourtant, cela expliquait tant de choses.
Des absences inexpliquées, des appels téléphoniques chuchotés, la façon dont elle semblait toujours sur ses gardes, même à la maison. Il y a quelque chose d’autre, dit Raphaël brisant le silence. Il hésita comme s’il pesait chaque mot. Léa, votre date de naissance, décembre 2000. Si Isabelle et moi étions ensemble jusqu’en février 2000 et que vous êtes né en décembre.
Léa le regarda et soudain tout devint clair. La raison pour laquelle elle avait toujours senti une connexion en voyant le tatouage, la raison pour laquelle ses yeux étaient gris comme ceux de Raphaël alors que sa mère avait des yeux verts. La raison pour laquelle, malgré la différence évidente de classe sociale, elle se sentait inexplicablement liée à cet homme.
“Je suis votre fille”, murmura-t-elle. Les mots restèrent suspendus dans l’air entre eux. Raphaël la regarda, vraiment la regarda pour la première fois. Ses yeux gris, ses pommettes hautes, la forme de son visage.
Comment avait-il pu ne pas le voir immédiatement ? “Mon Dieu !” souffla-t-il, “Comment ai-je pu être si aveugle ?” “Elle ne vous l’a jamais dit”, répéta Léa, les larmes coulant maintenant librement. “Elle savait que vous étiez sous la coupe de votre père. Elle a dû penser qu’il valait mieux protéger. Vous protéger de ce fardeau. Me protéger ?” La voix de Raphaël monta d’un cran. Elle m’a privé de 28 ans avec ma fille.
Elle “Ell Elle vous a protégé de votre père !” cria Léa en retour. “Vous avez lu les documents. Votre père était un monstre. Qui sait ce qu’il aurait fait s’il avait su qu’elle était enceinte ? Il aurait pu nous faire du mal à toutes les deux.” Le silence retomba encore plus lourd qu’avant. Raphaël passa une main tremblante dans ses cheveux. “Vous avez raison.
Je suis désolé. C’est juste que toute ma vie, j’ai cru que j’étais seule, que j’avais perdu ma chance d’avoir une famille quand j’ai perdu Isabelle. Et maintenant, vous êtes là et vous êtes ma fille. Et je ne sais pas comment gérer ça. Je ne sais pas non plus, adméa. Ce matin, j’étais une serveuse orpheline.
Maintenant, je découvre que ma mère était une agente secrète et que mon père est un milliardaire. C’est c’est trop. Raphaël se leva et marcha vers la fenêtre, regardant la tour Effel s’illuminer dans le crépuscule. Nous devons la retrouver, votre mère Isabelle. Morte ou vivante, nous devons savoir ce qui lui est arrivé. Comment ? Elle a disparu il y a 23 ans. La piste doit être complètement froide, pas nécessairement.
Raphaël se retourna et dans ses yeux, Léa vit une détermination féroce. J’ai des ressources, de l’argent, des contacts, des moyens d’investigation que peu de gens possèdent et maintenant j’ai la motivation la plus puissante qui soit. Je vais retrouver la femme que j’ai aimé et découvrir ce qui est arrivé à la mère de ma fille. Notre fille, dit doucement Léa. Je suis votre fille.
Raphaël traversa la pièce en deux enjambés et pour la première fois prit Léa dans ses bras. C’était maladroit, hésitant, mais rempli d’une émotion brute. Léa se rédit d’abord, puis se laissa aller contre lui, laissant 28 ans de solitude s’écouler dans cette étreinte. “Notre fille !” répéta-t-il contre ses cheveux. “A mon dieu, j’ai une fille.
” Ils restèrent ainsi pendant un long moment, deux étrangers unis par le sang et la tragédie, essayant de naviguer dans ce nouveau territoire inconnu. Finalement, Léa se recula doucement. “Par où commençons-nous ?” demanda-telle. Raphaël était déjà en train de réfléchir son cerveau d’homme d’affaires passant en mode résolution de problème.
L’homme avec la cicatrice, c’est notre seule piste concrète. Je vais contacter mes détectives privés, leur donner toutes les informations que nous avons. Je vais aussi faire jouer mes relations au gouvernement pour avoir accès au dossier de la division 9. Même si c’est difficile, cette organisation est classée secret défense.
Et moi, qu’est-ce que je peux faire ? Raphaël la regarda avec surprise. Léa, vous n’avez pas à vous impliquer dans tout ça. C’est dangereux. Si votre mère a vraiment été enlevé ou éliminé, les gens responsables sont encore là quelque part. Justement, répliqua Léa avec détermination. C’est ma mère. J’ai le droit de savoir ce qui lui est arrivé et puis je ne suis pas complètement inutile.
J’ai grandi dans le 20e arrondissement. Je connais les gens, les endroits où ma mère allait. Peut-être que quelqu’un se souvient de quelque chose. Raphaël sembla sur le point de protester puis se ravisa. D’accord, mais vous ne faites rien de dangereux sans m’en parler d’abord. Compris ? Compris ? Léa se leva soudain épuisé.
Je devrais y aller. Ma grand-mère, enfin, elle est morte il y a 2 ans, mais j’ai toujours son appartement. J’ai besoin de temps pour traiter tout ça. Attendez. Raphaël fouilla dans un tiroir et en sortit un nouveau téléphone encore dans son emballage. Prenez ça. C’est un modèle sécurisé que nous utilisons dans mon entreprise pour les communications confidentielles. Mon numéro est déjà programmé dedans.
Appelez-moi jour et nuit si vous avez besoin de quoi que ce soit. Léa a pris le téléphone touché par l’attention. Merci pour tout. Je sais que ça doit être aussi difficile pour vous que pour moi. Plus difficile, admire Raphaël avec un sourire triste. Parce que j’ai perdu 28 ans que je ne récupérerai jamais.
Mais peut-être que nous pouvons construire quelque chose maintenant. Peut-être que ce n’est pas trop tard pour apprendre à se connaître. J’aimerais ça dit doucement Léa. Et elle le pensait vraiment. Le chauffeur de Raphaël la raccompagna chez elle. Durant le trajet, Léa regarda défiler les rues de Paris, cette ville qu’elle connaissait si bien et qui lui semblait soudain étrangère.
Combien de secrets se cachaient derrière ces façades élégantes ? Combien d’histoires comme la sienne restait enterrée sous les pavés ? Son appartement lui sembla encore plus petit et myteux après avoir vu celui de Raphaël. Mais c’était chez elle. C’était là que sa grand-mère l’avait élevé après la disparition de sa mère.
C’était là qu’elle avait pleuré, ri, rêvé d’un avenir meilleur. Elle se dirigea vers la petite armoire dans sa chambre et en sortit une boîte à chaussures. À l’intérieur se trouvaient les rares possessions de sa mère qu’elle avait gardé. Une écharpe qui sentait encore vaguement son parfum, quelques photos, un carnet de croquis rempli de dessins magnifiques et au fond un petit paquet enveloppé dans du papier de soi. Léa l’avait trouvé caché sous le matelas de sa mère des années après sa disparition.
Quand sa grand-mère avait finalement décidé de vider la chambre, elle ne l’avait jamais ouvert, craignant de détruire le dernier lien tangible avec sa mère. Mais maintenant, après tout ce qu’elle venait d’apprendre, elle devait savoir ce qu’il contenait. Avec des mains tremblantes, elle défie soigneusement le papier.
À l’intérieur se trouvait une enveloppe et une petite boîte en velours. Léa ouvrit d’abord la boîte. C’était une bague, un magnifique solitaire en diamant, ancien, délicat, la bague de fiançaille dont Raphaël avait parlé. Mais comment sa mère l’avait-elle élu si Raphaël ne la lui avait jamais donné ? L’enveloppe contenait une lettre, l’ancre légèrement décolorée par le temps. L’écriture était celle de sa mère. Léa l’aurait reconnu n’importe où.
Ma chère Léa, si tu lis ceci, c’est que tu es assez grande pour comprendre ou que je ne suis plus là pour te l’expliquer moi-même. J’espère que c’est la première option. Mais je crains que ce soit la seconde. Il y a tant de choses que je voudrais te dire, tant de vérités que j’ai caché pour te protéger. Mais la plus importante est celle-ci.
Ton père n’est pas parti parce qu’il ne nous aimait pas. Il ne savait même pas que tu existais. Je ne le lui ai jamais dit. Son nom est Raphaël du Bois. Quand tu liras ceci, tu auras probablement entendu parler de lui. Il est ou sera quelqu’un d’important. C’était l’amour de ma vie. La seule personne qui ait jamais vraiment compris qui j’étais.
Mais nos mondes étaient trop différents et les forces qui nous entouraient étaient trop puissantes. Je ne peux pas te dire tout ce que j’ai fait, tout ce que j’ai été forcé de faire, mais sache que chaque décision que j’ai prise était pour te protéger, pour te donner une chance d’avoir une vie normale, loin des ombres dans lesquelles j’ai vécu.
Cette bague était à moi. Raphaël ne me l’a jamais officiellement donné, mais je l’ai volé dans sa chambre le dernier jour où nous nous sommes vus. Un petit souvenir de ce qui aurait pu être. Elle est à toi maintenant. Peut-être qu’un jour tu la porteras et tu penseras à deux jeunes gens amoureux qui n’ont pas eu la chance de vivre leur histoire.
Si quelque chose m’arrive, si je disparais, ne me cherche pas, c’est trop dangereux. Les gens pour qui je travaillais, les secrets que je garde, ce n’est pas un monde dans lequel tu devrais entrer. Vis ta vie, ma chérie, sois heureuse, tombe amoureuse, fais tout ce que je n’ai pas pu faire. Et si jamais tu rencontres Raphaël, dis-lui que je ne l’ai jamais oublié.
Dis-lui que chaque jour sans lui était une petite mort. Dis-lui que notre amour a créé la plus belle chose au monde. Toi, je t’aime plus que tout, ma petite étoile. Maman ! Léa laissa la lettre tomber sur ses genoux, les larmes brouillant sa vision. Sa mère savait. Elle savait que quelque chose de terrible allait arriver. Elle s’était préparée à disparaître.
Le nouveau téléphone que Raphaël lui avait donné vibra soudain. Un message. Mes détectives ont trouvé quelque chose. Pouvez-vous venir chez moi demain ? 9 C’est important Raphaël. Léa regarda la bague dans sa main puis la lettre de sa mère. Demain, elle allait en apprendre davantage sur ce qui était arrivé à Isabelle.
Demain, elle allait peut-être découvrir des vérités qu’elle n’était pas prête à entendre, mais elle irait quand même parce que sa mère avait sacrifié tout pour elle et maintenant, c’était à son tour de se battre pour découvrir la vérité. Elle glissa la bague à son doigt. Elle lui allait parfaitement. Léa ne dormit pas de la nuit.
Elle resta allongée dans son lit, fixant le plafond, la bague de sa mère à son doigt, rejoint encore et encore les événements de la journée dans son esprit. À chaque fois qu’elle fermait les yeux, elle voyait le visage de Raphaël quand il avait réalisé qu’elle était sa fille. La douleur, le regret, mais aussi quelque chose d’autre. De l’espoir peut-être. À 7h du matin, elle abandonna toute prétention de dormir et se leva.
Elle se doucha, s’habilla avec soin, choisissant l’une de ses rares tenues convenables, un jean sombre et un chemisier blanc. Elle voulait faire bonne impression, même si elle ne savait pas exactement pourquoi cela importait. Le trajet en métro jusqu’au 7e arrondissement lui sembla à la fois trop court et interminable.
Son cœur battait la Chamade lorsqu’elle sonna à l’interphone de l’immeuble de Raphaël. “Mademoiselle Morau”, répondit immédiatement sa voix. Montez s’il vous plaît. Quand les portes de l’ascenseur s’ouvrirent sur son appartement, Léa fut surprise de voir que Raphaël n’était pas seul.
Un homme plus âgé, la cinquantaine, aux cheveux grisonnants et au regards perçants, se tenait près de lui. Il portait un costume élégant mais sobre et quelque chose dans sa posture évoquait une discipline militaire. “Léa !” dit Raphaël en s’avançant vers elle. Il hésita un moment comme s’il voulait l’embrasser sur la joue mais se contenta d’un sourire chaleureux. Merci d’être venu. Je vous présente Pierre Marchand.
Il était le chef de la sécurité de mon père et maintenant il dirige mon département d’investigation privée. Pierre s’avança et lui tendit la main. Sa poignée de main était ferme, professionnelle. Enchanté mademoiselle. Raphaël m’a mis au courant de la situation. Je suis désolé pour ce que vous traversez. Merci, murmura Léa. Vous avez trouvé quelque chose ? Asseyez-vous, suggéra Raphaël, les guidant vers le salon.
Sur la table basse était étalé des dossiers, des photos, des documents. Ce que Pierre a découvert est troublant. Pierre ouvrit le premier dossier. J’ai commencé par creuser dans les archives de surveillance que le père de Raphaël avait fait compiler sur Isabelle Morau. Comme vous le savez, elle a disparu le 15 mars 2002.
Le dernier rapport, la place au café de la paix rencontrant un homme avec une cicatrice sur la joue gauche. Il sortit une photo granuleuse visiblement prise de loin avec un téléobjectif. On y voyait une femme de dos assise à une table de café. En face d’elle, un homme en costume sombre. La qualité était médiocre, mais on distinguait effectivement une cicatrice sur son visage.
“J’ai fait analyser cette photo par nos experts en reconnaissance faciale”, continua Pierre. et nous avons eu un match. L’homme s’appelle Victor Klov, un ancien agent du KGB reconverti en consultant de sécurité après la chute de l’URSS. Officiellement, il travaille pour des sociétés internationales. Officieusement, c’est un homme de main pour des opérations sales. Le sang de Léa se glaça.
Des opérations sales ? Quel genre ? Le genre dont on ne parle pas dans les journaux, répondit sombrement Pierre. élimination, enlèvement, chantage. Si vous avez besoin que quelqu’un disparaisse sans laisser de trac, Victor Kozlov est votre homme. “Mon Dieu !” souffla Léa.
“Vous pensez qu’il a tué ma mère ?” “Nous ne savons pas”, intervint Raphaël, posant une main réconfortante sur son épaule. “Mais il y a plus, Pierre, montrez-lui le reste.” Pierre sortit un autre document. “J’ai également enquêté sur la division 9, l’organisation pour laquelle travaillait votre mère. C’est extrêmement difficile d’obtenir des informations sur eux. Ils sont classés au plus haut niveau de secrets défense.
Mais j’ai quelques contacts dans les services de renseignement. Il fit une pause comme s’il cherchait ses mots. La division 9 n’existe officiellement plus. Elle avait été dissoute en 2003, 1 an après la disparition de votre mère. Officiellement, c’était une restructuration administrative, mais mes sources me disent qu’il y a eu un scandale, quelque chose de suffisamment grave pour que le gouvernement préfère faire disparaître toute l’organisation. Quel genre de scandale ? demandea. “C’est là que ça devient intéressant”,
dit Pierre en sortant une liste de noms. 17 agents de la division 9 morts où ont disparu entre 2002 et 2003, tous dans des circonstances mystérieuses. Accident de voiture, crise cardiaque soudaine, disparitions pures et simples. Isabelle Morau était la première sur la liste. Le silence qui suivit fut pesant.
Léa regarda les noms, tous ces gens qui avaient eu une vie, une famille, des rêves et qui avaient été effacés comme s’il n’avaient jamais existé. Quelqu’un nettoyait les rangs murmura Raphaël. Quelqu’un voulait s’assurer qu’il ne reste aucune trace de ce que la division 9 avait fait. Exactement, confirma Pierre. Et Victor Kozlov est apparu dans l’entourage d’au moins cinq de ses agents peu avant leur disparition.
Ce n’est pas une coïncidence. Mais pourquoi ? La voix de Léa était désespérée. Pourquoi aurait-on voulu éliminer tous ces agents ? Qu’est-ce qu’il savait ? Pierre échangea un regard avec Raphaël. C’est là que ça devient compliqué. Mes sources suggèrent que la division 9 était impliquée dans quelque chose d’illégal, quelque chose qui impliquait des personnalités très puissantes.
Quand l’opération a mal tourné, il fallait faire disparaître tous ceux qui pourraient témoigner. “Mon père”, dit soudain Raphaël, son visage devenant livide. Mon père était impliqué, n’est-ce pas ? Pierre hoa lentement la tête. Édouard Dubois avait des liens avec plusieurs membres de la division neuf. Il utilisait leur services pour des activités commerciales douteuses, espionnage industriel, élimination de concurrents, ce genre de choses. “Oh mon dieu !” murmura Raphaël.
“Il a utilisé Isabelle. Il l’a utilisé dans ses opérations et quand tout a commencé à s’effondrer, il a dû s’assurer qu’elle ne pourrait jamais témoigner.” “Tina Pierre. Je suis désolé, Raphaël. Je sais que c’était votre père, mais les preuves sont accablantes. Léa sentit une vague de nausée la submergé.
Alors, votre père a fait tuer ma mère pour protéger ses secrets ? Je ne sais pas, répondit Raphaël, les larmes aux yeux. Mais je vais le découvrir. Pierre, où est Victor Kzlov maintenant ? C’est là que les choses deviennent encore plus étranges”, dit Pierre en sortant une photo plus récente.
Il vit à Paris dans le 16e arrondissement et il travaille maintenant comme consultant en sécurité pour diverses entreprises, y compris il fit une pause dramatique du boisch. Quoi ? Raphaël se leva brusquement. Il travaille pour moi pas directement. Il est employé par une filiale, une société de sécurité que Duboek a acquise il y a 5 ans. Vous ne l’avez probablement jamais rencontré, mais oui, techniquement, il est sur votre feuille de paix.
Raphaël se mit à faire les 100 pas, visiblement secoués. Comment est-ce possible ? Comment un homme comme ça a-t-il pu infiltrer mon entreprise ? Parce que quelqu’un l’a protégé, répondit Pierre calmement. Quelqu’un de haut placé dans votre organisation. Quelqu’un qui savait ce qu’il était et qui voulait le garder à portée de main. Qui ? La voix de Raphaël était glaciale.
Pierre sortit un dernier document. J’ai tracé l’embauche de Klof. Elle a été approuvée par votre directeur financier Alain Baumont. Baumont ? Raphaël sembla choqué mais il est avec moi depuis le début. Depuis que j’ai pris la direction de l’entreprise après la mort de mon père.
Justement, dit Pierre, Alain Baumont était aussi le bras droit de votre père. Il savait tout de ses opérations. Léa écoutait cet échange, son esprit essayant de tracer toutes les connexions. Attendez, Baumont, ce nom me dit quelque chose. Raphaël, vous avez dit que votre père voulait vous marier à une Mélanie Baumont. Oui, confirma Raphaël, son regard s’éclairant soudain.
Mélanie Baumont, la fille d’Alain Baumont. Mon Dieu, tout est lié. Votre père voulait unir les deux familles”, dit lentement Léa. Pas juste pour des raisons commerciales, mais pour s’assurer que les secrets resterait dans la famille.
Et quand j’ai refusé d’épouser Mélanie, quand j’ai insisté pour rester avec votre mère, j’ai menacé tout leur plan continua Raphaël. Pas étonnant qu’il ait été si déterminé à nous séparer, Pierre se raclage, il y a autre chose. Alain Baumont a transféré des fonds importants vers un compte offshore aux îles Caï 14 mars 2002, le jour avant la disparition d’Isabelle. 500000 € un paiement, murmura Léa.
Pour Victor Kozlovement, confirma Pierre, Raphaël se rassit lourdement comme si ses jambes ne pouvaient plus le porter. Alors, c’est vrai, mon père a orchestré tout ça. Il a fait tuer la femme que j’aimais, la mère de ma fille, pour protéger ses secrets. Nous ne savons pas encore avec certitude qu’Isabelle est morte, dit doucement Pierre.
Tout ce que nous savons, c’est qu’elle a rencontré Kozlof et qu’elle a disparu. Il y a une chance, aussi mince soit-elle, qu’elle soit encore en vie. Après 23 ans, la voix de Léa était pleine de désespoir. Comment pourrait-elle être encore en vie après tout ce temps ? Les gens disparaissent pour beaucoup de raisons, répondit Pierre. Parfois par choix, parfois par nécessité.
Si Isabelle était aussi intelligente et compétente que je le pense, elle a peut-être trouvé un moyen de survivre. Alors, que faisons-nous ? Demanda Raphaël se tournant vers Pierre. Comment la retrouvons-nous ? Nous commençons par Victor Kzlov, dit Pierre. Je propose que nous le mettions sous surveillance discrète.
S’il est encore en vie après tout ce temps, c’est qu’il est utile à quelqu’un. S’il sert encore, il finira par faire une erreur. Et Alain Baumont demanda Léa. Lui, c’est plus délicat, admit Pierre. Il est haut placé dans l’entreprise. Il a des connexions partout. Si nous le confrontons directement, il pourrait détruire des preuves ou disparaître. Alors, nous jouons le jeu dit Raphaël.
Sa voix retrouvant cette assurance de PDG. Nous faisons comme si de rien n’était. Je continue à diriger l’entreprise, à faire confiance à Baumont pendant que Pierre creuse plus profondément dans ses activités. C’est risqué, avertit Pierre. Si Baumont découvre que nous enquêtons sur lui, je sais coupa Raphaël, mais c’est le seul moyen et je veux être celui qui le confronte quand nous aurons assez de preuves.
Je veux regarder cet homme dans les yeux et lui demander pourquoi il a participé au meurtre de la femme que j’aimais. Le téléphone de Pierre sonna soudain. Il répondit, écouta un moment puis raccrocha avec une expression préoccupée. C’était mon équipe de surveillance. Victor Kzlov vient de quitter son appartement. Il se dirige vers le nord de Paris.
“Suivez-le”, ordonna immédiatement Raphaël. “Je veux savoir où il va, qui il rencontre, tout déjà fait”, assura Pierre. “ma il y a autre chose. Mes hommes ont vu quelqu’un d’autre surveiller Cozl, une femme environ 60 ans cheveux gris, très professionnel. Elle le suivait avant que nous arrivions. Qui est-elle ? Demanda Léa. Nous ne savons pas encore. Mais le fait que quelqu’un d’autre s’intéresse à Kozlov est intrigant.
Je vais faire analyser les images de surveillance pour essayer de l’identifier. Après le départ de Pierre, Léa et Raphaël restèrent assis dans le salon, le poids de toutes ces révélations pesant sur eux. Finalement, Raphaël rompit le silence. “Je suis désolé”, dit-il doucement. “Pourquoi vous excusez-vous ?” demande Léa. Vous n’avez rien fait.
Mon père a détruit votre vie. Vous avez grandi sans mère, sans père, dans la pauvreté. Tout ça à cause de lui, à cause de mon nom, de mon argent. Ce n’était pas votre faute, insista Léa. Vous étiez jeune, manipulé. Vous ne pouviez pas savoir. J’aurais dû me battre plus fort, dit Raphaël avec amertume. J’aurais dû refuser de céder à ces menaces.
J’aurais dû choisir l’amour plutôt que la fortune et vous seriez probablement mort, répliqua Léa. Ma mère aussi, si votre père était capable d’orchestrer l’élimination de 17 agents secrets, qu’est-ce qu’il aurait empêché de vous éliminer vous aussi ? Raphaël la regarda, surpris par la maturité de sa réflexion.
Quand êtes-vous devenu si sage ? Quand on grandit seul, on apprend vite, dit Léa avec un sourire triste. On apprend que le monde n’est pas juste, que les méchants gagnent souvent et que tout ce qu’on peut faire, c’est survivre et essayer d’être meilleur queeux. Vous êtes exactement comme elle, murmura Raphaël.
Isabelle avait cette même force tranquille, cette même résilience. C’est l’une des choses que j’aimais le plus chez elle. Parlez-moi d’elle, demanda soudain Léa. Pas la gende secrète, pas la femme qui a disparu. Parlez-moi de la femme que vous aimiez. Raphaël sourit. Un vrai sourire cette fois, réchauffé par les souvenirs. Elle était lumineuse.
C’est le seul mot qui lui rend justice. Quand elle entrait dans une pièce, c’était comme si le soleil venait de se lever. Elle riait facilement, aimait profondément, vivait chaque moment comme si c’était le dernier. Il se leva et alla chercher une boîte dans sa chambre. Quand il revint, il en sortit une pile de photos.
Je les ai gardé toutes ces années. Je ne pouvais pas me résoudre à les jeter. Léa regarda les photos avec avidité. Sa mère, jeune et insouciante, faisant des grimaces à la caméra. Sa mère et Raphaël enlacé sur un banc du Luxembourg. Sa mère peignant dans un atelier couverte de taches de peinture multicolore. Sa mère rique chose hors champ. Elle était magnifique, murmura Léa, les larmes aux yeux.
Elle l’était, confirma Raphaël. Et pas juste physiquement. Elle avait cette capacité rare de voir le meilleur en chacun. Elle croyait en moi quand je ne croyais pas en moi-même. Elle me disait toujours que j’étais plus que juste le fils de mon père, que je pouvais être mon propre homme. Elle avait raison, dit Léa.
Vous l’êtes devenu trop tard, répondit amèment Raphaël. Des années trop tard. Peut-être concéda Léa. Mais maintenant vous avez une chance de faire mieux, de découvrir la vérité, de lui rendre justice. De vous rendre justice, corrigea Raphaël. Vous méritez de savoir ce qui est arrivé à votre mère. Vous méritez des réponses. Ils passèrent le reste de la matinée à parler, partageant des histoires, apprenant à se connaître.
Raphaël lui raconta son enfance isolée, élevée par des nounous et des tuteurs pendant que son père construisait son empire. Léa lui parla de sa grand-mère, une femme fière et aimante, qui avait fait de son mieux avec peu de moyens. Elle parlait parfois de ma mère, dit Léa, surtout vers la fin quand la maladie commençait à l’apprendre.
Elle disait qu’Isabelle avait toujours été spéciale, différente des autres enfants, qu’elle avait un don pour voir les choses que les autres ne voyaient pas. “C’est vrai”, confirma Raphaël. Elle était incroyablement perceptive. Parfois, c’était presque dérangeant. Elle semblait toujours savoir ce que je pensais avant même que je l’exprime. Ça devait être utile dans son travail, observa Léa. Sans doute, admit Raphaël.
Mais je me demande parfois si c’est pour ça qu’ils l’ont recruté ou si c’est le travail qu’ l’a rendu comme ça. Le téléphone de Raphaël sonna. C’était Pierre. Victor Kozlov est entré dans un entrepôt abandonné dans le 19e arrondissement. Il rencontre quelqu’un là-bas.
Nous avons besoin de l’autorisation pour entrer et installer des micros. Vous l’avez ! Répondit immédiatement Raphaël. Faites ce qu’il faut, mais soyez prudents. Après avoir raccroché, il se tourna vers Léa. Ça devient sérieux. Peut-être que vous devriez rentrer chez vous. Rester en sécurité pendant que nous gérons ça. Pas question, répliqua fermement Léa. Je suis impliqué maintenant. C’est ma mère, ma vie.
Je ne vais pas rester assise à attendre pendant que d’autres décident de mon destin. C’est dangereux, insista Raphaël. Je sais, dit Léa, mais j’ai passé 23 ans dans l’ignorance. Je ne passerai pas un jour de plus comme ça. Raphaël la regarda longuement puis hoa la tête. D’accord, mais vous restez avec moi. Pas question que je vous laisse errer seul avec des tueurs professionnels qui rôent. Marché conclu, accepte Léa.
Alors, qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Maintenant, dit Raphaël en se levant et enfilant sa veste, nous allons rendre visite à quelqu’un. Alain Baumont ne sait pas que nous le soupçonnons. Allons au bureau et voyons si nous pouvons le faire parler. Le siège de Duboek était un bâtiment ultra moderne en verre et acier dans le quartier de la défense.
Léa se sentit minuscule en entrant dans le vaste hall, entouré de professionnels en costume qui allaient et venaient avec détermination. “Monsieur Dubois !” Une assistante se précipita vers eux. Nous ne vous attendions pas aujourd’hui. Réunion imprévue, répondit Raphaël avec un sourire charmant qui ne reflétait pas la tension dans ses épaules.
Où est Alain ? Dans son bureau, je crois. Voulez-vous que je l’appelle ? Non, c’est bon, nous allons monter directement. Ils prirent l’ascenseur jusqu’au trè étage où se trouvaient les bureaux de la direction. L’assistante d’Alain Beauaumont leva les yeux avec surprise en les voyant arriver.
Monsieur Dubois, je ne C’est bon, Caroline, je vais juste lui dire bonjour rapidement. Raphaël frappa brièvement à la porte du bureau d’Alain avant d’entrer sans attendre de réponse. Alain Baumont était un homme dans la soixantaine, grand, mince, avec des cheveux gris parfaitement coiffés et des lunettes à monture dorée. Il leva les yeux de son ordinateur avec surprise.
Raphaël ! Quelle surprise ! Je ne savais pas que tu venais aujourd’hui. Son regard glissa vers Léa avec curiosité. Et qui est cette charmante jeune femme ? Alain, je te présente Léa Morau. dit Raphaël observant attentivement la réaction du vieil homme au nom. Léa, voici Alain Baumont, mon directeur financier. Quelque chose passa dans les yeux d’Alain.
Ce n’était qu’une fraction de seconde, mais Léa le vit, la reconnaissance, la peur, rapidement masqué par un sourire professionnel. Enchanté, mademoiselle Morau. Il se leva et tendit la main. Sa poignée de main était froide, moite, c’est un joli nom. Morau, je crois que j’ai connu quelqu’un avec ce nom il y a longtemps. Vraiment ? Dit Léa en soutenant son regard.
Qui donc ? Oh, personne d’important, répondit Alain en se rasseillant. Juste une connaissance. Alors, Raphaël, qu’est-ce qui t’amène ? Tu voulais parler de quelque chose en particulier en fait ? Oui ! dit Raphaël en s’asseyant également, faisant signe à Léa de faire de même.
Je révise toutes nos acquisitions des cinq dernières années. Tu te souviens de cette société de sécurité que nous avons acheté ? Secure Solution International ? Alain se rédit presque imperceptiblement. Bien sûr, une bonne acquisition. Ils nous fournissent d’excellents services. Hm. fit Raphaël feignant l’indifférence. Je regardais leur liste d’employés l’autre jour.
Il y a un consultant là-bas, un certain Victor Kozlov. Ça te dit quelque chose ? Le visage d’Alain était maintenant visiblement tendu. Kozlof ? Le nom ne me dit rien. Pourquoi ? Oh ! Aucune raison particulière, mentit Raphaël. J’ai juste entendu son nom mentionné dans un autre contexte. Je me demandais si tu le connaissais personnellement.
Non, pas du tout, répondit rapidement Alain. Trop rapidement. Écoute, Raphaël, j’ai une téléconférence dans 5 minutes. Si c’est tout, bien sûr, dit Raphaël en se levant. Une dernière chose, tu te souviens de la division neuf ? Alain devint livide. Je Pourquoi me demandes-tu ça ? Simple curiosité, dit Raphaël d’un ton léger. Mon père avait des contacts avec eux, n’est-ce pas ? Tu étais son bras droit.
Tu devais être au courant. C’était il y a longtemps ? Dit Alain sa voix tremblant légèrement. Des affaires anciennes mieux laissées dans le passé. Le passé a une façon de remonter à la surface, observa Léa doucement. N’est-ce pas monsieur Baumont ? Alain la regarda et dans ses yeux Léa vit de la peur pure.
Qui êtes-vous vraiment ? Je vous l’ai dit, répondit Léa en se levant. Je suis Léa Morau, la fille d’Isabelle Morau. Vous vous souvenez d’elle maintenant ? Alain se leva brusquement, renversant presque sa chaise. Sortez, sortez de mon bureau immédiatement. Nous partons, dit Raphaël calmement. Mais nous reviendrons Alain avec des questions, beaucoup de questions. Ils sortirent, laissant Alain Baumont tremblant derrière son bureau.
Dans l’ascenseur, Léa se tourna vers Raphaël. Il sait quelque chose. Vous avez vu sa réaction ? Il sait tout, confirma Raphaël. Et maintenant, il va paniquer. Pierre a des hommes qui le surveillent. S’il contacte Kzlof ou fait quelque chose de suspect, nous le saurons. Le téléphone de Raphaël sonna presque immédiatement.
C’était Pierre et sa voix était urgente. Raphaël, vous devez voir ça. Nous avons installé les micros dans l’entrepôt. Vous ne croirez jamais ce que nous avons entendu. On arrive, dit Raphaël. Ils se rendirent directement au QG improvisé de Pierre, un appartement sécurisé dans le 11e arrondissement qu’il utilisait pour ses opérations sensibles.
L’équipe technique de Pierre avait installé des écrans partout, montrant diverses vues de surveillance. Écoutez ça, dit Pierre en lançant un enregistrement audio. La première voix était clairement celle de Victor Kozlov avec un accent russe prononcé. Je t’ai dit que c’était risqué de me contacter directement.
Si quelqu’un nous voit ensemble, on avait pas le choix, répondit une deuxième voix, une voix féminine plus âgée. Les choses changent. Du bois enquête. Il a retrouvé la fille. Léa se figa. “La fille, elle parle de moi. Il doit y avoir quelque chose dans sa voix”, murmura Raphaël. Pierre augmenta le volume. La femme continuait : “Ars toutes ces années, qui aurait pensé que cette serveuse stupide serait sa fille ? C’est comme si Isabelle nous narguait depuis sa tombe.” “Isabelle n’est pas dans une tombe”, répondit Klove.
Elle est un bruit couvrit le reste de sa phrase. Quand l’audio redevint clair, il parlèrent d’autre chose. “Qu’est-ce qu’il a dit ?” demanda Léa avec frustration. “Où est ma mère ?” “Nous avons fait analyser l’audio par nos experts, dit Pierre. Ils essaient de nettoyer l’interférence, mais ça va prendre du temps.
” “Qui est cette femme ?” demanda Raphaël. “Vous avez pu l’identifier.” Pierre tapa sur son clavier et une photo apparut sur l’écran. Voici la femme qui suivait Kozlov ce matin. Après analyse faciale et recoupement avec nos bases de données, nous avons une identification. Madeleine Rousseau, 62 ans, ancienne agente de la DGSE, la direction générale de la sécurité extérieure, les services secrets français, murmura Léa. Exactement, confirma Pierre.
Elle a pris sa retraite il y a 5 ans, mais selon nos sources, elle était très impliquée avec la division 9 avant sa dissolution. Alors, elle sait ce qui est arrivé à Isabelle, dit Raphaël. Probablement, a qui est sa pierre. Mais voici où ça devient vraiment intéressant. Devinez pour qui Madeleine Rousseau travaille maintenant. Pour qui ? Demanda Léa.
Pour Alain Baumont, révéla Pierre. Elle est sa consultante en sécurité personnelle. Officiellement, elle s’occupe de sa protection rapprochée. Officieusement, elle est sa nettoyeuse, termina Raphaël sombrement. Elle élimine les problèmes avant qu’il ne devienne trop gros. Le téléphone de Pierre sonna à nouveau.
Il décrocha, écouta, puis son visage devint grave. Compris ? Ne le perdez pas. Il raccrocha et se tourna vers eux. Alain Baumont vient de quitter son bureau. Il se dirige vers l’entrepôt où Klov et Rousseau se trouvent. Ils vont se réunir tous les trois, dit Raphaël. C’est notre chance. Si nous pouvons les enregistrer, parlant ensemble, nous aurons la preuve de leur complicité.
C’est aussi notre plus grand risque, avertit Pierre. Si quelque chose tourne mal, s’il découvre nos micros ou pire s’il vous voi doit y aller insiste Léa. On ne peut pas laisser passer cette chance. Raphaël la regarda, visiblement déchiré entre le désir de la protéger et la nécessité d’obtenir des réponses. Finalement, ilcha la tête. D’accord.
Mais nous restons dans la voiture de surveillance à distance sécuritaire. Pierre, vous avez assez d’hommes là-bas ? Quatre. Tous des anciens militaires, assura Pierre. Ils savent ce qu’ils font. Le trajet jusqu’auème arrondissement se fit dans un silence tendu.
La camionnette de surveillance de pierre était garé dans une rue adjacente à l’entrepôt, offrant une vue partielle de l’entrée. À l’intérieur, des écrans montraient les images des caméras cachées que l’équipe de pierre avait installé. Ils regardèrent Alain Baumont arrivé, regardant nerveusement autour de lui avant d’entrer dans l’entrepôt. Les micros captèrent immédiatement sa voix.
Qu’est-ce que c’était que ce cirque ce matin ? Boya Beaumont. Du bois est venu me poser des questions sur Kzlof sur la division 9. Il sait quelque chose. Calmez-vous, répondit Madeleine Rousseau avec son calme glacial. Nous gérons la situation. Gérrez. La voix de Baumont monta d’un cran. Cette fille, cette Léa Morau, elle était avec lui. La fille d’Isabelle.
Comment peut-elle encore être un problème après toutes ces années ? Parce que vous avez été négligeant, cracha Madeleine. Vous étiez censé vous assurer qu’il n’y avait pas de descendance. Vous m’aviez assuré qu’Isabelle n’avait pas d’enfant. Je ne savais pas, protesta Baumont. Édouard ne m’avait jamais dit qu’elle avait eu un bébé. Édouard est mort depuis 23 ans, intervint Klov.
Blâmer un homme mort ne résout pas notre problème actuel. Le problème, dit froidement Madeleine, c’est que cette fille est la preuve vivante de la liaison entre Raphaël et Isabelle. Si elle commence à creuser, si elle trouve les bons documents, les bonnes personnes, elle pourrait remonter jusqu’à nous, termina Beaumont. Jusqu’à tout ce que nous avons fait.
Il y eut un silence. Puis Klov demanda, “Vous voulez que je m’en occupe comme j’ai fait avec les autres.” Dans la camionnette, Léa sentit son sang se glacer. “Il parle de me tuer”, murmura-t-elle. Raphaël lui prit la main, sa mâchoire serrée de rage. Il ne vous touchera pas, je vous le promets.
Non, répondit Madeleine à Kozlov. Pas encore. Si elle disparaît maintenant, juste après avoir rencontré du bois, ce serait trop suspect. Non, nous devons être plus subtils. Alors quoi ? Demanda Baumont. On laisse juste continuer à fouiner ? Non, dit Madeleine. Nous utilisons l’apa le plus puissant qui soit. Nous utilisons sa mère, le cœur de Léa Bondit.
Ma mère, elle est vivante à l’écran. Ils virent Madeleine sortir son téléphone. Isabelle Morau a survécu à votre petit arrangement, monsieur Baumont. Pas grâce à vous, certes, mais elle a survécu. Et pendant 23 ans, nous l’avons gardé disons au frais. Quoi ? La voix de Baumont était incrédule. Mais Klove m’avait dit qu’elle était morte, que le travail avait été fait.
J’ai menti répondit calmement Kozlof. Madeleine a payé plus. Elle voulait Isabelle vivante pour assurance. Assurance contre quoi ? Demanda Beaumont. Contre des gens comme vous qui paniqueraient à la première difficulté, répliqua sèchement Madeleine. Isabelle Morau sait où tous les corps sont enterrés.
Littéralement, elle était impliquée dans toutes les opérations de la division 9, y compris celle que nous avons mené pour Édouard Dubois. Si jamais quelque chose tournait mal, si nous avions besoin d’un bouc émissaire, elle serait parfaite. Alors, elle est tout ? Demanda Baumont.
Où l’avez-vous gardé tout ce temps ? Quelque part où personne ne penserait à regarder ? Répondit Madeleine avec un sourire dans sa voix, quelque part où elle ne peut pas s’échapper et où elle ne peut parler à personne. Mais maintenant, avec sa fille qui pose des questions, peut-être qu’il est temps de les réunir. Vous voulez utiliser la mère comme un pas pour attirer la fille ? Demanda Kzlof.
Exactement, confirma Madeleine. Nous contactons Léa Morau. Nous lui disons que nous savons où est sa mère. Nous arrangeons une réunion et quand elles seront toutes les deux au même endroit, vous les éliminez toutes les deux, termina Baumont, sa voix retrouvant son assurance. Oui, oui, ça pourrait marcher.
Et du bois ? Laissez-moi m’occuper de Raphaël du bois, dit Madeleine. Il a des sentiments pour cette fille, c’est évident. Il essaiera de la protéger. Nous pouvons utiliser ça contre lui aussi. Dans la camionnette, Pierre avait déjà son téléphone à l’oreille, appelant des renforts. Raphaël tenait toujours la main de Léa qui tremblait maintenant violemment.
“Ma mère est vivante”, murmura-t-elle, les larmes coulant sur ses joues. “Tout ce temps, elle était vivante et il la retenait à prisonnière. Nous allons la retrouver, promis Raphaël, et nous allons faire payer ces monstres pour ce qu’ils ont fait. Il parle de nous tuer tous”, dit Léa.
“Vous, moi, ma mère, nous devons aller à la police.” “Et leur dire quoi ?” demanda Pierre que nous avons enregistré illégalement une conversation privée. Ces enregistrements ne seraient jamais admissibles devant un tribunal. Non, nous devons être plus intelligents. Alors quoi ? Demanda Raphaël. Nous les laissons nous contacter, nous jouons leur jeu.
Non, dit Pierre lentement, une idée se formant visiblement dans son esprit. Nous les devançons. Nous faisons croire que nous tombons dans leur piège. Mais en réalité, nous tendons le nôtre. Comment ? Demanda Léa. Pierre se tourna vers elle. Vous avez dit que vous vouliez être impliqué. Et bien, voici votre chance. Mais je vous préviens, ce sera dangereux, extrêmement dangereux.
Je ne me soucie pas du danger, répondit fermement Léa. Dites-moi ce que je dois faire. Au cours de l’heure qui suivit, Pierre élabora un plan. C’était risqué, plein de variables incontrôlables, mais c’était leur meilleure chance. Léa jouerait la pas, feignant d’être désespéré de retrouver sa mère.
Elle attendrait qu’il la contacte puis elle accepterait de les rencontrer. Mais elle ne serait pas seule. Pierre et son équipe seraent caché, prêt à intervenir et ils enregistreraient tout cette fois légalement avec Léa comme témoin volontaire portant un micro. Ils vont se méfier, avertit Pierre. Ils pourraient vous fouiller.
Alors cachez le micro où ils ne regarderont pas, répliqua Léa. Dans mes cheveux, dans mes vêtements, je m’en fiche. Raphaël secouait la tête. Je ne peux pas vous laisser faire ça. Si quelque chose tourne mal, alors vous interviendrez, dit simplement Léa. Mais nous devons essayer.
C’est notre seule chance de sauver ma mère et de faire tomber ces gens. Elle a raison, dit Pierre. Plus nous attendons, plus ils ont de temps pour planifier. Nous devons agir vite. Finalement, Raphaël séda bien qu’à contre-cœur. Il retournèr chez lui où Pierre commença à préparer Léa pour son rôle.
Il lui donna un téléphone spécial indétectable aux scannerss normaux avec un micro intégré. Il lui expliqua comment agir, comment répondre, comment garder les suspects en train de parler assez longtemps pour obtenir des aveus utilisables. “Souvenez-vous, dit-il, votre but n’est pas de les affronter, c’est de les faire parler. Laissez-les se vanter. Les criminels aiment se vanter, surtout quand ils pensent avoir déjà gagné.
” Cette nuit-là, Léa resta chez Raphaël. Elle ne pouvait pas rentrer chez elle. C’était trop dangereux. Raphaël lui prêta l’une des chambres d’amis, vaste et luxueuse, mais elle ne put dormir. Elle resta éveillé, regardant la bague de sa mère à son doigt, pensant à tout ce qu’elle avait appris. Un coup léger à sa porte la fit sursauter. “Entrez !”, dit-elle.
Raphaël entra, portant un peignoir, l’air aussi épuisé qu’elle se sentait. “Je ne pouvais pas dormir plus”, admit-il. “Ça vous dérange si je reste un moment ?” Pas du tout”, répondit Léa en tapotant le bord du lit. Ils restèrent assis en silence pendant un moment. Puis Raphaël parla. “J’ai perdu Isabelle une fois.
Je ne peux pas supporter l’idée de vous perdre vous aussi. Vous ne me perdrez pas”, promis Léa. “Et nous allons récupérer ma mère.” “Je le sais. Comment pouvez-vous être si sûr ?” “Parque nous sommes plus forts queux, répondit Léa. Ils ont l’argent, le pouvoir, l’expérience, mais nous avons quelque chose qu’ils n’ont pas.
Nous avons l’amour, l’amour que vous aviez pour ma mère. L’amour qu’elle avait pour moi, l’amour que nous commençons à construire entre nous. Et c’est plus fort que n’importe quelle arme. Raphaël la regarda avec émerveillement. Vous êtes extraordinaire, vous le savez. Je suis la fille de ma mère, répondit simplement Léa.
Et apparemment, je suis aussi la fille d’un homme assez extraordinaire lui-même. Raphaël rit doucement. Le premier vrai rire qu’elle lui entendait depuis qu’il s’était rencontré. Je ne suis pas sûr de mériter ce compliment, mais je l’accepte. Ils parlèrent jusqu’aux petites heures du matin, partageant des histoires, riant parfois, pleurant d’autrefois.
Quand l’aube commença à pointer, Léa s’était endormi contre l’épaule de Raphaël et lui-même s’était assoupi la tête posée sur la sienne. Ce fut Pierre qui les trouva ainsi quelques heures plus tard. Il hésita à les réveiller, touché, malgré lui, par l’image de ce père et de cette fille qui se découvrait enfin. Mais le temps pressait.
Raphaël, appela-t-il doucement. Léa, il faut se réveiller. Ils ont fait leur mouvement. Léa se réveilla en sursaut. Quoi ? Qu’est-ce qui se passe ? Pierre tendit son téléphone. Vous avez reçu un message sur votre ancien téléphone de quelqu’un qui prétend savoir où est votre mère. Léa prit le téléphone avec des mains tremblantes et lut le message.
Mademoiselle Morau, nous avons des informations sur Isabelle Morau. Si vous voulez la revoir vivante, venez seul au parc des but de Chaumon demain à minuit. Venez seul où elle meurt. Dites à du bois de rester en dehors de ça s’il tient à vous. C’est eux, murmura Léa.
Évidemment, dit Raphaël, maintenant complètement réveillé. La question est-ce qu’on joue leur jeu ? On n’a pas le choix, répondit Léa. C’est notre seule chance. Alors, nous avons 24 heures pour nous préparer dit Pierre. Et croyez-moi, nous allons les utiliser chaque seconde. La nuit au parc des Butes Chaumont fut glaciale.
Léa attendait près du pont suspendu, son cœur battant si fort qu’elle craignait que les micros cachés ne captent que ça. Dans l’ombre, elle savait que Pierre et son équipe la surveillé, que Raphaël était là quelque part, prêt à intervenir au moindre signal. Madeleine Rousseau apparut la première.
seule confiante, “Mademoiselle Morau, quelle ponctualité ! Où est ma mère ?” La voix de Léa ne tremblait pas malgré sa peur. “Patience !” répondit Madeleine. Puis, parlant dans un micro, “ammenez-la.” Léa vit alors la silhouette émergée de l’obscurité. Une femme mince, les cheveux grisonnants, mais avec ses yeux verts qu’elle reconnaîtrait entre 1000.
Isabelle Morau, plus âgée, marqué par les années mais vivante. “Maman,” souffla Léa, les larmes jaillissant instantanément. Ce qui suivit fut un chaos orchestré à la perfection, les aveux de Madeleine capturés sur les micros, l’intervention de Pierre et de son équipe au moment précis, l’arrestation de Madeleine, Koslov et Baumont tous pris sur le fait et surtout les retrouvailles entre une mère et sa fille 23 ans après leur séparation.
Tr mois plus tard, Léa se tenait dans un jardin privé, regardant Raphaël et Isabelle échangaient leur vœux. Après tout ce temps, après toute cette douleur, l’amour avait finalement triomphé. Alain Baumont et ses complices croupissaient en prison, leur crime enfin révélé au grand jour.
En tant que témoin principal, tenant la main de sa mère d’un côté et celle de son père de l’autre, Léa réalisait que parfois les fins heureuses arrivent vraiment. Elles prennent juste plus de temps que prévu. Et ce tatouage, ce phonix qui renaissait toujours de ses cendres, il était devenu le symbole de leur famille retrouvée, de leur amour qui avait survécu à tout. Merci d’avoir lu cette histoire.
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