Le 23 juillet 2024 restera une date gravée dans le cœur de Cyril Féraud, et dans celui de millions de Français. Sur son compte Instagram, l’animateur, d’ordinaire si enjoué mais si discret sur sa vie intime, a publié une photo qui a fait l’effet d’une déflagration. Un cliché d’une tendresse infinie : lui, tenant dans ses bras un nouveau-né. La légende, sobre et puissante : “Bienvenue Tim, mon fils, mon amour.”
À 39 ans, à l’aube de ses 40 ans et au moment de prendre les rênes du jeu iconique “Tout le monde veut prendre sa place”, Cyril Féraud goûte pour la première fois aux joies de la paternité. L’annonce a surpris, ému, et ravi. Les félicitations ont afflué par milliers, venant de ses collègues animateurs comme de ses fidèles téléspectateurs. Mais sous cette vague de bonheur partagé, une question, tel un courant sous-marin, s’est faite de plus en plus pressante, murmurée dans les commentaires puis reprise en chœur par les médias : mais qui est la personne qui partage sa vie ?
C’est là que réside tout le paradoxe Féraud. L’homme est une des personnalités les plus publiques et les plus aimées de France. Son sourire, son énergie communicative, sa présence quasi-quotidienne à l’écran en font un membre de la famille pour beaucoup. Pourtant, cet homme public a érigé une forteresse infranchissable autour de son jardin secret. Sa vie privée n’est pas seulement privée ; elle est un coffre-fort dont il détient l’unique clé.
Ce n’est pas faute d’avoir été interrogé. Depuis des années, chaque interview voit la question revenir, poliment ou avec insistance. Et à chaque fois, Cyril Féraud répond avec la même constance, un mélange de fermeté et de douceur. “Ma vie privée doit rester privée”, confiait-il au magazine Public en mars 2023. “Je veux être tranquille. Mon silence nourrit peut-être des fantasmes, mais je m’en fiche. Je suis très heureux dans ma vie et ça passe par cette tranquillité.”
Cette “tranquillité” est le maître-mot. En novembre 2023, il précisait sa pensée dans “Nous Deux”, expliquant qu’il n’avait “rien à cacher” mais qu’il préférait faire preuve de “pudeur”. “J’ai une chance folle de ce côté-là aussi [dans sa vie privée], et je veux garder cela pour moi.” Cette discrétion, à l’ère de la surexposition numérique où la moindre parcelle de vie intime est souvent mise en scène, est un acte de résistance. Féraud protège son bonheur comme un trésor, conscient que l’exposer, c’est le fragiliser.
Mais le public, par affection, est curieux. Cette curiosité s’est nourrie, au fil des ans, de rares “indices”, de miettes de pain laissées, volontairement ou non, par l’animateur ou son entourage. L’indice le plus célèbre reste cette réponse espiègle lors d’une interview où on lui demandait pourquoi il apparaissait toujours seul sur ses photos de vacances. Sa réplique, devenue culte : “Pourtant, il faut bien que quelqu’un prenne le cliché… Mais vous n’en saurez pas plus.” Une pirouette géniale, qui confirmait l’essentiel sans rien révéler : il n’est pas seul.
L’autre “alerte” a eu lieu en 2023, sur un plateau de télévision. Jean-Luc Reichmann, face à une candidate secrètement éprise de Cyril Féraud, avait failli commettre l’irréparable en lui lançant que l’animateur était “déjà en couple avec quelqu’un”. Un quasi-lapsus qui avait mis le feu aux poudres, confirmant ce que beaucoup subodoraient.
Aujourd’hui, l’arrivée du petit Tim rend ce mystère plus palpable que jamais. Un enfant est le fruit d’un amour partagé. Si Cyril Féraud a choisi de présenter son fils au monde, il maintient le voile sur l’autre parent de cet enfant. Un choix qui lui appartient et que, malgré la curiosité ambiante, une majorité de son public semble respecter, comprenant que son bonheur se construit loin des caméras.
Cette naissance vient aussi bouleverser une autre facette de l’homme : le professionnel “maniaque du contrôle”. C’est lui-même qui utilise ce terme pour se décrire. Invité de “Ça commence aujourd’hui”, il avait détaillé son quotidien millimétré. Cyril Féraud n’est pas qu’un simple présentateur ; il est coproducteur de la plupart de ses émissions. Il est sur tous les fronts : “de la présentation à la livraison de l’émission, en passant par l’écriture, le tournage et le montage.”
Un homme-orchestre qui planifie ses tournages des mois à l’avance. “Là, je peux vous dire dans six mois ce que je tourne tel jour”, expliquait-il. Cette organisation rigide lui permet de sanctuariser ses moments de repos, ses fameuses vacances, pour lesquelles “il peut péter la révolution, je ne bougerai pas mes vacances.”
Alors, la question se pose avec une tendresse amusée : comment ce “maniaque du contrôle” va-t-il intégrer l’imprévisibilité absolue d’un nouveau-né dans son planning chirurgical ? Les nuits hachées, les plannings chamboulés, les urgences… la paternité est l’antithèse du contrôle total.
Et c’est peut-être là, la plus belle des révolutions pour l’animateur. Lui-même semble le voir venir. Il confiait que l’arrivée de cet enfant était un “objectif” qui allait lui permettre de “souffler” quand il est fatigué. Comme si, paradoxalement, cette nouvelle responsabilité monumentale était aussi une permission de lâcher prise, de revoir ses priorités.
En devenant père avant ses 40 ans, Cyril Féraud a réalisé un rêve personnel qu’il avait déjà évoqué. Il va désormais devoir jongler. Jongler entre ses émissions à succès, son nouveau rôle prestigieux sur France 2, et les biberons de Tim. Jongler entre l’homme public qui doit tout contrôler et le père qui doit accepter de ne rien maîtriser.
Cette nouvelle vie qui s’ouvre à lui est une page blanche. Il y a l’homme de télévision, qui continuera de faire briller les yeux de ses téléspectateurs, et il y a le “papa”, qui découvre l’amour inconditionnel. La France, elle, observe avec bienveillance. Si le mystère de sa vie amoureuse reste entier, l’essentiel est ailleurs. Il est dans cette photo simple, dans ce bonheur évident. Le “gendre idéal” est devenu un père comblé. Et pour le moment, c’est la seule information qui compte vraiment. Le reste, comme il le dit si bien, est privé.
