« J’ai failli perdre la vie » : Kendji Girac revient sur la nuit qui a tout changé
Dans la nuit où tout a basculé : comment Kendji Girac, au bord du gouffre, a failli perdre la vie avant de renaître pour chanter sa vérité
« J’ai failli perdre la vie » : Kendji Girac revient sur la nuit qui a tout changé

L’histoire de Kendji Girac, le chanteur révélé par The Voice en 2014, a pris une tournure dramatique au printemps 2024. Une nuit de fête, une arme, une consommation excessive d’alcool, une erreur fatale : tout avait le potentiel d’un drame irréversible. Il l’a confié lui-même : « J’ai failli perdre la vie, l’amour de ma famille, l’amour de mon public, de mes amis. Ma fille a failli perdre son père. »
Ce soir-là, la fête avait démarré comme tant d’autres. Kendji se souvient : « C’était une journée de fête, le premier jour de vacances, de printemps. On avait déjeuné et arrosé ça bien comme il faut, un peu trop. » Vers 1 h ou 5 h du matin, selon les versions, le jeune homme se retrouve seul dans sa voiture, en état d’ébriété avancé, armé d’un revolver ancien hérité, sans en maîtriser pleinement les règles de sécurité. L’arme part. Le coup est tiré. Le sang coule dans sa poitrine. La vie, d’un fil.
Le tir, initialement considéré comme accidentel, révèle la fragilité de l’artiste face à ses propres démons. Kendji affirme qu’il ne cherchait pas à en finir, qu’il voulait seulement « impressionner », mais le danger était bien réel.
Le choc pour le public
Pour un artiste dont l’image publique incarnait la joie, la guitare et les scènes de flamenco-pop, ce revirement a été brutal. En quelques jours, l’homme rayonnant est redevenu sujet de scandale : addiction à l’alcool, consommation de drogues, tensions familiales et personnelles. Le contraste entre sa vie publique et ses combats privés a frappé les fans et le grand public.
Dans une vidéo, après un long silence, Kendji se confie, visiblement ému : « Je suis rentré dans une spirale que je ne souhaite à personne. Je me suis perdu. » Il adresse ses excuses à ses fans et affirme vouloir « redevenir le garçon que j’étais, que je suis au fond de moi. »
La renaissance artistique
Ce passage à vide a toutefois suscité un virage artistique. Quelques mois après l’accident, Kendji sort l’album Vivre…, enregistré en un temps record, dans lequel il livre ses doutes, ses peurs et ses remises en question. Le single « Si seulement… » évoque ouvertement cette chute et sa volonté de remonter : « Pardon si j’ai préféré me détruire, quitte à risquer d’abîmer mon empire. »
L’album marque non seulement le retour de l’artiste mais aussi sa conversion à une vérité plus brute, plus intime. Il raconte ses failles et ses combats avec un réalisme saisissant.
Leçon et message

Au-delà de la simple affaire médiatique, ce chapitre sombre de la vie de Kendji révèle plusieurs leçons :
La célébrité n’immunise pas contre les addictions, le stress ou les spirales autodestructrices.
Le système du spectacle pousse parfois les artistes à masquer leurs fragilités, à vivre pour l’image plutôt que pour eux-mêmes.
La fragilité humaine finit toujours par se révéler, parfois de manière brutale. Kendji l’avoue : « Quand on est dans cet état-là, on ne voit plus le danger. »
Il offre aujourd’hui un témoignage sincère afin de prévenir les jeunes générations : « L’alcool, on ne voit pas que c’est du danger. »
Un avenir à reconstruire
À 29 ans, l’artiste se tient à un carrefour. La tournée anniversaire prévue pour 2026, la connexion à son public, et la volonté affichée de se reconstruire donnent à voir non plus un simple « retour », mais une nouvelle vie. « C’est à moi maintenant de vous montrer qui je suis, de regagner votre confiance. Il faut des actes… » confie-t-il dans une vidéo.
L’histoire du chanteur est désormais marquée par un avant et un après. L’avant : le succès fulgurant, les tubes, la joie de vivre. L’après : l’accident, le silence, le travail sur soi, la volonté de vérité. Et entre les deux, cette nuit où tout a basculé.
En conclusion, l’événement dramatique vécu par Kendji Girac est plus qu’un simple fait divers : c’est un révélateur, un passage initiatique douloureux mais porteur de sens. Il rappelle que le succès ne protège pas de la chute, et que la musique peut devenir un exutoire, un chemin de guérison. Le garçon aux guitares et aux rythmes gitans, aujourd’hui blessé, aujourd’hui plus mature, plus lucide, reprend sa place. Il chante, mais plus encore, il se livre. Et c’est peut-être là que réside la véritable revanche.


