“JE JOUE DE 8 INSTRUMENTS”, DIT LE GARÇON PAUVRE… L’ARTISTE A RI. MAIS IL A JOUÉ COMME UN GÉNIE !
Demba Diara, un jeune garçon de 13 ans vivant dans la pauvreté, est arrivé à un événement culturel avec un sac à dos rempli d’instruments fabriqués à partir de déchets. Un violoniste célèbre a vu la scène et Harry, pensant qu’il s’agissait simplement d’un gamin de plus en quête d’attention. Mais dès que Demba a commencé à jouer, personne n’a cru ce qu’il entendait.
Ce qui s’est passé ensuite a changé à jamais la vie de ce garçon. Mais avant de commencer, dites-nous en commentaire d’où vous regardez cette vidéo. C’est toujours fascinant de voir jusqu’où nos histoires voyage. Le soleil se levait lentement sur les immeubles gris de la Castellane à Marseille.
Demba se réveilla comme tous les matins, bercé par le bruit lointain des trains emportant les gens vers des endroits qu’il ne connaissait pas encore. À 13 ans, ce garçon noir, maigre et plein de vie, savait déjà que la vie n’était pas tendre dans son quartier. Pourtant, quelque chose le faisait sourire chaque jour, les sons. Sur le chemin de l’école, Demba écoutait tout autour de lui.
claxon des voitures, les côt des pas dans les cages d’escalier, les casseroles cognées aux fenêtres quand les mères appelaient leurs enfants à table. Pour lui, chaque bruit était une note musicale à apprivoiser. “Dememba, mon fils, ne sois pas en retard aujourd’hui cria sa mère Mariam depuis la fenêtre du troisième étage. “Je serai à l’heure, maman”, répondit-il en lui faisant signe.
Mariam travaillait comme femme de ménage dans trois hôtels différents. Elle quittait la maison à 5h du matin et ne rentrait que le soir, les mains abîmées par les produits ménagers. Mais elle trouvait toujours l’énergie de demander à son fils comment s’était passé sa journée et d’écouter ses découvertes musicales.
Dans son vieux sac à dos. Demba transportait ses trésors. Morceaux de métal produisant des sons variés, carton transformés en tambour, cordes à linges tendus entre ses doigts pour créer des vibrations. Pendant la récrée, tandis que les autres jouaient au foot, ils s’asseyaient seul sous un arbre pour tester ses instruments bricolés.
“Regarde le cinglet des bruits !” lança Kevin, un camarade de classe, en riant. “Tu crois encore que tu vas devenir musicien célèbre ? Laisse-le tranquille”, dit Maguat, l’une des rares à ne pas se moquer de lui. Au moins, il ne parle pas de foot du matin au soir. Demba ne faisait pas attention aux moqueries.
Il savait qu’un jour tout le monde comprendrait sa musique. Parfois l’après-midi, lorsqu’il était seul à la maison, il sortait une vieille guitare qu’il avait trouvé dans une ben et réparée avec du ruban adhésif. Les cordes étaient fausses, mais il parvenait malgré tout à en tirer de belles mélodies. Il avait aussi fabriqué un tambour avec un vieux pot de peinture trouvé dans la rue, recouvert d’un morceau de cuir qu’un cordonnier du quartier lui avait offert.
Le son n’était pas parfait, mais il avait du caractère. Le soir, quand Mariam rentrait du travail, elle le trouvait souvent assis dans la petite cuisine en train de bricoler un instrument. Alors mon petit artiste, qu’est-ce que tu as découvert aujourd’hui ? Demandait-elle malgré la fatigue. J’ai découvert que si je tape doucement puis vite sur le tambour, ça fait comme les battements du cœur quand on court, répondait Dememba enthousiaste.
Elle ne connaissait pas grand-chose à la musique, mais elle sentait que son fils avait quelque chose de spécial. Les soirs les plus durs, quand l’argent manquait et que l’avenir l’inquiétait, elle entendait Dememba jouer doucement dans sa chambre et une paix douce envahissait son cœur. “Un jour, maman, je jouerai sur une grande scène”, disait Demba en regardant les lumières de la ville par la fenêtre.
“Je le sais, mon fils, je le sais”, répondait Mariam en coiffant ses cheveux crépus. À l’école, les cours de musique avaient lieu une fois par semaine. Demba était le seul à vraiment écouter. La professeur, madame Claire avait un vieux piano et quelques flutes à bec pour toute la classe. Dememba absorbait chaque leçon comme une éponge.
“Tu as une très bonne oreille, Dememba”, lui disait-elle. Mais il te faut de vrais instruments pour progresser. Demba savait que ces vrais instruments coûtaient cher, bien trop cher pour sa famille. Mais cela ne l’arrêtait pas. Il continuait à fabriquer sa musique à partir de ce qu’il trouvait, transformant la ferraille en note, le silence en rythme.
Quand il accompagnait sa mère en ville, il collait souvent son visage contre les vitrines des cafés où des musiciens jouaient. Guitare brillante, batterie complète, micro puissant. Un jour, se disait-il, il serait là lui aussi. Dans la cité de la Castellane. Tout le monde connaissait le gamin au drôle d’instrument.
Madame Maguateta, une vieille sénégalaise qui vivait dans le même immeuble, s’arrêtait toujours pour lui parler. Petit, tu me rappelles mon frère quand on était enfant au Sénégal ? lui aussi entendait de la musique là où personne n’entendait rien disait-elle. Les yeux brillants de nostalgie. Et il est devenu quoi ton frère madame Maguatetta ? Il est devenu un grand musicien chez nous.
Les gens venaient de loin rien que pour l’écouter jouer de la Cora. Demba ne savait pas ce qu’était une Cora, mais il aimait imaginer cet instrument magique qui faisait voyager les gens rien qu’avec ses son. Jour après jour, la conviction grandissait en lui. Sa musique était différente. Elle venait d’un endroit profond et vrai.
Peu importait les moqueries ou le regard des profs sur ses instruments fait mains. Un jour, toute la France l’entendrait et cette certitude le faisait s’endormir le sourire aux lèvres, rêvant de scèes éclairées, d’applaudissements et surtout du visage heureux de sa mère le voyant briller. Un samedi matin, la Castellane se réveilla en effervescence.
Des affiches colorées fleurirent sur les murs et les poteaux du quartier annonçant un événement spécial. Nuit culturelle. L’art rencontre le peuple. La mairie de Marseille organisait un spectacle sur la grande place du quartier avec des artistes célèbres venus du centre-ville. Dememba lu l’affiche trois fois, le cœur battant fort.
Il n’avait jamais vu de concert pour de vrai dans son quartier. Il remonta les escaliers en courant et soufflé pour annoncer la nouvelle à Mariam. Maman, il va y avoir un concert sur la place. avec des musiciens connus, des vrais ! S’écria-t-il en entrant. C’est une belle nouvelle, mon fils. Ça va faire du bien à tout le monde ici, répondit Mariam qui préparait le déjeuner.
Mais tu sais bien que je bosse jusqu’à tard le samedi ? Oh non maman, tu vas tout rater ! Demba déçu. Ne t’en fais pas, si c’est vraiment exceptionnel, tu me raconteras tout dans les moindres détails. Toute la semaine, le quartier vibra à l’idée de ce grand soir. Les enfants n’avaient que ça en tête.
Les adultes en parlaient avec entrain et même les anciens semblaient piquer de curiosité. À l’école, Maguat s’approcha de Demba pendant la récrée. Tu viens au concert samedi ? Bien sûr, ça va être fou de voir de vrais musiciens jouer en vrai”, répondit-il les yeux brillants. Assœur a dit qu’il y aurait un violoniste super célèbre, “Un certain Adrien,” dit-elle.
“Adrien Rousseau, intervint Madame Claire, la prof de musique, qui passait par là et avait entendu. Si c’est vraiment lui, vous allez vivre un moment extraordinaire. Il est considéré comme un génie du violon. Pendant les jours qui suivirent, Demba ne pensa plus qu’à ça. À quoi cela ressemblait ? Un génie ? Est-ce qu’il ressentirait la même émotion que quand il jouait ses propres mélodies ? Est-ce qu’il réussirait à percer les secrets de tant de techniques et d’élégances ? Le samedi arriva sous un soleil éclatant.
Dès le matin, la place commença à se remplir. Les marchands ambulants installaient leur stand. Les enfants couraient dans tous les sens et un parfum mêlé d’épices africaines et de parfums français flottaient dans l’air. Une ambiance unique. Dememba arriva en début d’après-midi, son sac à dos sur les épaules rempli de ses instruments bricolés.
Il voulait être prêt au cas où l’occasion de jouer se présenterait. La grande scène officielle montée par la mairie trônait au centre de la place. Système de sonorisation dernier cri. éclairage professionnel, mais autour d’autres petits groupes s’étaient formés spontanément. Des jeunes faisaient du breakdce, des percussions africaines raisonnaient dans un coin.
Des filles chantaient du rap en français et en arabe. “C’est ça le vrai spectacle ?” Pensa Dememba fasciné par cette énergie. Vers 5h, une voiture noire rutilante s’arrêta à l’entrée de la place. Ce n’était pas du tout le genre de voiture qu’on voyait dans le quartier. Un homme grand, blond, tiré à quatre épingles malgré la chaleur, en descendit.
Il portait un costume sombre, impeccable. Derrière lui, une équipe avec caméra et micro. Ça doit être le fameux Adrien Rousseau. Demba s’approcha pour mieux voir. L’homme balaya les alentours du regard avec une expression difficile à lire, mais ce n’était pas de la joie. plutôt une gêne, peut-être même un malaise. Adrien salua les organisateurs avec un sourire poli, mais ses yeux laissaient deviner son empressement.
Lorsqu’un petit garçon s’approcha timidement pour demander un autographe, il hésita quelques secondes avant de s’exécuter. “Tu es vraiment connu ?” demanda l’enfant sans filtre. “Je suis musicien”, répondit Adrien sèchement. Le concert officiel débuta à 19h. Adrien monta sur scène avec son violon brillant.
Dès les première notes, un silence respectueux gagna la foule. Tout était parfait. Geste maîtrisé, son limpide, virtuosité impressionnante. Demba était fasciné par la technique, mais quelque chose le dérangeait. La musique, aussi belle soit-elle, ne semblait pas parler aux gens comme si elle était jouée pour un public invisible ailleurs.
Après sa prestation, les organisateurs proposèrent à Adrien de visiter le café Le Phare, un petit lieu culturel du quartier situé dans une rue adjacente. C’était là que les artistes locaux se retrouvaient souvent pour jouer. “Ce serait bien pour les caméras”, suggéra un assistant. Ça montre un lien avec la communauté. Adrien accepta sans grand enthousiasme.
Le café Le Phare était petit, chaleureux, décoré de tableaux d’artistes du coin avec une petite scène improvisée dans un coin. Quand Adrien entra avec son équipe, les musiciens présents s’interrompirent un instant, surpris. Dememba avait discrètement suivi le groupe, curieux de voir ce qui allait se passer. Il s’installa dans un coin, son sac posé à côté.
“Bienvenue chez nous”, dit Mamadou, un des organisateurs du café. “Ici la musique est libre. Tout le monde joue, tout le monde chante.” Adrien jeta un regard autour de lui et esquissa un sourire poli. Une caméra le filmait discrètement. “C’est intéressant, dit-il. Il y a beaucoup de talent par ici. La phrase semblait bienveillante, mais Demba perçut une nuance étrange dans le ton comme si Adrien n’y croyait pas vraiment.
Et c’est à ce moment-là que tout bascula. Un des musiciens du coin en plaisant désignaon. E regardez, même un petit prodige. On en a un chez nous. Le doigt pointé en direction de Demba fit tourner toutes les têtes du café vers lui. Le garçon sentit son visage chauffé, mais il ne baissa pas les yeux. Adrien suivit les regards et ses yeux croisèrent ceux de Demba.
Un prodige, lança Adrien avec un sourire qui ne touchait pas ses yeux. Quel âge a ce garçon ? 13 ans, répondit Mamadou. et il joue de plus d’instruments que bien des musiciens diplômés. Adrien émit un petit rire sec puis jeta un regard vers les caméras comme s’il partageait une blague privée. Intéressant.
Et combien d’instruments exactement ? Zemba sentit que le moment était venu. Il se leva lentement, remis son sac sur l’épaule et déclara d’une voix claire : “Je joue de huit instruments.” Un silence lourd s’abattit sur la pièce. Certains habitants souriaient avec tendresse, d’autres pressaient une situation délicate.
Adrien le regarda de haut en bas, observant ses vêtements simples, ses baskets trouées. “Hit instruments”, répéta Adrien entraînant les mots. “Eh bien, c’est impressionnant. Et tu as appris ça où ?” “Au conservatoire de la Castellane.” Quelques rires discrets fusèrent dans la salle. Demba sentit la colère montée, mais aussi une volonté profonde de ne pas reculer.
“J’ai appris tout seul”, répondit-il en fixant Adrien droit dans les yeux. “Tout seul”, répétaiste. “Bien sûr, et j’imagine que tes instruments sont comment dire fait maison ?” “Certains ?” “Oui, dit Demba sans flancher.” Adrien s’approcha, l’air amusé. Eh bien, montre-nous ce que tu sais faire, petit mozzard de la Castellane, puisqu’on est là pour découvrir les talents du coin.
La provocation était claire. Tous les regards étaient désormais braqués sur Demba. Il aurait pu fuir, faire semblant de ne pas comprendre, mais la même force qu’il animait chaque matin, en entendant les bruits des trains, l’empêcha de reculer. Il ouvrit son sac et sortit sa vieille guitare. Les cordes, fatiguées par la chaleur, étaient encore plus désaccordé que d’habitude.
Mais avec ses mains habituées, il les ajusta rapidement. Le silence était total. Demba ferma les yeux un instant, respira profondément puis commença à jouer. Ce qui sortit de l’instrument ne venait pas d’un conservatoire. Ce n’était pas techniquement parfait, mais ça venait du cœur. Chaque note portait la fatigue d’une mère qui rentre tard, les rêves d’un gamin né dans les difficultés, la fierté de créer quelque chose à partir de rien.
Ses doigts glissaient sur les cordes abîmées comme s’il les connaissait par cœur. Les imperfections devenaient des atouts. Les fausses notes racontaient quelque chose. Sa musique parlait de terre lointaine qu’il n’avait jamais vu mais qu’il portait dans le sang. Elle parlait d’espoir, d’identité, de résilience. Quand il eut fini, un silence suspendu s’installa comme si personne n’osait briser le moment.
Madame Maguatetta, entrée discrètement pendant la prestation, essuya une larme au coin de l’œil. Adrien saisit la guitare sans demander la permission. Maintenant, laisse-moi te montrer comment ça se joue vraiment”, dit-il en accordant rapidement les cordes. Ce qui suivit était d’une précision redoutable. Chaque accord impeccable, chaque mouvement parfait.
Adrien jouait comme on exécute une démonstration. Il voulait prouver un point, la supériorité de la technique. Quand il eut terminé, il rendit l’instrument à Demba. “Voilà”, dit-il. Ça c’est de la musique, de la vraie, de la technique, des années d’études, pas de la sensiblerie. Une voix risa l’atmosphère tendue du café.
Non, mon garçon, la vraie musique, c’est celle qui parle au cœur. Tous les regards se tournèrent. C’était Madame Chloé, une vieille dame algérienne du quartier, couturière, discrète, toujours dans l’ombre. Mais là, ses yeux brillaient d’une conviction calme. “Avec tout le respect”, poursuivit-elle, “Ce gamin a raconté toute notre vie avec ses vieilles cordes.
Vous, vous avez juste joué les bonnes notes ?” Adrien fronça les sourcils, visiblement irrités. “Et vous y connaissez en musique ?” lança-t-il condescendant. “Je m’y connais en vie”, répondit madame Chloé. et une musique sans vie. Ce n’est qu’un joli bruit. Le malaise monta d’un cran. Demba sentait que tout ça prenait une ampleur inattendue, mais au fond de lui, quelque chose s’éveillait.
Il posa la guitare et sortit de son sac un tambour fabriqué maison. “Je peux en jouer une autre ?” demanda-t-il en regardant Adrien droit dans les yeux. “Bien sûr”, répondit le violoniste, les bras croisés. Voyons voir quels autres miracles tu peux faire avec une vieille boîte de conserve. Dememba posa le tambour entre ses jambes et commença à jouer.
Le rythme d’abord doux, presque un murmure, puis de plus en plus intense comme une tempête qui monte. Ses mains connaissaient chaque creux, chaque tension du cuir usée. Il savait exactement où frapper pour faire vibrer la pièce. Le café se mit à vivre au rythme du tambour. Certains tapaient dans les mains, d’autres bougeaient les épaules.
La musique de Demba ne demandait pas la permission. Elle entrait dans les cœurs. Adrien observait. Pour la première fois, son regardait. Il restait auint. Mais une lueur différente s’y mêlait. De la curiosité, de l’incompréhension. Quand Demba termina, Adrien reprit son violon. “Le rythme, c’est facile”, dit-il.
N’importe qui peut faire du bruit et appeler ça de la musique. Laisse-moi te montrer ce que c’est la vraie complexité. Ce qu’il jouait ensuite était vertigineux. Des arpèges fulgurants, des gammes d’une précision chirurgicale, des techniques avancées qui faisaient sonner le violon comme un orchestre entier. Il jouait comme s’il voulait écraser le silence.
C’était impressionnant mais froid. Le public regardait avec respect mais sans émotion. La magie n’y était pas. Adrien rangea son violon avec un air de victoire. “Voilà”, dit-il. “Ça c’est de la musique de conservatoire, de la vraie musique ?” Dememba répondit pas. Il sortit alors un petit clavier électronique rafistolé avec des pièces récupérées ici et là.
Certaines touches étaient mortes, d’autres produisaient des sons bizarres. Mais lui, il les connaissait toutes. Il se mit à jouer une mélodie mélan sonorités urbaines et rythmes africains. Quand une touche ne fonctionnait pas, il improvisait, intégrit le défaut dans la musique. Il racontait une histoire, celle de tous ceux qui doivent faire avec ce qu’ils ont.
La musique grandissait, enveloppait la pièce. réveillait les souvenirs, les émotions. Madame Maguatetta se mit à chantonner doucement dans une langue que Demba ne comprenait pas mais qu’il sentait au fond de lui. Quand la dernière note s’éteignit, le café explosa en applaudissement. Adrien fixait Demba avec un regard métamorphosé. Ce n’était plus du mépris, ce n’était pas encore de l’admiration, mais il y avait du respect.
ou peut-être une forme de remise en question. “Comment tu commença-t-il avant de s’interrompre ? Le duel ne faisait que commencer, mais une chose était déjà claire. Il ne s’agissait pas simplement d’opposer technique à improvisation. C’était une confrontation entre deux visions du monde, deux définitions de ce que la musique signifiait réellement.
Adrien regardait Demba comme s’il le voyait pour la première fois. Tu as du talent ? Dit Adrien et sa voix avait perdu toute trace d’arrogance. Mais le talent sans technique ne mène nulle part. Et la technique sans âme, elle mène où ? Répondit Damba rangeant le clavier dans son sac. La question prit Adrien au dépourvu.
Il resta silencieux quelques secondes. Les caméras capturaient chaque microexpression, chaque hésitation. aux plus grandes scènes du monde, répondit-il finalement. L’opéra de Paris, les grandes salles de concerts, là où la musique compte vraiment. La musique compte aussi ici, dit une voix nouvelle. Tous se retournèrent.
C’était Malik, un jeune d’une vingtaine d’années du quartier qui travaillait dans un magasin de musique du centre-ville. Il tenait un instrument que Dememba n’avait jamais vu en vrai. “Je t’ai apporté ça”, dit Malik entendant l’objet à Demba-père m’a dit de le donner à quelqu’un qui saurait quoi en faire.
C’était une corain et une corde tendue sur une calebasse recouverte de cuir. L’instrument africain traditionnel dont Madame Maguateta avait souvent parlé. Demba prit la Cora avec des mains tremblantes. Elle était plus lourde qu’il ne l’imaginait. Rien qu’en effleurant les cordes, il avait l’impression qu’elle murmurait des histoires anciennes.
“Je n’ai jamais joué de ça, dit Demba honnêtement. Tu sauras comment faire, répondit Malik avec un sourire. C’est dans ton sang.” Adrien regardait la scène avec une curiosité croissante. Il sentait que quelque chose lui échappait, quelque chose qui dépassait ses connaissances, sa maîtrise, sa conception même de la musique.
Demba s’assit au sol, plaça la Cora entre ses jambes comme il l’avait vu sur des photos. Ses mains cherchèrent les cordes doucement, les testant, les découvrant. Les premiers sons furent hésitants, mais déjà familiers d’une étrange manière. Et puis quelque chose d’inattendu se produisit. Les mains de Demba commencèrent à bouger comme si elle connaissait l’instrument depuis toujours.
Ce n’était pas simplement de la musique, c’était de la mémoire vivante, la voix d’ancêtre que personne n’avait jamais vraiment fait terre. Tout le café fut plongé dans une atmosphère hors du temps. La musique racontait les déserts et les pluies, les départs et les retours, les mains caleuses qui construisent la vie malgré les épreuves.
Elle racontait le courage d’une mère qui nettoie des hôtels pour que son fils puisse rêver. Elle racontait un garçon qui entendait de la musique là où les autres n’entendaient que du bruit. Madame Maguatetta ferma les yeux, laissant les larmes couler librement. Mamadou en oubliait de respirer, de peur de briser le charme.
Même les caméras semblaient figées, hypnotisées. Adrien ressentit quelque chose qu’il n’avait plus éprouvé depuis longtemps, un souvenir lointain. Le jour où à 7 ans, il avait joué du violon pour la toute première fois, simplement parce qu’il aimait le son. avant les leçons, avant les concours, avant la célébrité, quand la musique n’était rien d’autre que de la musique.
Lorsque Demba termina, personne n’applaudit immédiatement comme si tout le monde avait besoin d’un instant pour revenir à la réalité. Le premier à briser le silence fut Adrien et ce qu’il fit surprit tout le monde. Je dit Adrien la voix tremblante. Pardonne-moi, j’avais oublié pourquoi j’ai commencé à faire de la musique.
Dememba le regarda un peu perdu. Vous jouez vraiment bien, dit-il avec sincérité. Je n’ai jamais vu quelqu’un jouer du violon comme ça. Non, répondit Adrien en secouant la tête. Moi, je joue les notes, toi, tu joues la musique. À cet instant, la porte du café s’ouvrit brusquement. Mariam entra en courant, inquiète parce que son fils n’était pas rentré.
Elle s’arrêta net en voyant toute cette foule rassemblée autour de Demba, encore assis avec la Cora entre les mains. Excusez-moi, je suis venu chercher mon fils dit-elle sans comprendre la scène. Maman ! Demba en se levant. Il s’est passé quelque chose d’incroyable ici. Mamadou s’approcha d’elle, un immense sourire aux lèvres.
Madame, vous savez que vous avez un petit génie à la maison ? Mariam regarda son fils, puis les visages émus, puis les caméras et elle comprit quelque chose d’extraordinaire venait d’avoir lieu. “Il a toujours été spécial”, dit-elle simplement. Depuis tout petit, il entend de la musique là où personne n’entend rien.
Un homme en costume s’approcha. C’était Jean-Luc Morau, journaliste du monde, venu couvrir l’événement. “Je peux interviewer votre fils, madame ?” demanda-t-il poliment. “Ce qui s’est passé ici doit être raconté.” S’il est d’accord, dit Mariam en regardant son fils. L’interview fut brève mais marquante. Dememba parla de sa relation avec la musique, de ses instruments fait maison, de ses rêves.
“Ma musique vient de la rue, de mon quartier, du travail de ma mère”, dit Demba. “Elle vient de tout ce qu’on vite ici.” “Et tu veux quoi pour l’avenir ?” demanda le journaliste. Que plus de gens écoutent. Pas seulement ici. Je veux qu’il comprennent que la vraie musique peut naître n’importe où. Quand l’interview fut terminée, Mamadou prit Demba dans ses bras.
Ce café sera toujours chez toi, gamin. Pour jouer, répéter, inviter tes amis. La porte te sera toujours ouverte. Avant de partir, Adrien s’approcha de Demb. Demba, j’aimerais t’inviter. Je connais des professeurs au conservatoire. Il pourrait t’aider à développer ta technique sans que tu perdes ce qui te rend unique.
Dememba réfléchit quelques secondes. Je pourrais continuer à jouer ici aussi ? Bien sûr, répondit Adrien avec un vrai sourire cette fois. En fait, je crois que c’est moi qui ai des choses à apprendre ici. Le lendemain matin, le journal Le Monde afficha en première page le garçon de la Castellane qui a appris la musique à un maestro. À partir de ce jour-là, le nom de Dememba Diara commença à raisonner bien au-delà des murs de son quartier.
Mais pour lui, la plus grande victoire n’était pas la célébrité qui pointait à l’horizon. C’était de voir sa mère pleurer de fierté en lisant l’article. C’était de savoir que sa musique avait touché le cœur de gens qu’il ne connaissait même pas. C’était de découvrir que les rêves n’ont pas d’adresse.
Ils vivent là où il y a du courage pour les nourrir. Et chaque soir, lorsque le quartier s’endormait et que les trains passaient au loin, Demba continuait d’entendre de la musique dans le bruit de la vie parce qu’il avait compris que la vraie musique ne s’apprend pas à l’école. Elle se ressent avec le cœur. Si cette histoire vous a touché, laissez un like, partagez-la avec quelqu’un qui a besoin d’un peu d’inspiration aujourd’hui et dites-nous en commentaire, avez-vous déjà entendu de la musique là où personne d’autre n’en entendait ?
Parlons-en.


