L’année 2022 restera sans doute dans les annales comme celle de la réélection d’Emmanuel Macron, mais également – et surtout pour ses détracteurs – comme l’année d’une décade d’humiliations publiques, diplomatiques et médiatiques. Sous le prisme des réseaux sociaux, où l’image et l’émotion règnent en maîtres, le Président a accumulé les séquences virales. Chaque bain de foule écourté, chaque geste mal interprété, chaque critique cinglante a nourri un « bêtisier » involontaire, transformant l’homme d’État en cible favorite des moqueries et des analyses les plus acerbes.
En s’appuyant sur l’analyse sans concession du Top 10 des humiliations de Macron en 2022, dressé par la chaîne YouTube « Le Zapping du COVID », nous plongeons dans cette année chaotique où l’image présidentielle, souvent jugée trop calculée, s’est heurtée de plein fouet à la spontanéité, à l’hostilité et au ridicule. Ces moments, au-delà de l’anecdote, révèlent une profonde fracture entre l’Élysée et une partie de l’opinion, en France comme à l’étranger.
1. Le Purgatoire de la Longue Table : Le Froid Russe
L’année a commencé par un coup de froid diplomatique qui a rapidement viré au gel médiatique. Lors de sa rencontre avec Vladimir Poutine, Emmanuel Macron a été accueilli avec une distance physique qui a fait le tour du monde. L’image de l’immense table blanche et glaciale séparant les deux chefs d’État est devenue un mème instantané, symbolisant l’échec de la diplomatie et le fossé de confiance. L’objectif de Macron d’organiser une rencontre entre Joe Biden et Poutine est resté lettre morte, l’invasion de l’Ukraine survenant quelques semaines plus tard. Le Président français a loupé son « opération spéciale », laissant une impression de naïveté et d’impuissance face à l’escalade. L’humiliation n’est pas seulement personnelle ; elle est celle d’une ambition géopolitique réduite à une mise en scène vide de sens.
2. Le Torse de l’Amour-Propre : La Mise en Scène Ratée
Entre les deux tours de l’élection présidentielle, une photo est apparue, censée montrer un Macron « faussement détendu » à Marseille. Le cliché, le présentant torse ouvert façon BHL, a instantanément déclenché un tsunami de moqueries. Si certains commentateurs ont cru y voir une tentative de séduction de l’électorat, la France, et surtout les États-Unis – notamment via les parodies du célèbre animateur Jimmy Fallon – y ont vu une vanité malvenue et une mise en scène grossière. Malgré la réélection qui a suivi, cet épisode a marqué le point où le Président a semblé sacrifier sa dignité pour une image de « beau gosse », confirmant l’idée d’une communication trop travaillée et finalement contre-productive.
3. La Dure Vérité de l’Enfance : Le Rejet Spontané
On dit que la vérité sort de la bouche des enfants, et 2022 l’a vérifié avec une cruauté particulière pour Emmanuel Macron. Lors de sa campagne pour les législatives, une petite fille l’a « mouché » publiquement. Plus embarrassant encore, un jeune garçon s’est jeté dans ses bras, pour ensuite lui asséner un « toi je t’aime pas ». Le malaise est palpable : ces moments non filtrés, arrachés à l’image lisse de la campagne, rappellent l’incapacité du Président à connecter sincèrement et spontanément avec le peuple, même avec sa frange la plus innocente. C’est la défaite de la communication face à l’instinct.
4. Le Rappel à l’Ordre du G7 : L’Interruption Maladroite
Chaque sommet international est un théâtre, et Macron a joué un rôle particulièrement embarrassant lors du G7. Cherchant à interpeller Joe Biden entre deux réunions pour discuter du pétrole saoudien, il s’est exposé à une situation de « gros gros malaise ». Le geste, jugé par le commentateur comme une tentative de « se faire mousser auprès du professeur », a mis en lumière une arrogance perçue, une volonté de briller qui semble gêner jusqu’à son homologue américain. Biden, visiblement honteux, a souligné un manque de protocole flagrant. C’est l’image d’un Président s’imposant, manquant de retenue, et qui aurait mieux fait de « perdre une occasion de se taire ».
5. Le “Truc” Sans Âme : La Violence de la Critique Africaine
Sa tournée en Afrique, visant à sauver les relations tendues entre la France et le continent, a inspiré l’une des critiques les plus brutales de l’année. Un commentateur camerounais a lâché une diatribe mythique, qualifiant Macron de « truc », d’« objet animé », sans « âme ». Poursuivant son analyse, il le dépeint comme « mal élevé, impoli, arrogant », un être qui « dégage la mort ». Cette violence verbale, loin d’être gratuite, cristallise le ressentiment post-colonial et le rejet d’une posture jugée condescendante. L’humiliation est ici profonde : elle remet en cause non pas son action, mais son humanité et sa légitimité aux yeux d’une partie du monde.
6. Le Bain de Foule Écourté : L’Hostilité d’Oran
En août 2022, la visite de Macron en Algérie, officiellement pour raviver les liens mémoriels, visait en coulisses à « gratter un peu de gaz ». Mais l’improvisation d’un bain de foule à Oran a tourné au vinaigre. Loin de l’accueil espéré, le service d’ordre a dû écourter la balade en raison de l’hostilité de certains participants. Europe 1 a rapporté un conseiller « soulagé » qu’il ait senti le moment d’arrêter « avant que ça ne dégénère ». La séquence est un miroir brisé de l’image qu’il cherche à projeter, celle d’un Président proche et populaire, se heurtant à une réalité de terrain bien plus critique. Le sourire forcé et le salut continu n’ont fait qu’accentuer l’impression d’un événement maîtrisé de justesse.
7. L’Improvisation qui Coûte Cher : La Fronde de Marc Rebillet
Même sur son propre fief, au Touquet, le Président n’a pas été épargné. Lors d’un festival de musique, le chanteur et DJ Marc Rebillet s’est lancé dans une improvisation en son « honneur », une diatribe fleurie et délicate qui a fait scandale. Les organisateurs, horrifiés, ont même interrompu l’artiste et demandé le remboursement de son cachet, soulignant la puissance déstabilisatrice de l’affront. Cet épisode marque le rejet de la sphère culturelle et de la jeunesse par un geste artistique non contrôlé, une humiliation qui, littéralement, a eu un coût financier.
8. Le Rejet de la Génération Internet : Le Tweet de la Propagande
Le Z Event, un événement caritatif en ligne, réunissant les plus grands streamers français, est le point de rencontre de la nouvelle génération. Lorsqu’Emmanuel Macron a cherché à « gratter un peu de popularité » en tweetant un message de remerciement et de soutien à la cause écologique, la réaction a été d’une violence inouïe. Les réactions des streamers, captées en direct, se passent de commentaires : « putain de tweet de merde », « j’en ai ras le cul », le mot « promo » étant même corrigé par « propagande ». C’est le rejet frontal de la politique traditionnelle par la culture numérique, une audience qui n’accepte plus les récupérations et exige une cohérence qu’elle ne voit pas à l’Élysée. Le Président s’est fait rembarrer par un public qu’il cherchait désespérément à séduire.
9. Le Syndrome de l’« Enfant-Roi » : La Sentence de Philippe de Villiers
L’humiliation peut prendre la forme d’une étiquette psychologique. C’est le coup asséné par Philippe de Villiers sur CNEWS, décrivant Emmanuel Macron comme un « enfant », « pas fini ». L’ancien homme politique a même rapporté une phrase attribuée à Brigitte Macron lui disant : « soyez pas enfantin ». Au-delà de l’anecdote, de Villiers a puisé dans l’histoire, citant l’Ecclésiaste : « Malheur au Royaume dont le Prince est un enfant ». Cette humiliation est politique et symbolique, suggérant un manque de maturité, d’autorité réelle et de sagesse, résumant l’argument que la France est dirigée par un « Roi » manquant de stature.
10. L’Étreinte Maladroite de l’Épilogue : Le Cas Mbappé
Le point culminant de cette année humiliante a eu lieu au Qatar, après la défaite de l’Équipe de France en finale de la Coupe du Monde. Cherchant à consoler Kylian Mbappé, Emmanuel Macron s’est rué sur le terrain pour lui « prendre littéralement la tête pendant plusieurs minutes », devant toutes les caméras du monde. L’objectif, selon les critiques, était d’« immortaliser cet instant », au détriment de l’intimité du joueur. Mbappé, les yeux dans le vide, semblait ailleurs, « hébété par sa défaite » et voulant digérer seul. Les journalistes de BFM TV et les humoristes ont dénoncé un geste « un peu trop », forcé, voire déplacé, comparé à un « stagiaire chez McKinsey » ou un homme « qui venait de choper un minot ». Cet épisode final, largement critiqué pour sa tentative de « politiser le sport », est l’ultime humiliation : la preuve que le Président ne parvient pas à lire les émotions, cherchant toujours la mise en scène au moment où l’humain appelle au silence.
Conclusion
Le Top 10 des humiliations d’Emmanuel Macron en 2022 est bien plus qu’un simple florilège de moments embarrassants. Il dépeint l’image d’un Président qui, malgré son ambition et sa réélection, peine à maîtriser son image, à combler le fossé avec le peuple et à inspirer une affection sincère. Que ce soit face à la froideur diplomatique, la critique acerbe des médias et des humoristes, ou le rejet instinctif de la jeunesse, ces dix séquences révèlent une profonde solitude au sommet.
Chacun de ces moments est une fissure dans l’armure du pouvoir, rappelant que même la fonction présidentielle n’est pas à l’abri de l’œil impitoyable des caméras et des réseaux sociaux. La question qui se pose, alors que le Président entame un nouveau chapitre de son mandat, n’est pas de savoir s’il y aura un Top 10 en 2023, mais ce qu’il devra changer pour éviter que l’homme d’État ne soit éclipsé par le « truc » arrogant et maladroit que ses détracteurs aiment tant dépeindre. L’appel final du commentateur est d’ailleurs sans équivoque : « Manu, si tu veux pas que je fasse un top 10 de tes humiliations en 2023, tu sais ce qui te reste à faire : dégage ». Un message brutal, mais symptomatique du sentiment d’une partie de la France et du monde à l’égard de son Président.
