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Le miracle de la maternité à 52 ans : parcours FIV semé d’embûches et réponse cinglante aux jugements

Dans un monde où la société dicte souvent des règles strictes sur le “moment idéal” pour devenir parent, l’histoire d’Alessandra Portolano, originaire de Suisse, est un témoignage puissant que l’amour, la préparation et une détermination farouche peuvent vaincre toutes les limites d’âge. À 52 ans, Alessandra a accueilli ses jumeaux, Chiara et Federico. Non contente de cet exploit, deux ans plus tard, à 54 ans, elle a donné naissance à sa fille Stella. Trois enfants en bonne santé, nés après un parcours semé d’embûches, sont la récompense méritée pour une femme qui a dû retarder le plus grand rêve de sa vie pour s’assurer qu’elle pouvait offrir à ses enfants le meilleur environnement possible.

L’histoire d’Alessandra, partagée dans l’émission Les Maternelles – France Télévisions, n’est pas seulement un miracle médical, mais aussi une déclaration sur le droit de vivre ses rêves, malgré les critiques et les regards désapprobateurs de la société.

 

Un Rêve Retardé et les Blessures du Passé

 

Dès l’âge de 15 ans, Alessandra s’imaginait mère. Le désir d’avoir une grande famille, comme celle qu’elle avait connue, brûlait en elle. Cependant, ce sont les souvenirs de son enfance qui l’ont empêchée de concrétiser ce désir plus tôt.

Alessandra a révélé venir d’une famille où il y avait “pas mal de maltraitance psychologique”. Étant hypersensible, cela l’a profondément marquée. Autant elle était déterminée à avoir des enfants, autant elle l’était à les élever dans des conditions “nourrissantes”, avec une sécurité affective et une stabilité. Elle savait exactement ce qu’elle voulait, et elle savait qu’elle n’était pas prête.

À l’âge de 20 ans, Alessandra a compris qu’elle devait “désapprendre, détruire certaines choses qu’elle avait apprises jusque-là pour en apprendre et en construire de nouvelles”. Elle a entamé un long travail thérapeutique, un voyage d’auto-guérison et de préparation mentale qui s’est étendu sur la trentaine et le début de la quarantaine. L’unique but de ce travail intérieur était de se sentir suffisamment solide et prête à fonder une famille.

À 41 ans, elle a rencontré son partenaire actuel, le père de ses enfants. Cependant, la relation n’était initialement pas stable, et elle-même était pleinement investie dans une nouvelle activité indépendante. Bien que l’âge aurait pu la presser, Alessandra n’imaginait pas faire des enfants dans une relation incertaine. Elle a patienté, attendant que leur relation soit suffisamment solide pour bâtir quelque chose ensemble.

 

La Course Contre la Limite d’Âge

 

À 45 ans, un événement médical a sonné l’alarme. Après avoir subi une opération pour un fibrome au niveau de l’utérus, Alessandra a commencé à s’inquiéter de sa capacité à porter un enfant. En consultant des spécialistes, elle a été confrontée à une réalité administrative froide : en Suisse, à 45 ans, on ne peut plus adopter ni faire de Procréation Médicalement Assistée (PMA). Le médecin lui a dit sans détour que le chemin serait “non traditionnel” et ne se ferait pas en Suisse.

La détermination d’Alessandra n’en a été que renforcée. Son compagnon, cependant, n’était pas entièrement convaincu. Il oscillait entre “oui” et “non”, et comme il l’a avoué plus tard, il n’y croyait pas du tout. Il pensait que ce serait beaucoup d’argent dépensé en vain. De plus, des événements imprévus comme la crise du COVID-19 ont retardé tout le processus.

À 50 ans, alors que le projet n’était toujours pas concrétisé, Alessandra a commencé à ressentir la pression sociale. Bien qu’elle ait toujours été transparente sur son désir d’enfant, elle a remarqué que le regard des gens devenait de plus en plus… après 40 ans, elle ne voulait plus passer pour une “imbécile” à courir après un rêve qui semblait utopique. Elle a réduit ses confidences aux très proches, car elle-même ne savait pas si cela allait marcher.

 

Le “Rodéo” à Chypre et le Miracle Gémellaire

 

À 51 ans, Alessandra Portolano s’est envolée pour Chypre afin d’y réaliser une FIV (Fécondation In Vitro) avec don d’ovocytes, la PMA qu’elle ne pouvait pas effectuer dans son pays.

“J’étais déterminée. J’y croyais,” a-t-elle partagé. Mais elle savait aussi que ce n’était pas gagné d’avance. Elle s’est dit : “Je vais vivre cela comme un ‘rodéo’. On va s’accrocher. On va tenir bon. Si je dois m’y reprendre à 10 fois, je m’y reprendrai à 10 fois.” Sa détermination inébranlable était son moteur principal.

Pour multiplier les chances, deux embryons lui ont été implantés. Lorsqu’elle a fait le test de grossesse, la joie fut immense en voyant tous les tests positifs. L’analyse sanguine a ensuite révélé un taux d’hormones très élevé, suggérant une grossesse gémellaire. Pour Alessandra, c’était encore mieux. Elle n’a pas redouté le risque d’une grossesse double à plus de 50 ans, car sa seule véritable crainte était de ne pas avoir d’enfant. Elle était en bonne santé, en bonne forme physique, et visualisait le côté positif, se disant que tout irait bien.

Une fois le premier trimestre passé, elle a commencé à annoncer la nouvelle. Et c’est là qu’elle a dû faire face à un autre choc, non pas médical, mais familial.

 

Les Cris de Colère de la Belle-Mère et le Jugement Invisible

 

La réaction la plus inattendue est venue de la mère de son compagnon. Celle-ci s’imaginait qu’ils n’auraient plus d’enfants, vu leur âge. Lorsque son fils lui a annoncé la nouvelle (après trois mois de réflexion et une mise en scène avec l’achat de petits chaussons), elle a “hurlé pendant deux heures”.

Ce n’était pas des cris de joie. Au contraire, elle a réagi comme s’ils étaient des “adolescents irresponsables” et s’est montrée choquée par cette décision de devenir parents si tard. Alessandra a eu de la peine pour son compagnon, qui était pourtant heureux de partager ce moment. Lors de la deuxième grossesse, la belle-mère a d’ailleurs porté un jugement plus direct sur la maternité tardive d’Alessandra elle-même.

Au-delà de cette réaction familiale, Alessandra était consciente des nombreux jugements et questions soulevés en coulisses. “Pas mal de choses se disent par-derrière,” avoue-t-elle. Cependant, cela lui était complètement égal. “C’était mon projet. Les gens peuvent juger… Avant, on ne pouvait pas avoir d’enfant sans être mariée, on n’avait pas le droit de divorcer, de se remarier…,” a-t-elle argué.

 

Trois Fois le Bonheur et la Déclaration du Rêve

À 52 ans, la césarienne a été programmée, principalement à cause de son opération antérieure. Dans la salle d’opération, face à une équipe nombreuse due à la grossesse gémellaire, l’émotion fut à son comble. Lorsque Chiara et Federico ont commencé à pleurer “avec une assez grande amplitude”, Alessandra a compris qu’ils étaient en bonne santé. Elle et son compagnon ont alors éclaté en sanglots ensemble. Après tant d’années d’attente, toutes les difficultés précédentes n’étaient plus qu’un “détail”, une phase à passer de ce “rodéo”.

Bien que la gestion de jumeaux soit épuisante – au début, elle s’occupait d’eux le jour et travaillait la nuit pour son activité indépendante – Alessandra était “absolument heureuse”.

Elle n’allait d’ailleurs pas s’arrêter là. Disposant encore d’embryons congelés, et venant d’une famille nombreuse, elle désirait une fratrie pour ses enfants. Elle a convaincu son compagnon et, à 54 ans, a eu la chance d’accueillir sa troisième fille, Stella, après une seconde grossesse sans encombre.

Avec trois enfants, Alessandra a dû faire face à la question ultime du public : N’est-ce pas égoïste d’avoir un enfant si tard ?

Sa réponse est à la fois cinglante et profonde : “Est-ce qu’ils auraient le même jugement sur un homme ?” Elle cite l’exemple de son propre père, qui a eu son frère à 54 ans et a été un “super papa, parfaitement adapté et présent” toute sa vie.

Le message final d’Alessandra Portolano est un appel à la liberté : “Il faut vivre ses rêves.” Ce qui compte n’est pas l’âge, mais la qualité de la relation et ce que l’on peut offrir. Elle insiste : “Pour moi, l’important, c’était d’offrir un environnement stable et de sécurité affective à mes enfants. Aujourd’hui, je peux le faire. À 20 ans, je n’aurais pas pu le faire.

Alessandra a réalisé son rêve au moment où elle était la plus prête. Son histoire est non seulement inspirante, mais elle est aussi une leçon magistrale sur la redéfinition du moment “idéal” pour fonder une famille : c’est le moment où votre cœur et votre esprit sont véritablement prêts.

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