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L’ultime adieu à Françoise Hardy : Jacques et Thomas Dutronc, unis et effondrés dans un chagrin national

C’était un adieu. Pas seulement à une chanteuse, mais à une icône, une voix qui a défini des générations. Ce jeudi 20 juin, le crématorium du cimetière du Père Lachaise à Paris est devenu l’épicentre de l’émotion française. Sous un ciel lourd, des centaines de fans éplorés se sont mêlés à une constellation de stars, d’amis et de personnalités politiques, tous réunis pour un ultime hommage à Françoise Hardy, décédée à 80 ans des suites d’un long combat contre la maladie.

Mais au cœur de cette foule, deux silhouettes ont capturé toute la douleur de ce moment : celles de Jacques Dutronc et de leur fils, Thomas Dutronc. Unis. Effondrés.

L’image est puissante, presque cinématographique. Le père et le fils, arrivant peu avant 15 heures, le visage fermé, les yeux marqués par une peine que personne n’a tenté de dissimuler. Jacques, l’ex-mari, l’éternel complice, était présent, accompagné de sa nouvelle compagne, signe d’une famille moderne capable de se réunir dans la tragédie. Thomas, le fils, portant le poids d’une mère qu’il adorait. Leur douleur partagée était palpable, un silence assourdissant au milieu du murmure de la foule.

L’arrivée du cercueil a été un moment de communion intense. Lorsque le corbillard s’est avancé vers la coupole, dont les marches avaient été recouvertes de magnolias blancs, une vague d’applaudissements a soudainement éclaté. Ce n’était pas un applaudissement de spectacle, mais un applaudissement de remerciement. Un au revoir vibrant de la part de ceux qu’elle avait touchés.

Parmi les visages connus venus saluer la mémoire de l’interprète du “Temps de l’amour”, la liste témoignait de l’immense respect qu’elle inspirait. Jean-Marie Perrier, le photographe et ancien amant des années 60, était là, le chagrin visible sur son visage. Mais aussi ses amis de toujours : Étienne Daho, qui l’a veillée jusqu’à son dernier souffle, Sheila, Laurent Voulzy, Nolwenn Leroy, Marc Lavoine, ou encore Matthieu et Thomas Chedid. Le monde de la culture, avec Nadine Trintignan et Dominique Besnehard, côtoyait le monde politique. La présence de la Première Dame, Brigitte Macron, ainsi que de Nicolas Sarkozy et Carla Bruni, soulignait le statut de Françoise Hardy : une artiste qui avait transcendé la musique pour devenir une part de l’identité française.

Mais au-delà du faste et des personnalités, cet adieu a aussi levé le voile sur la femme qu’était Françoise Hardy, loin des projecteurs. Une femme prévoyante, lucide et dotée d’un humour singulier, même face à la mort.

La transcriptions de ses dernières interviews nous apprennent qu’elle avait tout prévu. Concernant ses funérailles, elle avait confié son souhait d’être incinérée. Avec une pointe d’humour noir qui la caractérisait, elle avait même plaisanté à ce sujet : “Ce n’est pas écologique, pas le meilleur pour les gaz à effet de serre… m’enfin bon”. Une façon de dédramatiser l’inévitable, de garder le contrôle jusqu’au bout.

Cette prévoyance s’étendait surtout à la protection de son fils. “Avec l’aide de mon notaire, j’ai rédigé mon testament il y a quelques années,” avait-elle révélé. Son objectif était clair : “J’espère laisser à Thomas de quoi payer les frais de succession exorbitants qui lui seront réclamés”. Elle avait minutieusement organisé la transmission de ses biens, incluant un studio et un appartement habités par de très proches amis, s’assurant que son départ ne soit pas un fardeau financier pour celui qu’elle aimait plus que tout.

Cette organisation méticuleuse contrastait cruellement avec la douleur qu’elle exprimait face à la fin. Elle, qui avait si longtemps combattu la maladie, confiait sa peine à l’idée de quitter ceux qu’elle aimait. “Penser que je vais devoir quitter tôt ou tard les êtres que j’aime le plus au monde, imaginer leur peine, cela me fait pleurer. J’évite autant que possible”. Ces mots résonnaient avec une force particulière en voyant le chagrin de Thomas et Jacques.

Le chapitre final de sa vie terrestre se clôturera loin de Paris. Selon ses vœux, à l’issue de la cérémonie, ses cendres devraient être dispersées en Corse. Pas n’importe où : sur sa propriété de Monticello. Un lieu hautement symbolique, puisque c’est là que vit encore Jacques Dutronc.

Ce choix est la preuve ultime du “lien indéfectible qui les unissait”, bien au-delà de leur séparation amoureuse. Un lien que ni le temps, ni la distance, ni les nouvelles amours n’avaient pu briser. Elle reposera là-bas, sur cette terre qu’ils aimaient, préservant pour l’éternité ce fil invisible qui la reliait à l’homme de sa vie et au père de son fils.

Le Père Lachaise n’était qu’une étape. L’hommage d’une nation à l’une de ses plus grandes artistes. Mais son véritable repos, elle l’a choisi. Près de Jacques. Un dernier geste romantique et pragmatique, à l’image de la vie qu’elle a menée. Françoise Hardy est partie, mais sa voix, son élégance et l’histoire d’amour et de famille qu’elle a écrite continueront de résonner.

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