Michel Fugain en larmes : L’incroyable surprise du Big Bazar qui a bouleversé la France
C’est le genre de moment télévisuel qui transcende le petit écran pour toucher directement le cœur des gens. Un de ces instants de grâce pure où l’émotion n’est pas feinte, où les larmes qui coulent sont celles d’une vie entière qui ressurgit. Ce moment, c’est Michel Fugain, le pilier de la chanson française, l’homme qui a fait chanter des générations, qui nous l’a offert sur le plateau de “La boîte à secrets”. Invité par Faustine Bollaert, il ne s’attendait pas à ce que cette boîte-là contienne une véritable déflagration de joie, un retour vers son passé le plus cher : l’esprit du Big Bazar.
L’émission “La boîte à secrets” porte bien son nom. Elle a pour habitude de créer des séquences mémorables, de faire tomber les armures de ses invités. Mais ce qui s’est produit avec Michel Fugain restera comme l’un des sommets du programme. Le principe est simple : une boîte, des objets, et des souvenirs qui mènent à des surprises. Pour Michel Fugain, la surprise n’était pas un simple objet. C’était une troupe. Une famille.
Alors que l’émission se déroulait, mêlant confidences et sourires, un moment particulier est arrivé. Les premières notes d’une mélodie que personne n’a oubliée résonnent : “Attention Mesdames et Messieurs, dans un instant, on va commencer…”. Le visage de Michel Fugain change. L’œil frise, l’incompréhension d’abord, puis la réalisation. Ce n’est pas un magnéto. C’est la vie.
Surgissant de l’ombre, une troupe d’artistes de la nouvelle génération, vêtus de l’esprit coloré et libre du Big Bazar, a envahi la scène. En tête, des visages bien connus : Lorie Pester, rayonnante, Oldelaf, avec son énergie décalée, mais aussi Damien Sargue, Ginie Line, Sophie Tapie, Guillaume Furey, Véronique Jannot et Jessy. Une formation hétéroclite, à l’image même de ce que Fugain avait créé dans les années 70.

Ils ne sont pas venus pour chanter “à la manière de”. Ils sont venus pour être le Big Bazar. Le medley s’enchaîne, vibrant : “Chante la vie, chante”, “Fais comme l’oiseau”, “Une belle histoire”… Ces hymnes qui ont défini une époque, qui ont porté un message d’espoir, de liberté et de communauté.
Sur son fauteuil, Michel Fugain n’est plus un invité de télévision. Il est un homme qui voit défiler quarante ans de sa vie. Et il s’effondre.
Submergé, le chanteur ne peut retenir ses larmes. Il pleure à chaudes larmes, un mélange de stupéfaction, de bonheur et de nostalgie pure. Le titre de la vidéo qui immortalise ce moment, “Michel Fugain n’en revient pas !”, est un euphémisme. Il est ailleurs. Il est revenu à cette époque bénie où il dirigeait cette troupe de “hippies” talentueux, cette utopie musicale qui vivait en communauté et qui prêchait la fête comme un acte de résistance.
Voir cette nouvelle génération s’emparer de ses chansons avec autant de ferveur et de respect a visiblement touché le patriarche en plein cœur. Ce n’était pas un simple hommage, c’était une résurrection. La preuve que ses chansons, son esprit, ont traversé le temps et continuent d’inspirer.
Pour comprendre l’ampleur de l’émotion de Michel Fugain, il faut se souvenir de ce qu’était le Big Bazar. Bien plus qu’un groupe de musique, c’était un projet de vie. Une troupe de plus de trente artistes – chanteurs, danseurs, musiciens – qui vivaient ensemble, créaient ensemble. Ils étaient le symbole d’une France post-68, une France qui voulait croire à des jours meilleurs, à la fraternité. Leurs tenues colorées, leurs cheveux longs, leur énergie communicative étaient une bouffée d’air frais.
Le Big Bazar, c’était “la fête”. Une fête organisée, politique au sens noble du terme, une célébration du collectif face à l’individualisme montant. Michel Fugain en était le moteur, le compositeur génial, mais aussi le “père” de cette joyeuse bande. Le succès fut colossal, mais l’aventure humaine, bien que magnifique, fut aussi épuisante. Quand le Big Bazar s’est arrêté, ce fut une page immense de sa vie qui se tournait.
Ce que Michel Fugain a vu sur la scène de “La boîte à secrets”, ce n’est pas seulement Lorie ou Damien Sargue chantant ses tubes. Il a vu l’esprit de sa troupe renaître. Il a vu des artistes de différents horizons s’unir pour un but commun – lui faire plaisir, et célébrer la vie. La même alchimie qu’il avait mis tant d’énergie à créer.
La performance était électrique. Le medley a couvert les plus grands succès, de l’appel initial d'”Attention Mesdames et Messieurs” à l’hymne universel “Une belle histoire”, en passant par la philosophie de vie de “Fais comme l’oiseau”. La troupe d’un soir, menée par des artistes qui ont eux-mêmes marqué leur génération, a fait preuve d’une cohésion et d’une joie communicatives. On sentait le travail, mais surtout le plaisir. Le plaisir de rendre hommage à un géant, et le plaisir de partager ces chansons qui sont devenues le patrimoine de tous les Français.

La réaction de Michel Fugain est devenue instantanément un moment viral. Les réseaux sociaux se sont enflammés, partageant la séquence, commentant la justesse de l’émotion. “Rarement vu quelque chose d’aussi sincère à la télé”, “J’ai pleuré avec lui”, “Quel hommage magnifique pour un artiste immense”. Les commentaires ont plu, prouvant que le public, souvent taxé de cynisme, sait reconnaître l’authenticité quand elle se présente.
Faustine Bollaert, elle-même visiblement émue, a su gérer ce moment avec la délicatesse qu’on lui connaît. Laissant l’émotion monter, offrant un regard bienveillant, elle a permis à Michel Fugain de vivre pleinement cet instant, sans l’interrompre. C’est aussi cela, la réussite de l’émission : savoir s’effacer derrière l’émotion de son invité.
Au-delà de la séquence télévisuelle, cet hommage pose une question plus large sur l’héritage. Qu’est-ce qui reste d’un artiste ? Des disques de platine ? Des chiffres de streaming ? Ou est-ce cela : la capacité à avoir créé des chansons qui, 40 ou 50 ans plus tard, peuvent encore faire pleurer un homme et unir une nouvelle génération ?
Pour Michel Fugain, la réponse est claire. Son héritage n’est pas fait de cire ou de données numériques. Il est vivant. Il est dans l’air, “pur et frais” comme celui de l’oiseau. Il est dans le cœur de Lorie, d’Oldelaf, et de millions de Français.
En voyant Michel Fugain, ce roc de la chanson, s’effondrer de bonheur, le public a reçu une leçon de vie. Une leçon sur l’importance de la transmission, sur la force du collectif, et sur la puissance intacte de la joie. Non, Michel Fugain n’en revenait pas. Et nous non plus. C’était plus que de la télévision. C’était, l’espace de quelques minutes, un retour à l’essentiel. Un grand coup de soleil en plein cœur.


