News

Nuit de noces cauchemardesque : la vierge épouse un PDG froid — jusqu’à ce qu’il fasse ça…

L’épouse vierge que le chcheèque méprisait jusqu’à ce que l’impossible se produise, son innocence qu’il rejetait devint la force qui brisa son orgueil. Le soleil de juin inondait les rues pavés de Paris tandis que Camille Le Fèvre sortait de la bibliothèque nationale, ses bras chargés de livres sur l’histoire de l’art oriental.

 À 26 ans, cette doctorante passionnée consacrait ses journées à sa thèse sur les influences françaises dans l’architecture du Moyen-Orient. Les rayons dorés caressaient ses cheveux chatins coupés au carré, mettant en valeur son teint pâle et ses yeux d’un bleu profond. Mademoiselle L Fèvre, une voix grave, avec un léger accent l’interpella.

 Camille se retourna pour découvrir un homme élégant dans un costume sombre, manifestement pas français, grand, la peau allée et les traits ciselés, il dégageait une aura d’autorité naturelle qui la fit instinctivement se redresser. Je suis Ibrahim Alsayed, représentant personnel du cher Karim Alfayez. Mon employeur souhaiterait s’entretenir avec vous.

 Intrigué mais méfiante, Camille fronça les sourcils. Pourquoi un cher voudrait-il me rencontrer ? Votre thèse sur l’architecture française au Moyen-Orient a attiré son attention. Il finance un projet de restauration majeur et souhaite vous consulter. Une heure plus tard, Camille se retrouvait dans une suite luxueuse de l’hôtel George, passe au cher Karim Alfayès, 34 ans, héritier d’une immense fortune et responsable du patrimoine culturel de son émirat.

 Ses yeux sombres et perçants semblaient sonder l’âme de la jeune femme. “Mademoiselle Le Fèvre, vos recherches m’ont impressionné”, déclara-t-il dans un français parfait. “J’ai une proposition à vous faire.” Camille s’attendait à une offre de consultation. Ce qui suivit la laissa sans voix. “Je vous propose de devenir mon épouse.

” Le silence qui s’en suivit était assourdissant. Camille crut avoir mal entendu. “Pardon ?” “Un mariage de convenance”, précisa-t-il avec un calme déconcertant. “Mon père est mourant. Selon nos traditions, je dois être marié pour accéder pleinement à mes responsabilités. Je n’ai ni le temps ni l’envie de m’engager émotionnellement.

 Mais pourquoi moi Balbucia Camille abassourdi, vous êtes intelligente, discrète, sans scandale. Vous avez une connaissance approfondie de notre culture et vous n’êtes pas le genre de femme qui s’attacherait. Cette dernière remarque la Pica au vif. Quen savez-vous ? Votre directeur de thèse m’a parlé de votre dévouement exclusif à vos recherches.

 Camille sentit la colère montée. C’est absurde. Je refuse. Réfléchissez insista-t-il imperturbable. Un an de mariage, vous vivrez dans un palais avec accès illimité aux plus prestigieuses collections privées d’art islamiques. À l’issue de cette période, vous recevrez 5 millions d’euros et retrouverez votre liberté.

 Votre thèse deviendra une référence mondiale. La proposition était vertigine pour une fille d’instituteur qui s’endettait pour ses études. C’était une opportunité inimaginable. Ce serait un mariage platonique, demanda-t-elle. Les joues en feu. Évidemment, répondit-il avec un dédain à peine voilé.

 Je n’ai aucun intérêt pour les femmes qui vivent dans les livres plutôt que dans le monde réel. Cette condescendance ralluma sa colère. Pourtant, l’accès à ces collections inestimables. J’ai besoin de réfléchir, murmura-t-elle. Vous avez jusqu’à demain. Ibrahim vous remettra ce contrat qui détaille les termes de notre arrangement. En quittant l’hôtel, le contrat dans son sac et la tête bourdonnante, Camille ne pouvait s’empêcher de penser à ce regard sombre et méprisant.

 Ce mariage serait une transaction, rien de plus. pourrait-elle supporter une année entière aux côté d’un homme qui la considérait comme un simple moyen d’atteindre ses faims ? La nuit fut agitée. Au matin, sa décision était prise pour la science, pour son avenir, elle accepterait.

 Mais le cher Karim découvrirait qu’elle était bien plus qu’une simple femme qui vivait dans les livres. Trit semaines plus tard, Camille regardait par le hublot du jet privé qui amorçait sa descente vers l’émirat d’Alkazir. Le paysage désertique contrastait violemment avec les vertes campagnes françaises qu’elle avait quitté après des adieux déchirants à ses parents.

 Elle leur avait parlé d’une résidence de recherche exceptionnelle, incapable de leur avouer la vérité sur ce mariage qui n’en était pas un. La cérémonie s’était déroulée discrètement à Paris en présence d’un imam et de quelques témoins. Karim avait à peine posé les yeux sur elle, signant les documents avec une indifférence glaciale qui avait renforcé ses doutes.

Mais c’était trop tard pour reculer. “Nous arrivons, madame”, annonça une hutesse respectueuse. “Madame”, ce titre raisonnait étrangement. Madame Alfa une identité d’emprunt qu’elle devrait porter pendant 12ze mois. L’avion se posa en douceur.

 À sa sortie, la chaleur écrasante la saisit malgré sa tenue légère. Une limousine climatisée l’attendait, conduite par Ibrahim, le seul visage familier dans ce monde inconnu. “Le cher est retenu par des obligations. Il vous retrouvera ce soir au palais”, expliqua-t-il en démarrant. Camille acquessa soulagé de ce répit qui lui permettrait de s’acclimater.

 Le trajet lui offrit un aperçu saisissant de ce pays de contraste. des gratciels ultramodernes jaillissant du désert, côtoyant des quartiers traditionnels aux ruelles sinueuses. Le palais d’Alfayès se dressait sur une colline artificielle, alliance harmonieuse d’architecture traditionnelle et de luxe contemporain.

 Une domestique nommée Leilla, qui parlait un français hésitant, la conduisit à ses appartements privés. “Voici vos quartiers, madame.” Le cher occupe l’aile opposée du palais. Les pièces étaient somptueuses. Marbre blanc. Boiseries précieuses, mobilier alliant confort occidental et artisanat local, de hautes fenêtres donnaient sur des jardins verdoyants, miracle d’ingéniosité hydraulique en plein désert.

 “La garde-robe a été préparée selon vos mensurations”, poursuivit là en ouvrant d’immenses placards remplis de vêtements. Camille y découvrit un mélange de tenues occidentales et traditionnelles adapté au climat. Tout avait été pensé sauf l’essentiel. Elle se sentait profondément seule.

 Après une douche rafraîchissante, elle enfila une robe légère et entreprit d’explorer son nouvel environnement. Un majord d’homme l’intercepta rapidement. “Madame, permettez-moi de vous guider. Le palais est vaste et complexe.” Elle accepta. Consciente du labyrinthe de couloir et de jardin qui s’étendaaiit autour d’elle, le majord d’homme la conduisit à travers des salons ornés de tapisseries anciennes, des cours intérieures rafraîchies par des fontaines jusqu’à une immense bibliothèque qui lui coupa le souffle.

 “Le cheer a fait préparer cette salle selon vos centres d’intérêt”, expliqua-t-il. Des milliers d’ouvrages sur l’art, l’architecture et l’histoire s’alignaaient sur deux étages. Dans un coin, un bureau avait été aménagé avec ordinateur, scanner et tout le matériel nécessaire à ses recherches.

 Le cher a également mentionné que vous auriez accès aux archives nationales et à sa collection privée. Un véhicule et un chauffeur seront à votre disposition. Pour la première fois depuis son arrivée, Camille sentit sa tension diminuer. Au moins, Karim tenait ses promesses professionnelles.

 Le soir venu, après s’être changé pour un dîner qu’on lui avait annoncé, elle fut conduite dans une salle à manger intimiste où Karim l’attendait, vêtu d’une tenue traditionnelle qui soulignait sa silhouette athlétique. “J’espère que votre installation s’est bien passé”, dit-il sans préambule ni chaleur. “Les lieux sont magnifiques”, répondit-elle poliment. Je vous remercie pour la bibliothèque. Ilcha la tête.

 Je tiens mes engagements. Votre présence ici a un but précis autant qu’elle soit productive pour vous également. Pendant le repas exquis servi par un personnel discret, il lui expliqua le protocole à suivre. Nous apparaîtrons ensemble lors des événements officiels. Entre-temps, vous êtes libre de vos mouvements dans les limites du raisonnable.

 Ibrahim sera votre contact pour toute requête et pour la population. Que suis-je censé être ?” demanda-t-elle en soutenant son regard. “Mon épouse, bien sûr, une intellectuelle française que j’ai rencontré lors de mes études à la Sorbonne. Notre histoire d’amour restera vague mais convenable. L’ironie de la situation n’échappa pas à Camille, une histoire d’amour fictive avec un homme qui la méprisait ouvertement.

 Y a-t-il autre chose que je devrais savoir ?” Carim la dévisagea longuement, ses yeux sombres indéchiffrables. Oui, ne vous attachez pas. Ce mariage est temporaire et je n’ai aucune intention de le prolonger queles que soient les circonstances. La froideur de ces paroles la blessa plus qu’elle ne l’aurait voulu. Soyez tranquille, Cherik Alfayès, mon cœur n’est pas à prendre. Un éclair indéfinissable traversa le regard de Karim, mais il se contenta de lever son verre.

 Alors, nous nous comprenons parfaitement. Cette nuit-là, seule dans son immense chambre, Camille contempla les étoiles par sa fenêtre. Elle avait signé pour une année de solitude dorée, une prison de luxe où ses jaoliers serèrent à distance, le protocole et le mépris silencieux d’un homme qu’elle devait appeler son mari.

 Un mois s’était écoulé depuis l’arrivée de Camille à Alassir. La jeune femme avait rapidement établi une routine qui lui permettait de s’adapter à sa nouvelle vie tout en poursuivant ses recherches. Chaque matin, elle se levait à l’aube pour profiter de la fraîcheur relative et travaillait dans la bibliothèque jusqu’à midi.

 L’après-midi, elle visitait les archives nationales ou la collection privée des Alfayaz accompagné d’Ibrahim ou d’un conservateur. Ce jour-là, en revenant au palais, elle fut surprise de trouver une invitation formelle sur son bureau. Le ministre de la culture organisait une réception en l’honneur d’une délégation française et sa présence au côté du cher était requise.

 Ce serait sa première apparition publique officielle en tant qu’épouse. Lea l’aida à se préparer, lui proposant une élégante robe longue qui alliait la sophistication parisienne au codes vestimentaires locaux. Vous êtes magnifique, madame”, murmura la jeune femme en ajustant les plis du tissu. “Le cher sera fier.

” Camille eut un sourire désabusé. Karim serait peut-être satisfait de son apparence convenable, mais certainement pas fier. Depuis son arrivée, il l’avait à peine croisé, se contentant de brèves entrevues protocolaires lors de dîners espacés où il s’enquérait poliment de l’avancement de ses recherches avant de disparaître dans ses quartiers ou pour un voyage d’affaires.

 Lorsqu’elle descendit l’escalier principal, Karim l’attendait dans le hall, imposant dans son costume occidental, parfaitement coupé. Ses yeux s’attardèrent sur elle un instant plus longtemps que d’habitude. “Vous êtes ce présentable”, dit-il simplement en lui offrant son bras. Quel compliment !”, répliqua-t-elle avec une ironie qu’elle ne chercha pas à dissimuler.

 “Vos talents de séducteur m’éblouissent ! Un muscle très sailli sur la mâchoire du chair. Je vous rappelle que la séduction n’est pas au programme de notre arrangement et je vous rappelle que la courtoisie élémentaire n’est pas exclue de notre contrat”, rétorqua-t-elle en montant dans la limousine. Le trajet se déroula dans un silence tendu. Avant d’arriver, Karim se tourna vers elle. Quelques précisions pour ce soir.

 La délégation française comprend le ministre adjoint de la culture et plusieurs conservateurs du Louvre. Ils ignorent la nature exacte de notre mariage. Comportez-vous en conséquence. Vous craignez que je ne révèle notre petit secret ? Demanda-t-elle avec un sourire crispé.

 Je crains que votre attitude distante ne suscite des questions précisa-t-il en la fixant intensément. Ces Français sont observateurs et certains connaissent ma réputation d’homme, peu enclin au mariage. Pour la première fois, Camille perçut une faille dans son assurance. Que voulez-vous que je fasse exactement ? Soyez naturel, souriez, restez près de moi. Touchez mon bras occasionnellement. Elle leva un sourcil.

 Vous me demandez de jouer la comédie de l’épouse amoureuse. Je vous demande de respecter nos accords répondit-il sèchement alors que la voiture s’arrêtait devant un palais gouvernemental. illuminé, la soirée fut une épreuve d’équilibriste pour Camille. Sous les lustres étincelants, entouré de dignitaires et de diplomates, elle dû naviguer entre son identité réelle, une chercheuse passionnée d’art islamique et son rôle d’épouse dévoué du puissant cher.

 À sa grande surprise, Karim se révéla étonnamment attentionné en public. Sa main effleura discrètement le bas de son dos pour la guider. Il lui présenta chaque invité important avec une fierté apparente, écoutant avec intérêt lorsqu’elle partageait ses connaissances sur l’architecture locale avec la délégation française.

 “Vous nous avez caché cette perle, Karim !” s’exclama le ministre français en levant son verre. “Une compatriote qui maîtrise si bien votre patrimoine. Ce mariage est une parfaite alliance culturelle.” Camille est ma plus belle découverte parisienne”, répondit Karim en posant un regard chaleureux sur elle qui la déstabilisa complètement.

 Plus tard dans la soirée, alors qu’un orchestre jouait des mélodies traditionnelles, Karim l’entraîna sur la piste de danse. Sa main ferme dans le creux de ses reins la fit frissonner malgré elle. “Vous jouez admirablement bien la comédie”, murmura-t-elle tandis qu’il la guidait avec une aisance surprenante. “Tout comme vous”, répondit-il, son souffle chaud contre son oreille.

 Je ne vous imaginais pas si doué pour le mensonge social. C ans de colloques universitaires m’ont appris à sourire, même face au pire prétentieux”, répliqua-t-elle avec un sourire éclatant pour les observateurs. Un éclat d’amusement passa dans les yeux de Karim. Touchz. Vous êtes pleine de surprise, madame Alfayez. Le reste de la soirée se déroula sans accro, leur duo fonctionnant avec une coordination inattendue.

 Dans la voiture du retour cependant, le masque tomba. Karim reprit sa distance. habituel, le visage fermé, perdu dans ses pensées. “Pourquoi m’avoir épousé si vous me méprisez tant ?” osa finalement demander Camille. Fatigué de ce jeu, Karim la regarda avec surprise. “Je ne vous méprise pas, vraiment ? Vous m’évitez comme la peste.

Vous communiquez avec moi par l’intermédiaire d’Ibrahim. Vous, j’honore notre contrat !” coupa-t-il. “Vous vouliez un mariage blanc, vous l’avez. Ce n’est pas moi qui ai fixé ces termes,” protesta-t-elle. C’est vous qui avez spécifié que ce serait évidemment platonique. À sa grande surprise, Karim détourna le regard soudain mal à l’aise. J’ai mes raisons.

 Lesquels vous avez clairement laissé entendre que je n’étais pas assez attirante pour vous intéresser. Un silence pesant s’installa, rompu seulement par le ronronnement du moteur de la limousine. Vous vous trompez, dit-il finalement d’une voix étrangement rque. Ce n’est pas une question d’attraction.

 Avant qu’elle puisse l’interroger davantage, la voiture s’arrêta devant le palais. Karim descendit rapidement et lui ouvrit la portière avec une courtoisie mécanique. “Bonne nuit, Camille”, dit-il avant de tourner les talons, la laissant déconcerter au pied de l’escalier monumental.

 Cette nuit-là allongée sur son lit, Camille repensa à cette soirée déroutante aux mains de Karim sur sa taille pendant leur danse, à son regard différent lorsqu’il l’observait discuter avec les conservateurs français à cette phrase énigmatique dans la voiture. Quelque chose ne collait pas dans l’attitude du chair, comme si un mystère plus profond se cachait derrière sa froideur calculée.

 Pour la première fois depuis son arrivée, elle se demanda si l’homme qu’elle avait épousé n’était pas plus complexe qu’elle ne l’avait d’abord jugé. Deux semaines après la réception, Camille fut réveillée en pleine nuit par des bruits inhabituels, des voix étouffées, des pas précipité dans les couloirs.

 Inquiète, elle enfila une robe de chambre et entrouvrit sa porte pour apercevoir des serviteurs afférés, les visages graves. “Que se passe-t-il ?” demanda-t-elle à Leilla qui passait dans hâte. La jeune femme s’arrêta visiblement troublée. “C’est le père du cher, madame. Son état s’est aggravé. Le cher vient de partir pour l’hôpital royal.

 Camille savait que le vieux cher Nasser Alfayez était gravement malade. C’était après tout la raison de son mariage précipité avec Karim, mais elle n’avait jamais rencontré l’homme, maintenu dans un état critique dans un service spécialisé depuis des mois. Y a-t-il quelque chose que je puisse faire ? Demanda-t-elle, surprise par sa propre préoccupation. Leila hésita.

 Votre présence serait peut-être appropriée, madame. Vous êtes l’épouse du cher. Cette remarque frappa Camille. Effectivement, dans ce moment de crise familiale, son absence serait remarquée et pourrait paraître inconvenante. Qu’importe la nature de leur arrangement, aux yeux du monde, elle était l’épouse de Karim et avait des responsabilités à assumer.

 “Préparez-moi une tenue convenable”, décida-t-elle et demander à Ibrahim de m’accompagner à l’hôpital. Une heure plus tard, vêtu d’une tenue sobre et élégante, Camille franchissait les portes de l’hôpital royal, un établissement ultra moderne réservé à la famille régnante et au haut dignitaire.

 Ibrahim la conduisit à travers des couloirs feutrés jusqu’à un étage sécurisé où plusieurs hommes en tenue traditionnelle attendaient l’air solennelle. Karim se tenait à l’écart, regardant par une fenêtre les épaules tendues. Lorsqu’il se retourna et aperçut Camille, la surprise se peignit sur son visage, rapidement remplacée par une expression indéchiffrable.

 “Que faites-vous ici ?” demanda-t-il à voix basse en la rejoignant. “J’ai pensé que ma place était auprès de vous”, répondit-elle simplement. “Comment va votre père ?” Une ombre passa sur le visage du cher. Les médecins disent que c’est une question d’heure. Il a demandé à me voir avec mon épouse Camille Pali. Il veut me rencontrer.

 Mais je pensais qu’il n’était plus conscient. Il a des moments de lucidité expliqua Karim. Une émotion contenue vibrant dans sa voix. C’est inattendu. Elle perçut son désarroi et instinctivement posa sa main sur son bras. Je comprends si vous préférez que je reste à l’écart.

 À sa grande surprise, Karim couvrit sa main de la sienne. Non, votre présence ici, je vous en suis reconnaissant. Ce moment de vulnérabilité la toucha plus qu’elle ne voulait l’admettre. Pour la première fois, elle voyait l’homme derrière le masque impassible du cher, un fils confronté à la perte imminente de son père. Un médecin s’approcha d’eux.

 Son altesse est réveillée et demande à vous voir avec votre épouse. Karim prit une profonde inspiration et offrit son bras à Camille. Êtes-vous prête ? Elle hacha la tête, soudain nerveuse. “Que dois-je dire ? Soyez vous-même”, murmura-t-il. “Mon père a toujours su discerner la vérité derrière les apparences. Cette remarque aurait dû l’alarmer.

 Leur mariage n’était qu’une façade, mais étrangement, elle l’apaisa. Elle n’aurait pas à jouer un rôle devant cet homme mourant. La chambre du vieux cher était spacieuse mais sobre, équipée d’appareils médicaux sophistiqués. Nasser Alfayz, autrefois imposant selon les photos que Camille avait vu, semblait maintenant fragile dans son lit médicalisé.

 Pourtant, ses yeux si semblables à ceux de Karim brillaient d’une lucidité saisissante. “Mon fils”, murmura-t-il en arabe, tendant une main que Karim saisit avec révérence. “Et voici donc la française qui a capturé ton cœur.” Camille s’approcha avec respect, inclinant légèrement la tête comme elle l’avait appris.

 À sa grande surprise, le vieil homme lui fit signe d’approcher et prit sa main dans la sienne, étonnamment chaude. “Je vois pourquoi mon fils t’a choisi”, dit-il en français avec un accent marqué mais une diction claire. “Tu as des yeux qui ne mentent pas.” Camille sentit Karim se réduire à côté d’elle, mais le regard de Nasser était bienveillant, presque complice.

 “J’aurais aimé vous connaître dans de meilleures circonstances, votre altesse”, répondit-elle avec sincérité. Le vieil homme sourit faiblement. La vie rarement nous offre les circonstances que nous souhaitons, mais toujours celles dont nous avons besoin. Il se tourna vers son fils. Karim, cette femme est un cadeau. Ne commet pas les mêmes erreurs que moi.

 Père commença Karim, visiblement ému. Non, écoute-moi. J’ai peu de temps, insista Nasser. J’ai passé ma vie à mettre le devoir avant tout. J’ai épousé ta mère pour des raisons politiques sans jamais lui ouvrir mon cœur. Ne répète pas mon erreur. Camille sentit son cœur se serrer. Le vieil homme croyait à leur amour et ses paroles pensées comme un conseil précieux n’était qu’une cruelle ironie dans leur situation.

 Promets-moi que tu la chériras”, murmura Nasser en serrant la main de son fils. “Promets-moi que tu construiras une famille basée sur l’amour, pas seulement sur le devoir.” Les yeux brillants d’émotion contenu, Karie m’aquessa. “Je te le promets, père !” Satisfait, le vieil homme ferma les yeux un instant, visiblement épuisé par cet échange.

 Le médecin leur fit signe qu’il était temps de le laisser se reposer. Dans le couloir, Camille sentit le poids de cette rencontre. Elle n’osait regarder Karim. consciente du mensonge qu’il venait de perpétuer devant un homme mourant. “Je suis désolé”, murmura-t-elle finalement. “Votre père croit en notre en ce mariage.

” Karim resta silencieux un long moment, le regard fixé sur les portes closes de la chambre de son père. “Il y a cru parce que c’est ce qu’il voulait voir”, dit-il enfin d’une voix sourde. Une vie différente de la sienne. Cette nuit-là, ils restèrent ensemble à l’hôpital, partageant une attente silencieuse avec les autres membres de la famille.

 Aux premières lueurs de l’aube, le vieux cheik Nasser Alfayez s’éteignit paisiblement dans son sommeil. Lorsque la nouvelle fut annoncée, Camille vit Karim s’isoler dans une pièce adjacente. Sans réfléchir, elle le suivit et le trouva debout, immobile, les points serrés. “Karim !” commença-t-elle doucement.

 Il se tourna vers elle et pour la première fois, elle vit des larmes contenues dans ses yeux. Sans un mot, elle s’approcha et, bravant toute leur barrière, le prit dans ses bras. À sa grande surprise, il ne la repoussa pas. Ses bras puissants l’entourèrent tandis qu’il enfouissait son visage dans ses cheveux, cherchant un réconfort qu’il n’aurait jamais cru accepter d’elle.

 Ils restèrent ainsi enlacés dans le chagrin partagé, unis par un moment de vérité au cœur de leur mariage de mensonge. Les trois jours qui suivirent la mort du sheikh Nasser furent rythmés par les rituels de deuil traditionnels. En tant qu’épuse officielle de Karim, Camille dû naviguer avec précaution dans ce territoire inconnu, respectant les coutumes tout en restant discrète.

 Les femmes de la famille se réunissaient dans une aile séparée et Leilla devint son guide indispensable dans ce labyrinthe de convention. “Les 40 jours de deuil sont sacrés”, lui expliqua la jeune femme en l’aidant à revêtir une tenue sombre appropriée. “Vous ne verrez que peu le cher pendant cette période.

 Il doit recevoir les condoléances des dignitaires et préparer sa succession officielle.” Effectivement, Karim semblait s’être évaporé dans ses responsabilités depuis leur étre à l’hôpital. Ce moment de vulnérabilité partagée qu’aucun d’eux n’avait mentionné depuis, il s’était mur dans un silence distant, absorbé par ses nouvelles obligations.

 Un soir, alors que Camille travaillait dans la bibliothèque, elle fut surprise par l’arrivée d’une femme élégante d’une cinquantaine d’années au port royal et au regard perçant. “Vous devez être Camille”, dit la femme en français avec un accent léger. “Je suis Soraya”, la tante de Karim. Camille se leva pour la saluer respectueusement.

 Elle avait entendu parler de cette femme influente, sœur du défunt cher et conseillère de l’ombre. “Je suis honoré de vous rencontrer, bien que j’aurais préféré d’autres circonstances”, répondit-elle. Soraya observa avec attention. “Vous n’êtes pas ce que j’imaginais”, déclara-t-elle enfin. “Quand Karim a annoncé son mariage avec une universitaire française, je m’attendais à” Quelqu’un de plus conventionnel, suggéra Camille avec un léger sourire.

Quelqu’un de moins authentique ! Corrigea Soraya en prenant place dans un fauteuil. Asseyez-vous, ma chère, j’aimerais vous connaître. Ce qui suivit fut un interrogatoire subtil mais approfondi. Soraya s’enquit de la famille de Camille, de ses études, de sa rencontre avec Karim, sujet pour lequel la jeune femme dut improviser avec prudence et de ses impressions sur les Mira.

 “Vous semblez vous être bien adapté”, observa Soraya, “malgré la nature particulière de votre union. Camille sentit son cœur s’accélérer. Que voulez-vous dire ? Les yeux de Soraya, si semblables à ceux de Karim, la fixèrent avec une intelligence aigue. “Mon neveu croit que je suis ignorante de ces arrangements, mais peu de choses m’échappent dans cette famille.” Un silence lourd s’installa.

 Camille hésita entre nier ou admettre la vérité face à cette femme qui semblait déjà tout savoir. “Ne vous inquiétez pas”, poursuivit Soraya en agitant élégamment la main. Votre secret est en sécurité avec moi. Je comprends les pressions qui pesèrent sur Karim avec la maladie de mon frère. Alors, vous désapprouver ? Demanda Camille incertaine. Un sourire énigmatique étira les lèvres de Soraya.

 Au contraire, je trouve fascinant que mon neveu, connu pour ne jamais faire de compromis, ait choisi une solution si créative, et plus fascinant encore, qu’il vous ait choisi. Vous ? C’était pragmatique ! Murmura Camille. J’avais les qualifications requises. “Oh ma chère !” dit Soraya avec un petit rire. Rien n’est jamais simplement pragmatique avec Karim. Il aurait pu choisir n’importe quelle femme docile de bonne famille pour jouer ce rôle. Il vous a choisi pour une raison.

 Avant que Camille puisse l’interroger davantage, Soraya se leva avec grâce. Le temps nous le dira. En attendant, j’aimerais vous inviter à prendre le thé chez moi demain. Il y a des aspects de notre culture et de l’histoire de Karim que vous devriez connaître.

 Le lendemain après-midi, Camille se rendit à la demeure de Soraya, une élégante villa au jardin luxuriant située non loin du palais. Dans un salon privé décoré avec un goût exquis, la tente de Karim lui servit un thé parfumé accompagné de pâtisseries délicates. “Karim, sait-il que vous m’avez invité ?” demanda Camille après les premières politesses.

 “Mon neveu a bien d’autres préoccupations ces jours-ci”, répondit Soraya, et certaines vérités sont mieux transmises entre femmes. Elle sortit un album photo relié de cuir et l’ouvrit devant Camille. Voici Karim à h ans avec sa mère. La photographie montrait un petit garçon au regard sérieux déjà reconnaissable au côté d’une femme d’une beauté frappante mais au sourire triste.

“Samira était française comme vous”, révéla Soraya. Une diplomate brillante que mon frère a rencontré lors d’une conférence à Paris. Leur mariage a créé un scandale à l’époque. Camille regarda la photo avec stupéfaction. Karim est à moitié français. Il ne l’a jamais mentionné.

 C’est un sujet complexe pour lui, expliqua Soraya en tournant les pages de l’album. Samira est morte quand Karim avait ans, un accident de voiture à Paris où elle emmenait Karim chaque été pour qu’il connaisse sa famille maternelle. Les images défilaient, montrant l’évolution du jeune garçon jusqu’à l’adolescence, son visage devenant progressivement plus fermé après une certaine date. Celle de la tragédie, compris Camille.

 Après la mort de sa mère, Karim a rejeté tout ce qui était français, poursuivit Soraya. Il a refusé de parler la langue pendant des années. Malgré les efforts de mon frère pour maintenir ce lien, il s’est plongé dans notre culture, nos traditions, comme pour effacer cette partie de lui-même qui lui rappelait sa perte. Camille sentit une émotion étrange l’envahir.

 Cette révélation éclairait sous un jour nouveau le comportement de Karim, sa maîtrise parfaite du français qu’il n’avait jamais expliqué. Et peut-être même, “Est-ce pour cela qu’il m’a choisi ?” demanda-t-elle doucement, “Parque je suis française.” Soraya referma l’album avec précaution. Je crois que même Karim ne connaît pas la réponse complète à cette question.

Consciemment, il a fait un choix pratique. Mais le cœur a ses raisons que la raison ignore, comme disent les Français. Sur le chemin du retour, Camille repensa à tout ce qu’elle venait d’apprendre. L’image qu’elle s’était faite de Karim, celle d’un homme froid, calculateur, méprisant, se fragmentait pour révéler quelque chose de plus complexe, de plus humain.

 Ce soir-là, à sa grande surprise, elle trouva Karim qui l’attendait dans la bibliothèque un verre à la main contemplant les étagères de livres. “J’ai appris que vous aviez rendu visite à ma tante aujourd’hui”, dit-il sans préambule. Elle m’a invité à prendre le thé”, répondit Camille, incertaine de son humeur. “J’espère que cela ne pose pas de problème.

” Karim but une gorgée de son verre avant de se tourner vers elle. Dans la lumière tamisée, ses traits semblaient plus adoucis, marqué par la fatigue des derniers jours. “Que vous a-t-elle raconté exactement ?” Camille hésita puis décida d’être directe. “Elle m’a parlé de votre mère, de son origine française, de l’accident.” Une ombre passa sur le visage de Karim.

 Il resta silencieux si longtemps que Camille crut qu’il ne répondrait pas. Soraya parle trop, dit-il finalement, mais sans la colère qu’elle anticipait. Elle a toujours eu cette tendance à s’imisser dans ma vie. Je suis désolé pour votre perte, murmura Camille. Ça a dû être terrible pour un enfant.

 Karim la regarda avec une intensité qui la troubla. Est-ce de la pitié que je vois dans vos yeux, Camille ? De la compassion, corrigea-t-elle doucement. Ce n’est pas la même chose. Il s’approcha d’elle, s’arrêtant à quelques pas seulement. Je n’ai pas besoin de compassion et je n’ai certainement pas besoin que vous analysiez mon psychisme à travers le prisme de mon passé.

 Ce n’était pas mon intention, protesta-t-elle. Je voulais simplement comprendre. Comprendre quoi ? Demanda-t-il. Sa voix soudain plus basse, presque vulnérable. Pourquoi je vous ai choisi ? Pourquoi ce mariage ? Soraya vous a-t-elle suggéré que je cherchais une substitution pour ma mère perdue ?” “Non”, s’exclama Camille, choquée par cette interprétation.

 “Elle m’a simplement fait comprendre que vous êtes plus complexe que l’image que vous projetez.” Un silence chargé s’installa entre eux. Karim semblait lutter intérieurement comme tirailler entre son habituelle réserve et un besoin nouveau de s’exprimer. “J’ai choisi une française parce que je parle parfaitement la langue, ce qui rendait notre histoire crédible”, dit-il finalement.

 J’ai choisi une universitaire parce que votre monde est éloigné du mien, ce qui garantissait votre départ après notre contrat. Tout était calculé, Camille. N’y cherchez pas de signification plus profonde. Pourtant, quelque chose dans sa voix trahissait une fellure, une incertitude que Camille n’avait jamais perçu auparavant.

 “Je ne cherche rien”, répondit-elle doucement. “Je constate simplement que nous sommes deux personnes prises dans une situation extraordinaire, essayant de faire de notre mieux.” Karim la regarda longuement comme s’il la voyait vraiment pour la première fois.

 Demain, je dois me rendre dans notre maison familiale du désert pour une retraite traditionnelle avant mon investiture officielle. La coutume veut que mon épouse m’accompagne. Je viendrai ! Accepta-t-elle sans hésitation. Un fantôme de sourire passa sur les lèvres de Karim. Préparez-vous à découvrir un autre visage d’Alcassir, loin des palais et des gratciels.

 Cette nuit-là, dans le silence de sa chambre, Camille réalisa que le sol sous ses pieds semblait moins stable qu’avant. Les frontières, soigneusement tracées de leur arrangement commençaient à s’estomper, remplacé par quelque chose de plus flou, de plus dangereux peut-être, une curiosité mutuelle qui ressemblait dangereusement au début d’une connexion réelle. L’aube n’avait pas encore point lorsque Camille rejoignit Karim dans la cour du palais.

 Deux véhicules toutterrains attendaient, chargés de provision et d’équipement. À sa surprise, l’expédition semblait réduite au minimum. Ibrahim, deux gardes et une femme âgée que Leila lui présenta comme Fatima, l’ancienne nourrice de Karim.

 “Le désert nous attend”, dit simplement Karim en lui ouvrant la portière de son véhicule. Ils quittèrent la capitale alors que les premiers rayons du soleil teintaient le ciel de rose et d’or. Progressivement, les autoroutes cédèrent la place à des routes secondaires puis à des pistes de sable compact où les véhicules avançaient avec assurance malgré le terrain accidenté.

 “Combien de temps dure le trajet ?” demanda Camille, impressionné par le paysage désertique qui s’étendait à perte de vue. “Environ quatre heures,” répondit Karim, les yeux fixés sur l’horizon. C’est l’une des raisons pour lesquelles peu de gens connaissent cet endroit. Mon grand-père l’a choisi délibérément isolé comme un refuge contre la modernité qui commençait à transformer notre pays.

 Le soleil montait dans le ciel et la chaleur devenait de plus en plus intense malgré l’ climatisation du véhicule. Ils s’arrêtèrent brièvement près d’un point d’eau, une petite oasis où quelques palmiers offraient une ombre bienvenue. Tandis que les autres préparaient un thé, Karim invita Camille à marcher jusqu’à une petite bute qui offrait une vue panoramique sur le désert environnant.

 “J’ai passé tous mes étés d’enfance ici jusqu’à mes 12 ans,” confia-t-il en scrutant l’horizon. “Ars, je n’y suis plus revenu pendant longtemps. Après la mort de votre mère !” complétacement Camille, ilsa. C’était notre endroit préféré à tous les deux. Mon père restait souvent dans la capitale pour les affaires d’état, mais ma mère adorait le désert, sa tranquillité, sa simplicité.

 C’est la première fois que vous y retournez depuis ? Non, répondit-il après un moment. J’y suis revenu il y a 5 ans après avoir terminé mes études à l’étranger. J’avais besoin de faire la paix avec certains souvenirs. Ce moment de confidence offert simplement, sans dramatisation, toucha qu’amille plus profondément que n’importe quelle grande déclaration. Merci de partager cela avec moi”, dit-elle simplement.

 Karim la regarda avec une expression indéchiffrable. “Vous êtes mon épouse aux yeux du monde. Il est normal que vous connaissiez certains aspects de ma vie.” Ils reprent la route, s’enfonçant plus profondément dans le désert. Le paysage changeait subtilement, des dunes plus sculptées, des formations rocheuses aux formes étranges émergant du sable comme des sentinelles silencieuse.

Enfin, ils arrivèrent dans une vallée protégée où se dressait une grande maison traditionnelle aux murs ocres, entourée de palmiers et de jardins improbables dans cet environnement aride. “Voicire Al-Nahil, le palais des palmiers”, annonça Karim alors que les véhicules s’arrêtaient devant l’entrée. la maison ancestrale des Alphaes.

L’intérieur était étonnamment frais et lumineux, construit selon des principes architecturaux traditionnels qui régulaient naturellement la température. Des cours intérieures avec des fontaines murmurantes, des mouches arabés filtrant la lumière, des plafonds hauts et des murs épais. Tout avait été conçu pour offrir un havre de paix en plein désert.

Fatima guida Camille vers une suite spacieuse donnant sur un jardin intérieur. “C’était la chambre de Samira”, expliqua la vieille femme en arabe que Camille commençait à comprendre grâce à ses leçons quotidiennes. “Karie m’a demandé que vous y séjourniez.” Cette information surprit Camille.

 “Éta-ce un test, un message ou simplement une coïncidence ? La pièce était magnifique, décorée avec un mélange d’artisanat local et de touches européennes subtiles, des livres français sur les étagères, des aquarelles de paysage méditerranéen au mur. Après s’être rafraîchi et changé, Camille rejoignit Karim sur une terrasse sombragée qui surplombait une petite palmere.

 Vêtu d’une tenue traditionnelle plus simple que celle qu’il portait habituellement, il semblait plus détendu, presque transformé par ce changement d’environnement. Selon la tradition, je dois passer trois jours en méditation et en prière avant mon investiture officielle”, expliqua-t-il en lui servant un verre d’eau parfumé à la fleur d’oranger.

 “Mais les soirées sont libres pour la famille. Et que suis-je censé faire pendant ces trois jours ?” demanda Camille. “Vous êtes libre d’explorer la propriété, de vous reposer, de lire. Fatima peut vous montrer les alentours si vous le souhaitez ou vous pouvez continuer vos recherches.

 J’ai fait apporter quelques manuscrits de notre collection qui pourrait vous intéresser. Cette attention la toucha. Merci. C’est très prévenant de votre part. Il ossa légèrement les épaules. Notre arrangement ne doit pas entraver votre travail. Le dîner fut servi dans la cour intérieure sous un ciel étoilé d’une clarté saisissante.

 Des plattes traditionnelles délicieux préparés par Fatima étaient disposé sur une table basse autour de laquelle il s’assirent sur des coussins confortables. L’atmosphère était détendue, presque intime. “C’est si différent de la vie au palais”, observa Camille en savourant un agneau aux abricots parfumés aux épices. “C’est la vraie vie”, répondit Karim.

 le palais, les réceptions, les protocoles, tout cela fait partie de mes responsabilités. Mais ce n’est pas qui je suis vraiment. Et qui êtes-vous vraiment ? Karim Alfayez, osa-t-elle demander, profitant de cette ambiance propice aux confidences. Il la regarda longuement comme s’il pesait sa réponse.

 Un homme pris entre deux mondes, entre tradition et modernité, entre devoir et désir, entre passé et avenir, comme nous tous d’une certaine façon, réfléchit-elle. Mais peu d’entre nous portent le poids d’un émirat entier sur leurs épaules. C’est mon héritage, dit-il simplement. Je l’accepte avec tout ce qu’il implique. Après le dîner, alors que les serviteurs débarrassèrent la table, Karim l’invita à une promenade dans la palmerie.

 La nuit était douce et des lanternes discrètement placées éclairèrent le chemin. “Demain, je me lèverai avant l’aube pour commencer ma retraite”, expliqua-t-il. “Nous ne nous reverrons qu’au coucher du soleil.” “Je comprends, dit-elle. Ces rituels sont importants pour vous.

 Ils marchèrent en silence pendant un moment, bercés par le bruissement des palmes dans la brise nocturne. “Camille !” dit-il soudain en s’arrêtant. “Je vous dois des excuses.” Surprise, elle le regarda avec curiosité. “Pourquoi ?” “Pour mon comportement depuis notre mariage, pour vous avoir traité avec distance. Ce n’était pas dirigé contre vous personnellement.” La sincérité de ces paroles la désarma. Vous n’avez pas à vous excuser. Notre arrangement est ce qu’il est.

 Peut-être, conséda-t-il, mais cela n’excuse pas le manque de courtoisie. Mon père avait raison. J’ai reproduit certaines de ces erreurs. Il se tenait si près d’elle maintenant que Camille pouvait distinguer les nuances de ses yeux sombres dans la lumière tamisée des lanternes.

 “Pourquoi m’avoir donné la chambre de votre mère ?” demanda-t-elle doucement, posant enfin la question qui la troublait. Karim détourna brièvement le regard vers la palmere parce qu’elle vous aurait apprécié, votre intelligence, votre indépendance, votre passion pour notre culture. Cette réponse, si simple et pourtant si chargée d’émotions, créa un silence vibrant entre eux.

 Quelque chose avait changé imperceptiblement mais irrémédiablement dans leur relation. “Nous devrions rentrer”, murmura finalement Karim. La journée de demain sera longue. Sur le chemin du retour vers la maison, leurs mains se frollèrent accidentellement. Ni l’un ni l’autre ne s’écarta.

 Cette nuit-là, allongée dans le lit qui avait été celui de Samira Alfayèz, Camille se sentit étrangement connectée à cette femme qu’elle n’avait jamais connue, une française comme elle qui avait aimé ce désert et cet homme qui était maintenant son fils. Elle s’endormit avec le sentiment troublant que les frontières soigneusement établies de son arrangement avec Karim commençaient à s’effacer, remplacé par quelque chose de bien plus dangereux, des sentiments qu’aucun contrat ne pourrait contenir.

 Le premier jour de la retraite de Karim, Camille explora la propriété guidée par Fatima, dont le français rudimentaire, mêlé d’arabe créait une communication chaotique mais chaleureuse. La vieille femme lui montra les jardins où des techniques d’irrigation ancestrale permettaient à une végétation surprenante de prospérer en plein désert, les ateliers où des artisans locaux venaient parfois travailler et une petite bibliothèque nichée dans une tour offrant une vue panoramique.

 Samira passait des heures ici”, expliqua Fatima en caressant les reliures des livres avec une tendresse nostalgique. “Elle aimait lire à Karim des histoires en français et en arabe. Elle parlait arabe,” s’étonnaille : “Oh oui, très bien. Elle disait toujours qu’on ne peut pas comprendre un peuple sans parler sa langue.

 Elle était différente des autres étrangères. Elle s’intéressait vraiment à nous, à notre culture.” Cette remarque fit réfléchir Camille. N’était-ce pas exactement ce qu’il avait conduite ? elle aussi à se spécialiser dans l’art et l’architecture du Moyen-Orient. Cette conviction que la beauté d’une culture ne se révélait pleinement qu’à ceux qui prenaient le temps de l’explorer en profondeur.

 L’après-midi, elle s’installa dans la bibliothèque avec les manuscrits que Karim avait fait apporter pour elle des documents rares sur les techniques architecturales traditionnelles de la région. Absorbé par son travail, elle ne vit pas les heures passées jusqu’à ce qu’Ibrahim vienne l’informer que le soleil se coucherait bientôt.

 Comprenant l’allusion, elle retourna dans sa chambre pour se rafraîchir et changer de tenue. La journée dans le désert, même à l’ombre de la maison, l’avait couverte d’une fine couche de poussière et de transpiration. Après une douche revigorante, elle opta pour une robe légère au motifs géométriques subtiles, évoquant à la fois son héritage français et son respect pour la culture locale.

 En se regardant dans le miroir, elle réalisa à quel point son teint avait changé depuis son arrivée. Saupâle avait pris une teinte dorée qui faisait ressortir le bleu de ses yeux. Au coucher du soleil, elle retrouva Karim sur la même terrasse que la veille. Il semblait fatigué mais serein, comme transformé par sa journée de méditation.

 “Comment s’est passé votre journée ?””, demanda-t-il en lui servant un verre de thé glacé. “Enrichissante”, répondit-elle avec un sourire. “Fatima est une guide excellente et ses manuscrits sont fascinants. J’ai découvert des techniques que je n’avais jamais vu documenter ailleurs. “Je pensais qu’il vous intéresserait”, dit-il, visiblement satisfait.

 “Ils font partie d’une collection privée que mon grand-père a constitué. Peu de chercheurs y ont eu accès.” “C’est un privilège inestimable”, reconnut-elle avec sincérité. Comment s’est passé votre journée de retraite ? Une expression indéchiffrable passa sur le visage de Karim. Intense. Ces rituels nous confrontent à nous-mêmes, à nos responsabilités, à notre héritage.

 Il nous rappelle que gouverner n’est pas un privilège mais un devoir sacré. Le dîner fut servi dans un silence confortable, ponctué de conversations sur l’architecture, l’histoire de la région, les projets de préservation que Karim envisageait. Pour la première fois depuis leur mariage, ils discutaient sans tension, partageant véritablement leurs idées, leur vision.

 Après le repas, ils marchèrent à nouveau dans la palmerie, mais cette fois Karim la guida vers un point plus éloigné où un petit promontoir rocheux offrait une vue imprenable sur le désert baigné par la clarté lunaire. “C’était l’endroit préféré de ma mère”, confia-t-il en s’asseyant sur un banc taillé dans la pierre. Elle disait que c’était comme être sur un î de stabilité au milieu d’un océan de sable et d’étoiles.

Camille s’assit à côté de lui, consciente de la proximité de leur corps dans la nuit fraîche. Elle semble avoir été une femme remarquable. Elle l’était”, confirma-t-il doucement, forte, intelligente, courageuse. Elle a abandonné sa carrière diplomatique prometteuse pour suivre mon père dans un pays dont elle connaissait peu de choses, à une époque où les mariages mixtes étaient encore malvus.

 “Par amour ?” demanda Camille. “Oui, un amour si puissant qu’il a défié toutes les conventions.” Il marqua une pause perdue dans ses souvenirs. Mais mon père, il l’aimait aussi profondément. Mais il ne savait pas comment le lui montrer. Pri devoir envers son pays et son cœur, il choisissait souvent le devoir.

 Il lui donnait tout, sauf ce dont elle avait vraiment besoin, sa présence, son temps, son attention. C’est pour cela que les dernières paroles de votre père vous ont tant affecté, comprit quand il vous a demandé de ne pas répéter ses erreurs. Car il m’acqua, son profil noble se découpant contre le ciel étoilé. J’étais en colère contre lui pendant longtemps.

 Je lui reprochais d’avoir rendu ma mère malheureuse, de l’avoir laissé si souvent seule qu’elle retournait régulièrement en France pour échapper à sa solitude. Si elle n’avait pas été sur cette route ce jour-là, sa voix s’éteignit et Camille sentit la douleur encore vive dans ce silence. Sans réfléchir, elle posa sa main sur la sienne. “Ce n’était pas sa faute, ni la vôtre”, dit-elle doucement.

 Parfois la vie est simplement injuste. À sa surprise, Karim entrelaça ses doigts au sien serrant légèrement sa main comme pour puiser de la force dans ce contact. “En grandissant, poursuivit-il, j’ai juré de ne jamais faire la même erreur, de ne jamais laisser mes émotions me rendre vulnérable, de toujours mettre mon devoir en premier, mais sans l’illusion de l’amour qui avait été la faiblesse de mon père.

” “Est-ce pour cela que vous avez choisi un mariage de convenance ?” demanda-telle, comprenant soudain les motivations profondes derrière leur arrangement. “Oui, admit-il, un mariage clair, défini par un contrat sans ambiguïté émotionnelle, un partenariat pragmatique entre deux adultes consentants.” “E pourtant”, murmura-t-elle, laissant sa phrase en suspend. “Il tourna son visage vers elle, si proche maintenant que son souffle effleurait sa joue.

 Et pourtant, la vie se joue de nos plans les mieux établis, n’est-ce pas ? Quelque chose dans son regard, dans la tension de l’air entre eux, fit battre le cœur de Camille plus fort. Pendant un instant qui sembla s’étirer à l’infini, elle crut qu’il allait l’embrasser. Puis, comme sortant d’une transe, Karim se leva brusquement.

 Il se fait tard”, dit-il d’une voix rque. “Demain sera une autre journée de retraite pour moi.” Sur le chemin du retour vers la maison, ils marchèrent côte à côte. Leurs mains se frôlant occasionnellement, mais sans jamais se saisir à nouveau, comme si ce moment d’intimité partagé les avait effrayé tous les deux.

 Devant la porte de sa chambre, Karim s’arrêta et la regarda intensément. “Bonne nuit, Camille”, dit-il simplement. “Bonne nuit, Karim répondit-elle, consciente que quelque chose d’important, de fondamental avait changé entre eux, même si aucun d’eux n’était prêt à l’admettre. Les deux jours suivants suivirent un schéma similaire.

 Karim disparaissant à l’aube pour sa retraite spirituelle. Camille partageant son temps entre ses recherches et l’exploration des environs, puis leur retrouvailles au coucher du soleil pour des dîners et des conversations qui devenaient progressivement plus personnelles, plus profondes.

 Le soir du troisième jour, veille de leur départ, Fatima informa Camille qu’une tradition locale voulait que l’épouse prépare un plat pour son mari à la fin de sa retraite en signe de soutien et de reconnexion. Je ne suis pas très doué en cuisine”, avou Camille embarrassée. La vieille femme sourit avec indulgence. “Je vous guiderai. Nous préparerons ensemble un plat que Samira cuisinait pour Karim quand il était petit.

 Un mélange de nos traditions et des vôtres.” Ainsi, pendant l’après-midi, Camille se retrouva dans la cuisine traditionnelle, les mains plongées dans la farine, apprenant à préparer des briques aux amandes et au miel. Un dessert que Samira avait adapté des pâtisseries françaises et maghrébines.

 La concentration requise par cette tâche, les instructions patientes de Fatima et la satisfaction de voir prendre forme quelque chose de ses propres mains lui procurèrent un plaisir inattendu. Lorsque Karim revint à la maison ce soir-là, il trouva la table dressée différemment avec des bougies et des fleurs du jardin. famille l’attendait, vêt d’une robe traditionnelle que Fatima lui avait prêté, modifié pour s’adapter à sa silhouette. “Qu’est-ce que commença-t-il, surpris par ce changement.

 Une tradition apparemment”, expliqua-t-elle avec un sourire timide pour marquer la fin de votre retraite. Quelque chose s’adoucit dans le regard de Karim tandis qu’il prenait place face à elle. Le repas préparé sous la supervision discrète de Fatima était un mélange de plats traditionnel et d’influence française subtile.

 “C’est délicieux”, admit-il après avoir goûté le premier plat. “Vous avez participé à la préparation ?” “J’ai essayé”, répondit-elle modestement. Fatima a fait la plus grande partie du travail. “Pas du tout”, intervint la vieille femme en arabe depuis le seuil de la cuisine. Elle a tout fait elle-même. Une vraie fille du désert. Karim traduisit en souriant.

 Le premier vrai sourire que Camille lui voyait depuis longtemps. Cette soirée avait quelque chose de différent, de plus intime encore que les précédente. Peut-être était-ce l’effet de la retraite spirituelle de Karim ou l’atmosphère créée par les bougies vaccillantes ou simplement l’évolution naturelle de leur relation.

 Mais les barrières entre eux semblaient s’être aminci jusqu’à devenir presque transparente. Lorsque vint le moment du dessert, Camille servit nerveusement les briques aux amandes qu’elle avait préparé. C’est impossible, murmura Karim après la première bouchée. Une émotion non dissimulée dans sa voix. Ce sont exactement celle que ma mère faisait. Fatima m’a donné sa recette, expliqua Camille, touchée par sa réaction.

 Personne n’a réussi à les refaire ainsi depuis sa mort, dit-il doucement. Même Fatima. C’est comme si il ne termina pas sa phrase, mais l’émotion qui passa sur son visage en disait plus que les mots. Pour la première fois, Camille vit Karim véritablement vulnérable, ses défenses complètement abaissées. Après le dîner, ils s’installèrent dans un petit salon où un feu avait été allumé pour contrer la fraîcheur nocturne du désert.

 Assis côte à côte sur un divan bas couvert de coussins, il savourait un thé à la mthe dans un silence confortable. Demain, nous retournons à la réalité”, dit finalement Karim contemplant les flammes dansçantes. “Ces trois jours ont semblé hors du temps” a quiessa Camille, comme une parenthèse. Il se tourna vers elle, son visage partiellement dans l’ombre.

 “Faut-il nécessairement que ce soit une parenthèse ?” La question flotta entre eux, chargé de possibilités inexplorées. Camille sentit son cœur s’accélérer. “Que voulez-vous dire ?” Karim posa sa tasse et, dans un geste qui semblait à la fois calculé et spontané, prit la main de Camille dans la sienne.

 “Je veux dire que peut-être notre arrangement pourrait évoluer.” Elle le regarda, incertaine de comprendre où il voulait en venir. “Évoluer comment ?” Il sembla chercher ses mots, lui qui était habituellement si éloquent. Quand je vous ai proposé ce mariage, j’ai spécifié qu’il serait platonique.

 J’étais convaincu que c’était la seule façon de procéder rationnellement, sans complication. Et maintenant ? Demanda-t-elle sa voix à peine plus forte qu’un murmure. “Maintenant, je me demande si j’ai eu tort”, admit-il, son pouce traçant des cercles sur le dos de sa main. Si en essayant d’éviter les erreurs de mon père, je n’en ai pas commis de nouvelles. Camille sentit une chaleur se répandre dans sa poitrine.

Mélange d’espoir et d’appréhension. Karim, qu’essayez-vous de me dire exactement ? Il la regarda directement dans les yeux, toute son assurance habituelle remplacée par une sincérité désarmante. Je suis en train de vous dire que je vous désire, Camille, pas seulement comme une partenaire de convenance, mais comme une femme.

 Et je crois je crois que vous pourriez ressentir la même chose. La veœu flotta entre eux, transformant l’air en quelque chose de dense, d’électrique. Camille sentit sa respiration devenir irrégulière tandis qu’elle luttait contre le tourbillon d’émotion qui l’envahissait. Ce n’était pas prévu”, murmura-t-elle finalement.

 “Non”, reconnut-il avec un petit sourire. Ça ne l’était pas. Lentement, comme pour lui laisser tout le temps de se retirer, il se pencha vers elle. Ses lèvres n’étaient plus qu’à quelques centimètres des siennes lorsqu’elle posa une main sur son torse, l’arrêtant. “Si nous franchissons cette ligne”, dit-elle, la voix tremblante, “tout change.

 Notre arrangement, nos attentes, notre avenir.” “Je sais !” répondit-il gravement. C’est à vous de décider si vous êtes prête pour ce changement. Dans ses yeux, elle vit un mélange de désir, d’incertitude et d’une émotion plus profonde qu’elle n’osait pas encore nommer. Pendant un long moment, elle resta immobile, déchirée entre la raison qui lui rappelait leur contrat, leur accord temporaire et l’émotion qui la poussait vers cet homme qu’elle avait appris à voir au-delà des apparences. Puis, dans un mouvement qui semblait à

la fois infiniment lent et incroyablement rapide, elle ferma les yeux. et franchit la distance qui les séparait. Leurs lèvres se rencontrèrent dans un baiser d’abord hésitant, puis de plus en plus assuré. Les mains de Karim encadrèrent à son visage avec une tendresse qu’elle n’aurait jamais soupçonné chez lui, tandis que les siennes s’agrippaient à sa chemise comme pour s’encrer dans cette nouvelle réalité. Lorsqu’ils se séparèrent enfin à bout de souffle, le monde semblait avoir changé de manière irréversible

autour d’eux. Et maintenant ! son front appuyé contre le sien. “Maintenant, répondit-il en caressant sa joue, nous écrivons nos propres règles. Le retour à la capitale fut empreint d’une tension différente de celle de l’allée. Non plus une distance prudente, mais une proximité nouvelle, chargée d’anticipation et d’incertitude.

 Dans la limousine qui les ramenait au palais, Karim et Camille maintenaient une façade de normalité devant Ibrahim et les gardes. et leur regard qui se croisait régulièrement racontaient une autre histoire. La nuit précédente, après ce premier baiser qui avait changé la nature de leur relation, ils avaient longuement parlé, établissant les contours flous de ce nouveau territoire qu’ils s’apprêtaient à explorer ensemble. Je ne veux pas précipiter les choses”, avait dit Karim en tenant ses mains dans les siennes.

 “Ce qui se passe entre nous mérite d’évoluer naturellement, sans la pression des attentes.” Camille avait apprécié cette retenue, si différente de l’image de conquérrant que l’on associait généralement à un homme de son statut. “Nous avons encore 8 mois avant la fin de notre contrat”, avait-elle répondu.

 “Nous avons le temps de comprendre ce que nous voulons vraiment.” De retour au palais. Cependant, la réalité de leur vise officielle les rattrapa immédiatement. Karim fut appé par les préparatifs de son investiture officielle qui aurait lieu dans trois jours, tandis que Camille retrouva ses recherches et ses obligations protocolaires en tant qu’épouse du cher.

Cette séparation forcée, après l’intimité partagée dans le désert créa une frustration palpable entre eux. Leurs interactions se limitaient à des dîners rapides, souvent en présence de conseillers ou de dignitaires, où il ne pouvaient échanger que des regards et des paroles banales.

 Le soir précédent, l’investiture, alors que le palais bourdonnait d’activités pour les derniers préparatifs de la cérémonie, Camille reçut une visite inattendue dans ses appartements. “Le cher vous demande de le rejoindre dans ses quartiers privés”, annonça Ibrahim avec une discrétion professionnelle qui ne trahissait aucune curiosité.

 Le cœur battant, Camille suivit le fidèle assistant à travers les couloirs du palais jusqu’à une aile qu’elle n’avait jamais visité, les appartement personnel de Karim. Contrairement à l’opulence ostentatoire des espaces publics, ces pièces révélaent un goût plus sobre, plus authentique, avec des meubles anciens mêlé à des œuvres d’art contemporaines.

 Karim l’attendait dans un salon intime dont les fenêtres donnaient sur un jardin éclairé par la lune. Il avait abandonné ses vêtements officiels pour une tenue plus décontractée qui lui donnait une allure étrangement vulnérable. Vous m’avez manqué !”, dit-il simplement lorsqu’Ibrahim se fut retiré, fermant discrètement les portes derrière lui.

Ces trois mots, prononcé avec une sincérité désarmante, firent fondre la réserve que Camille s’était imposé depuis leur retour. “Vous aussi”, admit-elle en s’approchant. Il tendit la main vers elle et lorsqu’elle la prit, il laattira doucement contre lui.

 Leur second baisé fut plus assuré que le premier, comme si leur corps se reconnaissait déjà. J’ai essayé de me concentrer sur les préparatifs”, murmura-t-il contre ses lèvres, “mes je n’arrêtais pas de penser à vous, à nous !” Elle sourit, touchée par cette confession. “J’ai eu le même problème. Mes recherches ont terriblement souffert de ma distraction.

” Il l’emmena s’asseoir sur un divant bas, gardant sa main dans la sienne comme s’il craignait qu’elle ne disparaisse. “Demain, après la cérémonie, commence véritablement mon règne”, dit-il gravement avec toutes les responsabilités que cela implique. Elle sentit une pointe d’inquiétude. “Vous regrettez ce qui s’est passé entre nous ?” “Non, répondit-il fermement. “Mais je veux être honnête avec vous.

 Ma vie ne m’appartient pas entièrement. Mon temps, mes décisions, même mes relations sont scrutées et jugées à travers le prisme de mon rôle. Je comprends cela, dit-elle doucement. Je n’ai jamais eu d’illusion sur votre position.

 Ce que j’essaie de dire, poursuivit-il en caressant sa joue, c’est que je ne peux pas vous promettre que ce sera facile, mais je peux vous promettre que ce que je ressens pour vous est réel et que je suis prêt à naviguer dans ces eaux complexes si vous l’êtes aussi. Camille sentit une émotion intense la submerger face à cette déclaration qui, sans utiliser le mot amour en contenait toute l’essence.

 “Je suis prête”, répondit-elle simplement. Ils passèrent les heures suivantes à parler, à s’embrasser, à découvrir lentement cette nouvelle dimension de leur relation sans franchir la dernière barrière de l’intimité physique complète. une retenue mutuelle qui rendait leur connexion d’autant plus intense.

 Au petit matin, Camille retourna discrètement dans ses appartements, le corps vibrant d’émotions nouvelles et l’esprit empli d’espoir pour l’avenir. La cérémonie d’investiture se déroula avec toute la pompe et la solennité que l’on pouvait attendre d’un tel événement.

 Dans la grande mosquée de la capitale puis au palais gouvernemental, Karim reçut officiellement les pouvoirs de son défunt-père, prêtant serment devant les représentants du peuple, les dignitaires religieux et les ambassadeurs étrangers. Camille observait avec fierté cet homme qu’elle avait appris à connaître et à apprécier au-delà de son titre, consciente du poids qui pesait désormais sur ses épaules, pêtu d’une tenue traditionnelle adaptée spécialement pour elle, elle jouait parfaitement son rôle d’épouse respectueuse et digne, recevant les hommages et les félicitations avec une grâce qui impressionna même Soraya.

“Vous vous êtes transformé”, lui murmura la tente de Karim lors de la réception qui suivit. “Ce n’est plus un rôle que vous jouez, n’est-ce pas ? famille rougit légèrement mais maintenant sont composés les circonstances évoluent comme vous l’aviez prédit Soraya sourit avec satisfaction frère serait heureux de voir son fils faire un choix guidé par son cœur pas seulement par son devoir.

 Les jours qui suivirent établirent une nouvelle routine pour le couple. Karim était absorbé par ses nouvelles fonctions, partageant son temps entre le palais gouvernemental et des voyages officiels à travers l’Émirat. Camille poursuivait ses recherches, mais assumait également de plus en plus de responsabilités officielles, représentant parfois son époux lors d’événements culturel ou caritatif. Leur moment privés étaient rares mais précieux.

 Des dîners tardifs dans les appartements de Karim, des promenades nocturnes dans les jardins du palais, parfois une escapade discrète vers la maison du désert lorsque les obligations le permettaient. Leur intimité physique évoluait progressivement.

 Chaque étape franchit avec une tendresse et un respect mutuel qui rendèrent leur connexion d’autant plus profonde. Camille découvrait un carim bien différent de l’homme froid et distant qu’elle avait d’abord connu. Passionnée mais attentif, autoritaire dans sa vie publique mais étonnamment vulnérable dans leur moment privé. Un soir, après une journée particulièrement éprouvante où Karim avait dû gérer une crise diplomatique avec un pays voisin, Camille le trouva dans sa bibliothèque privée, un verre à la main, le regard perdu dans le vague.

 “Mauvaise journée”, demanda-t-elle doucement en s’approchant. Il leva les yeux vers elle et son visage s’adoucit immédiatement. “Meilleur maintenant que vous êtes là.” Elle s’assit près de lui, sentant la tension qui émanait de son corps. “Voulez-vous en parler ? C’est juste.” Il soupira profondément.

 Parfois, je me demande si je suis à la hauteur de ce rôle, si je prends les bonnes décisions pour mon peuple. Cette confession de doute venant d’un homme qui projetait habituellement tant d’assurance la toucha profondément. Le simple fait que vous vous posiez ces questions prouve que vous êtes exactement l’homme qu’il faut pour ce rôle, répondit-elle en prenant sa main.

 Votre père serait fier de vous. Karim l’attira contre lui enfouissant son visage dans ses cheveux comme pour puiser de la force dans sa présence. Comment ai-je pu croire que je pourrais vivre un an à vos côtés sans tomber amoureux de vous ?”, murmura-t-il contre son oreille.

 C’était la première fois qu’il exprimait ses sentiments aussi explicitement et qu’amille sentit son cœur s’emballer à ses mots. Elle se recula légèrement pour le regarder dans les yeux. “Est-ce vraiment ce que vous ressentez ?” demanda-t-elle sa voix à peine audible. Pour toute réponse, il prit son visage entre ses mains avec une tendresse infinie.

 Je vous aime, Camille Le Fèvre, contre toute attente, contre toute logique, contre tous mes plans soigneusement établis. Je vous aime d’une façon que je croyais impossible pour moi. Les larmes aux yeux, elle l’embrassa avec toute l’émotion qui débordait de son cœur. Je vous aime aussi Karim et cela me terrifie autant que cela me rend heureuse.

 Cette nuit-là, leur amour trouva expression physique complète pour la première fois. Leur corps se découvrant avec la même curiosité respectueuse et passionnée que leurs esprits s’étaient découverts au fil des mois. Dans l’intimité de la chambre de Karim, ils effacèrent les dernières barrières entre eux, célant une union qui avait commencé comme un contrat froid et s’était transformé en quelque chose de profondément authentique.

 Au matin, allongé contre le corps endormi de Karim, Camille contemplait leur avenir avec un mélange d’espoir et d’appréhension. Dans 5 mois, leur contrat de mariage prendrait fin. Elle était censée repartir en France, reprendre sa vie académique comme si cette année n’avait été qu’une parenthèse.

 Mais comment retourner à cette existence après avoir découvert un amour si inattendu ? Comment ses ambitions professionnelles avec les contraintes inhérentes au rôle d’épouse d’un chef d’état ? Et surtout, comment transformer un arrangement temporaire en un engagement permanent sans sacrifier son identité ? Ces questions tournaient dans son esprit lorsque Karim s’éveilla et la regarda avec une tendresse qui fit fondre momentanément ses inquiétudes.

 “À à quoi pensez-vous si intensément ?” demanda-t-il en repoussant une mèche de cheveux de son visage. “À nous !” répondit-elle honnêtement, à l’avenir. Une ombre passa sur le visage de Karim. Le contrat. Elle acquissa silencieusement. “Camille !” dit-il en se redressant pour lui faire face. “Je ne veux pas que vous partiez dans 5 mois. Je veux que notre mariage devienne réel, permanent.

 Son cœur bondit à ses mots, mais la raison lui rappelait les complexités de leur situation. Karim, je vous aime, mais je ne suis pas certaine de pouvoir être l’épouse que votre position exige. J’ai ma carrière, mes ambitions. Je ne suis pas né pour les protocoles et les contraintes de la royauté. À sa surprise, il sourit.

 C’est exactement pourquoi vous êtes parfaite. Cet Émirat a besoin de changement, d’ouverture, de modernité. tout ce que vous représentez ensemble. Nous pourrions accomplir tellement plus que ce que nos traditions permettraient séparément. Et si cela ne fonctionne pas ? Demanda-t-elle exprimant sa peur la plus profonde.

 Si nous découvrons que l’amour ne suffit pas face aux pressions extérieures, Karim prit ses mains dans les siennes, son regard intense et sincère. Alors nous aurons essayé. Mais je crois en nous, Camille. Je crois que ce qui a commencé comme un arrangement pragmatique est devenu quelque chose de plus fort, de plus résilient que n’importe quel mariage traditionnel.

 Ces paroles prononcées avec tant de conviction ébranlèrent de ces dernières résistances. Pourtant, une question persistait. Et votre conseil, votre famille, accepteront-ils que leur chair transforme un mariage de convenance temporaire en une union permanente avec une étrangère ? Un sourire malicieux apparut sur les lèvres de Karim.

 Ils n’ont jamais su que notre mariage était temporaire. Seul vous, moi, Ibrahim et maintenant Soraya connaissons les termes de notre contrat original. Cette révélation l’a surpris. Vous avez toujours prévu cette possibilité ? Non, admit-il, j’étais sincèrement convaincu que notre arrangement resterait strictement professionnel, mais j’étais assez prudent pour ne pas fermer complètement la porte à d’autres possibilités. Camille sourit touché par cette confession. Donc techniquement, rien ne nous empêche de simplement

continuer. Rien, si ce n’est votre consentement, confirma-t-il. Mais je ne vous demande pas simplement de rester. Je vous demande de repenser notre contrat non plus comme un arrangement temporaire avec une clause de sortie, mais comme un partenariat véritable fondé sur l’amour et le respect mutuel. Il marqua une pause, soudain nerveux d’une manière qu’elle ne lui avait jamais vu.

 Je vous demande, Camille Le Fèvre, non plus d’être mon épouse sur le papier, mais de l’être dans votre cœur pour aussi longtemps que nous le souhaiterons tous les deux. Les larmes aux yeux, Camille réalisa le chemin parcouru depuis cette première rencontre dans la suite d’hôtel parisienne.

 Comment deux personnes aux motivations initialement si pragmatique avèrent découvert contre toute attente un amour authentique et transformateur. “Oui”, répondit-elle simplement son cœur débordant d’émotion. Oui, je veux être votre épouse Karim, pas pour un contrat, pas pour un arrangement, mais parce que je vous aime.

 Alors qu’il l’attirait dans ses bras, s’élant leur nouvel engagement d’un baiser passionné, Camille songea que parfois les histoires les plus belles commençaient par les prémisses les plus improbables et que l’amour véritable avait cette capacité unique de transformer un simple contrat en une promesse du cœur. 3 mois s’écoulèrent dans un équilibre précaire entre bonheur privé et devoir public.

Camille s’adaptait progressivement à son rôle permanent d’épouse du Cher, naviguant avec une assurance croissante dans les méandres du protocole et de la politique. Sa thèse avançait également, enrichie par son accès privilégié au trésor culturel de l’émirat et son directeur à Paris se montrait enthousiaste face aux découvertes qu’elle partageait lors de leur visioconférence régulière.

 Karim quant à lui s’affirmait comme un dirigeant progressiste mais respectueux des traditions, gagnant le respect des anciens tout en insufflant une énergie nouvelle à l’administration. Avec Camille à ses côtés, il mettait en place des initiatives culturelles et éducatives qui renforçaient les liens entre l’émirat et l’Occident, particulièrement la France.

 Leur bonheur semblait complet, leur avenir tracé dans une harmonie qu’il n’auraiit jamais cru possible lors de leur première rencontre. Pourtant, comme l’avait un jour observé le vieux cher Nasser, la vie offre rarement les circonstances que l’on souhaite, mais toujours celle dont on a besoin pour grandir.

 L’épreuve vint d’une source inattendue lors d’une réception officielle en l’honneur d’une délégation économique internationale. Parmi les invités se trouvait Pierre Valemmont, un industriel français que Karim connaissait depuis ses années d’étude à Paris. “Cher alfa”, s’exclama l’homme en s’approchant, une coupe de champagne à la main. Quel plaisir de vous revoir après toutes ces années.

Karim l’accueillit avec une cordialité professionnelle, présentant Camille comme son épouse. L’industriel la dévisagea avec une familiarité déplaisante. Camille Le Fèvre. Ce nom me dit quelque chose, m-t-il. N’étiez-vous pas assistante de recherche à la Sorbonne il y a quelques années ? En effet, confirma-t-elle mal à l’aise sans trop savoir pourquoi. J’y termine actuellement mon doctorat.

 Fascinant”, commenta Valmont avec un sourire qui n’atteignait pas ses yeux. “Le monde académique vous a mené bien loin de la tour d’ivoire universitaire. La conversation dériva vers des sujets économiques, mais Camille ne pouvait se défaire de l’impression que l’homme la scrutait avec une curiosité malsine.

 Plus tard dans la soirée, alors qu’elle se rendait aux toilettes, elle le trouva qui l’attendait dans un couloir désert. “Madame Alfayès !” dit-il en s’inclinant légèrement, une ironie perceptible dans sa voix. Où devrais-je dire, docteur Le Fèvre ? Monsieur Valmont, répondit-elle froidement. Puis-je vous aider ? Il s’approcha envahissant délibérément son espace personnel.

 Je me demandais simplement comment une doctorante sans fortune ni relation particulières se retrouve soudainement marié à l’un des hommes les plus riches du Moyen-Orient. Une coïncidence fascinante, n’est-ce pas ? La menace voilée dans ses paroles glaça à Camille, mon mariage ne vous regardant rien.

 Au contraire, sourit-il, les affaires d’état sont l’affaire de tous, surtout quand elles impliquent des arrangements inhabituels. Avant qu’elles puisse répondre, une voix ferme interrompit leur échange. Ma femme vous a-t-elle manqué Valement ? Karim se tenait à quelques pas, son visage impassible mais ses yeux brillants d’une colère contenue. L’industriel recula immédiatement, adoptant une posture plus respectueuse.

 “Je félicitais simplement madame pour son excellent français”, répondit-il avec un sourire forcé. “On le croirait maternel.” Il l’est”, répliqua sèchement Karim en offrant son bras à Camille, “Si vous voulez bien nous excuser.” Dans leur suite privée, plus tard cette nuit-là, Camille ne put dissimuler son inquiétude.

 “Il sait quelque chose”, dit-elle en faisant les sant pas ou il soupçonne quelque chose. La façon dont il me regardait, Karim, qui défaisait sa cravate devant le miroir se tourna vers elle. Valemont a toujours été un opportuniste. S’il a des doutes sur la nature initiale de notre mariage, c’est probablement parce qu’il me connaissait à Paris comme un homme peu enclin aux engagements. Et s’il parle, s’il répand des rumeurs.

 Des rumeurs sur quoi exactement ? Demanda Karim en s’approchant pour prendre ses mains tremblantes. Que notre mariage n’était pas conventionnel à ses débuts. Cela ne change rien à ce que nous sommes aujourd’hui. Mais cela pourrait entacher votre réputation, votre légitimité. Camille”, dit-il doucement en encadrant son visage. “Notre amour est réel.

 Notre engagement l’it aussi. Le reste appartient au passé.” Ses paroles la réconfortèrent momentanément, mais une angoisse sourde persistait en elle comme un pressentiment que cette rencontre n’était que le prélude à une tempête plus grande.

 Sa prémonition se confirma une semaine plus tard lorsqu’Ibrahim lui apporta discrètement une tablette avec un article d’un journal à scandale français. Le titre sensationnaliste proclamait “L’épouse acheté du cher, le mariage arrangé qui fait trembler un émirat”. L’article truffé d’inexactitude, mais contenant suffisamment de vérités pour être dangereux, prétendait révéler les dessous d’un contrat matrimonial temporaire signé entre Karim et une obscure chercheuse française moyennant une somme astronomique.

 Une source proche du couple, Valmont sans doute suggérait que le mariage n’avait qu’un but. permettre à Karim d’accéder au pouvoir en respectant formellement la tradition. “Son altesse est déjà informée”, dit Ibrahim avec une gravité inhabituelle. Il est en réunion d’urgence avec ses conseillers. Camille sentit le sol se dérober sous ses pieds.

 Tout ce qu’ils avaient construit ensemble, leur bonheur, leur crédibilité, l’acceptation progressive de son rôle par la population semblait soudain menacé par les ombres de leur passé. Lorsque Karim revint finalement dans leurs appartements, son visage était marqué par une tension qu’elle ne lui avait pas vu depuis longtemps. “Nous devons parler”, dit-il simplement.

 Son ton neutre l’effray plus que la colère ne l’aurait fait. “Karim, je suis désolé. Cet homme Valmont, ce n’est pas ta faute coupa-t-il, passant inconsciemment au tuto qu’il n’utilisait que dans leurs moments les plus intimes. Mes conseillers pensent que nous avons deux options.

 Ner catégoriquement et poursuivre le journal en diffamation où il hésita et cette pause fit battre le cœur de Camille plus fort. “Où, demanda-t-elle redoutant la réponse ou confirmer que notre mariage était initialement un arrangement, mais qu’il s’est transformé en une union véritable, ce qui est la vérité.” Camille le dévisagea. Stupéfaite.

 Tu envisages sérieusement d’admettre publiquement que notre mariage a commencé comme un contrat ? La transparence pourrait être notre meilleure défense, expliqua-t-il en se passant une main dans les cheveux. Geste rare qui trahissait son agitation. Une histoire d’amour née d’un arrangement pragmatique. Cela raisonne avec notre culture, avec notre histoire.

Mon propre grand-père a épousé ma grand-mère dans un mariage arrangé avant de tomber profondément amoureux d’elle. Mais cela ne compromettrait pas ton autorité, ta légitimité. Karim s’approcha d’elle, prenant ses mains dans les siennes.

 Ma légitimité ne vient pas seulement de mon mariage, mais de mon sang, de mes actes, de mes décisions pour mon peuple. Oui, il y aura des critiques, des moqueries peut-être, mais je préfère affronter la vérité que vivre dans la peur constante qu’elle ne soit révélée. Camille sentit une vague d’admiration mêlée d’appréhension. Et moi dans tout ça, comment serais-je perçu ? Honnêtement, il soupira.

 Certains te verront comme une opportuniste, d’autres comme une femme courageuse qui a pris un risque extraordinaire et a trouvé l’amour dans les circonstances les plus improbables. Le silence s’installa entre eux, lourd de la décision qui pesait sur leurs épaules. “Il y a une troisième option”, dit finalement Camille, une résolution nouvelle dans sa voix.

 “Je pourrais partir.” “Quoi ?” Karim la regarda avec stupéfaction. Si je partais maintenant retourner en France confirmait que notre mariage était temporaire dès le début, toute la responsabilité retomberait sur moi. Tu pourrais te présenter comme trompé, manipulé même. C’est absolument hors de question, répondit-il fermement.

Je ne te laisserai pas te sacrifier ainsi. Ce ne serait pas un sacrifice si cela protégeit tout ce que tu as construit, tout ce pourquoi ton père et ton grand-père ont travaillé. Karim prit son visage entre ses mains, son regard intense plongeait dans le sien. Écoute-moi bien, Camille, nous sommes dans cette situation ensemble.

 Nous en sortirons ensemble. Je ne permettrai pas que notre histoire d’amour soit réduite à un scandale sordide, ni que tu portes seul le poids de décision que nous avons prise à deux. Les larmes aux yeux. Elle fut frappée par la force de son engagement, par cette loyauté qui transcendait les calculs politiques.

 Alors, que faisons-nous ? Demanda-t-elle doucement. Nous disons la vérité, décida-t-il, mais à notre façon selon nos termes. Le plan qu’ils élaborèrent et cette nuit-là, avec l’aide de Soraya et des conseillers les plus fidèles de Karim, était audacieux dans sa simplicité. Au lieu de réagir défensivement à l’article, il prendrait l’initiative en accordant une interview exclusive à un journaliste respecté racontant leur histoire complète.

Comment un arrangement pragmatique s’était transformé en un amour véritable qui avait surpris les deux parties. C’est risqué, avertit Soraya, mais c’est aussi profondément humain. Et les gens, qu’ils soi d’Alkazir ou d’ailleurs, répondent à l’authenticité.

 L’interview fut programmée pour la semaine suivante, laissant à Camille et Karim le temps de préparer non seulement leurs réponses, mais aussi leur propre compréhension de ce qu’ils allaient révéler, car admettre publiquement les origines de leur union signifiait également confronter des vérités qu’il n’avaient peut-être pas pleinement exploré entre eux.

 Un soir, alors qu’il finalent les détails de leur stratégie, Camille posa la question qui la hantait depuis l’apparution de l’article. “Regrettes-tu parfois ?” demanda-telle doucement. Pas de m’avoir épousé, mais d’avoir choisi cette solution plutôt qu’un mariage traditionnel arrangé avec une femme de ton milieu. Karim la regarda longuement, pesant sa réponse. Il y a des jours comme aujourd’hui, où je me dis que j’aurais pu t’épargner tout ceci : l’exposition médiatique, les jugements, les sacrifices que tu as fait pour t’adapter à ma vie. Il fit une pause caressant doucement sa joue. Mais

ensuite, je me rappelle que si j’avais choisi la voix traditionnelle, je n’aurais jamais connu cet amour qui me transforme chaque jour. Je n’aurais jamais su ce que c’est que d’être aimé pour moi-même, pas pour mon titre ou ma fortune.

 Ces paroles touchèrent Camille au plus profond de son être, confirmant ce qu’elle savait déjà, mais avait besoin d’entendre dans ce moment de doute. Et toi, demanda-t-il à son tour, regrettes-tu d’avoir signé ce contrat qui a changé ta vie ? Elle sourit à travers les larmes qui menaçaièrent de couler. “Comment pourrais-je regretter la décision qui m’a mené à toi ?” “Oui, le chemin a été compliqué et il le sera probablement encore.

 Mais si c’était à refaire, je signerai ce contrat sans hésiter, sachant où il me conduirait.” Leur éreinte dans ce moment de vulnérabilité partagée c’est là une fois de plus leur engagement l’un envers l’autre au-delà des contrats et des conventions.

 L’interview réalisée dans les jardins du palais par une journaliste française respectée fut une expérience éprouvante mais libératrice. Avec une honnêteté calculée mais sincère, Karim et Camille racontèrent leur histoire, les circonstances de leur rencontrre, le contrat initial motivé par les pressions traditionnelles, puis l’évolution inattendue de leurs sentiments.

 Ce qui a commencé comme un arrangement pragmatique s’est transformé en la plus grande bénédiction de ma vie”, déclara Karim tenant la main de Camille sous le regard attentif de la caméra. Notre histoire n’est pas conventionnelle, mais elle est authentique. Et dans un monde où les apparences primment souvent sur la vérité, nous avons choisi d’embrasser cette authenticité avec ses imperfections et ses beautés.

 Camille, de son côté, parla de son cheminement personnel, comment elle était passée d’une universitaire focalisée sur sa carrière à une femme découvrant une nouvelle dimension de sa vie sans pour autant abandonner ses ambitions intellectuelles. “L’amour véritable ne vous diminue pas”, dit-elle. avec une conviction tranquille. Il vous agrandit, vous ouvre à des possibilités que vous n’auriez jamais envisagé.

 L’interview fut diffusé simultanément en France et dans l’émirat, suscitant des réactions contrastées mais majoritairement favorables. Là où certains critiques voyaient un calcul cynique, la plupart des observateurs furent touchés par l’humanité de cette histoire d’amour improbable. Alassir, la population initialement choquée, se rallia progressivement derrière son cher et son épouse française, voyant dans leur parcours un mélange de respect des traditions, les mariages arrangés faisant partie de la culture locale et d’ouverture à la modernité, l’amour

comme fondement ultime d’une union durable. Une semaine après la diffusion, alors que la tempête médiatique commençait à s’apaiser, Camille et Karim se retrouvèrent dans leur refuge préféré, la maison du désert où ils s’étaient rendus pour quelques jours de répis bien mérité.

 Assis sur leur promontoir rocheux favori, contemplant le soleil qui se couchait sur les dunes, Karim sortit un petit écrin de sa poche. “Qu’est-ce que c’est ?” demanda Camille surprise. “Quand nous nous sommes mariés”, expliqua-t-il en ouvrant les crains pour révéler une bague serie d’un saphir entouré de diamants.

 “C’était un contrat signé dans un bureau parisien sans les rituels qui accompagnent normalement un engagement de cette importance.” Il prit sa main gauche où brillait déjà l’alliance officielle qu’elle portait depuis le début. Cette bague représentait notre arrangement, mais ceci, il sortit la nouvelle bague de son écrin. “Ceci représente notre choix, notre amour, notre vérité. Les larmes aux yeux, Camille regarda Karim glisser la bague à son doigt à côté de l’alliance originale.

 “Ce n’est pas une demande en mariage puisque nous sommes déjà mariés”, dit-il avec un sourire tendre. “C’est une promesse renouvelée, cette fois faite non par obligation ou calcul, mais par amour et par choix. Sous le ciel étoilé du désert, leurs lèvres se rencontrèrent dans un baiser qui cellait cette nouvelle promesse, symbole d’un amour né des circonstances les plus improbables, mais devenu plus fort que toutes les conventions.

 “Je t’aime, Karim Alfayez”, murmura Camille contre ses lèvres. “Non pas parce qu’un contrat me lie à toi, mais parce que mon cœur a choisi de t’appartenir et je t’aime, Camille Lefèvre Alfa”, répondit-il avec une émotion palpable. Pour toutes les vies que nous vivrons ensemble, au-delà de tout contrat, de toute convention. Enlacé sous les étoiles, ils contemplèrent l’avenir qu’il construirait ensemble, un avenir fondé non plus sur un arrangement temporaire, mais sur la vérité intemporelle de leur amour.

 Un an s’était écoulé depuis la tempête médiatique qui avait failli ébranler leur union. Assise dans le jardin privé de leurs appartements au palais, Camille relisait les dernières modifications de sa thèse avant de l’envoyer à son directeur à Paris. Le soleil de fin d’après-midi baignait la terrasse d’une lumière dorée tandis que le léger clapotti de la fontaine créait une ambiance apaisante.

 Docteur Le Fèvre Alfay annonça une voix familière, toujours aussi studieuse. Camille leva les yeux pour découvrir Karim qui l’observait avec un sourire affectueux. Elle lui rendit son sourire, toujours émue par la façon dont il prononçait son nom complet, la reconnaissance de sa double identité, de sa carrière et de leur union.

 “La soutenance est dans trois semaines”, lui rappela-t-elle en fermant son ordinateur. “Je veux que tout soit parfait.” Il s’approcha pour déposer un baiser sur son front. “Ce sera parfait comme tout ce que tu entreprends.” Sa confiance la touchait comme toujours. Ces derniers mois avaient été intense mais gratifiant.

 Après le scandale initial, ils avaient transformé l’épreuve en opportunité, redéfinissant non seulement leurs relations aux yeux du monde, mais aussi leur rôle respectif dans l’émirat. Camille avait officiellement lancé une fondation pour la préservation du patrimoine culturel d’Alcassir mettant son expertise académique au service de projets concrets qui bénéficiaient directement à la population.

 Elle enseignait également à l’université nationale formant une nouvelle génération de conservateurs et d’historiens de l’art. Karim, de son côté s’était affirmé comme un dirigeant moderne mais respectueux des traditions, navigant habilement entre les attentes des conservateurs et les aspirations progressistes de la jeunesse.

 Ensemble, il forma un couple dont l’influence s’étendait bien au-delà des frontières de l’émira, symbolisant un pont entre culture et génération. J’ai une surprise pour toi”, annonça Karim en s’asseyant face à elle. Les rénovations sont terminées. Le visage de Camille s’illumina. “Vraiment ? La maison est prête ?” Il acquissa avec un sourire. Ibrahim m’a confirmé que les derniers artisans ont quitté les lieux ce matin.

Nous pouvons y aller dès ce weekend si tu le souhaites. Cette nouvelle l’a rempl d’une joie anticipée. Quelques mois après la crise médiatique, ils avaient en pris une décision significative. Rénover complètement la maison du désert.

 leur avre de paix pour en faire un lieu qui reflétait véritablement leur union, un mélange harmonieux de leurs deux cultures. “J’ai hâte de voir le résultat”, dit-elle en serrant sa main, surtout la bibliothèque et le studio. “El nurserie”, demanda-t-il doucement, son regard s’attardant sur le ventre de Camille, encore plat, mais qui dans quelques mois abriterait la preuve vivante de leur amour.

 Elle posa sa main libre sur son ventre, un geste devenu instinctif depuis qu’ils avaient appris la nouvelle trois semaines auparavant. “La nurserie surtout”, confirma-t-elle avec émotion. Leur enfant à être représentaient un nouveau chapitre dans leur histoire improbable.

 Un chapitre qu’il n’aurait jamais imaginé lors de cette première rencontre dans une suite d’hôtel parisienne lorsqu’un cher austère avait proposé un contrat de mariage temporaire à une doctorante sceptique. “As-tu réfléchi à la façon dont nous l’annoncerons ?” demanda Karim, son pouce caressant doucement le dos de sa main. “Pas de conférence de presse cette fois”, répondit-elle avec un petit rire. “Peut-être simplement le laisser se savoir naturellement lorsque ce sera visible.

” Il acquiéta comprenant son désir de garder cette joie privée aussi longtemps que possible. Leur vie publique était suffisamment intense sans y ajouter la pression médiatique d’une grossesse royale. Soraya le soupçonne déjà, confia-t-il avec amusement. Elle m’a demandé hier pourquoi tu avais refusé le vin lors du dîner avec l’ambassadeur.

 Ta tante voit tout soupira Camille. Mi exaspérée, mi admirative. Elle sera une grandante formidable. Et tes parents, quand leur dias-tu ? Cette question amenait une ombre de complication. Les parents de Camille, simples instituteurs de province, avaient eu du mal à s’adapter à la nouvelle réalité de leurs filles. Ils avaient finalement accepté son mariage avec Karim, surtout après avoir appris la vérité sur ses origines et visité l’Émirat à plusieurs reprises. Mais la distance géographique et culturelle restait un défi. “Lors de

leur visite le mois prochain,” décida-t-elle, “Ce sera mieux de leur annoncer en personne.” Karim approuva sa décision. Ils seront ravis. Ton père ne cesse de me demander quand nous leur donnerons un petit enfant. Cette remarque la fit sourire.

 Son père, initialement méfiant envers ce gendre improbable, avait développé avec Karim une relation de respect mutuelle qui s’approfondissait à chaque visite. Le weekend suivant, ils s’échappèrent discrètement vers la maison du désert, laissant derrière eux les obligations palacialtiales pour quelques jours de tranquillité. Le trajet en quatre et quat était devenu un rituel qu’ils appréciaent.

 ces heures de transition entre leurs deux mondes où ils pouvaient simplement être ensemble sans protocole ni audience. Lorsqu’ils arrivèrent enfin, le soleil commençait à décliner, baignant la vieille demeure restaurée d’une lumière embrée qui manifiait ses nouvelles façades ocre et terracota.

 Camille sentit son cœur s’accélérer d’anticipation tandis que Karim arrêtait le véhicule devant l’entrée principale. “Prête à découvrir notre maison ?” demanda-t-il en lui prenant la main. Le mot notre raisonnait avec une signification particulière. Ce n’était plus la maison ancestrale des Alphaès ni simplement un lieu de retraite du cher. C’était leur création commune, un espace conçu pour refléter leur union unique.

L’intérieur la laissa sans voix. Les artisans avaient magistralement exécuté leur vision, préserver l’architecture traditionnelle tout en intégrant des éléments contemporains et des touches françaises subtiles. Les cours intérieurs avec leurs fontaines avaient été conservées mais agrémenté de nouvelles plantations qui rappelaient les jardins méditerranéens.

 Les mouchara traditionnelles filtraient toujours la lumière mais certains avaient été redessinés avec des motifs géométriques évoquant l’art d’éco français. C’est exactement comme je l’imaginais”, murmura Camille, ému aux larmes. “Non, c’est mieux encore.” Karim, visiblement ému, lui aussi par sa réaction, la guida à travers les différentes pièces, chacune racontant une partie de leur histoire commune.

 La bibliothèque, autrefois domaine exclusif de Samira, avait été agrandie et réorganisé pour accueillir leur collection respectives, les ouvrages d’art et d’architecture de Camille, côtoyant harmonieusement les livres d’histoire et de politique de Karim. Et voici ton espace”, annonça-t-il en ouvrant une porte donnant sur une pièce lumineuse qu’elle n’avait jamais vu auparavant.

 Camille découvrit avec stupéfaction un studio d’art parfaitement équipé : chevalet, matériel de peinture, table à dessin, ordinateur spécialisé pour la conception architecturale. Les grandes fenêtres offraient une vue imprenable sur le désert, capturant la magie changeante de la lumière sur les dunes.

 “Comment as-tu su ?”, demanda-t-elle, touchée par cette attention. Je t’ai observé, répondit-il simplement, la façon dont tu regardes les bâtiments dont tu dessines constamment dans les marges de tes notes. Tu es une chercheuse, oui, mais aussi une créatrice. Je voulais te donner un espace pour exprimer cette part de toi.

 Cette compréhension profonde de qui elle était, au-delà des rôles et des titres la bouleversa. Elle se blottit contre lui, submergée par la gratitude et l’amour. “Il reste une pièce à voir”, murmura-t-il contre ses cheveux. Main dans la main, ils montèrent à l’étage où une petite pièce adjacente à leur chambre principale avait été transformée en une urcerie au ton doux et apaisant.

Le mobilier n’était pas encore installé. Ils avèrent décidé d’attendre que la grossesse soit plus avancée. Mais l’espace lui-même, avec ses murs aux fresques délicates représentant des comptes des deux cultures, étaient parfait.

 Notre enfant grandira entre deux mondes”, dit doucement Camille, contemplant les illustrations qui racontaient aussi bien les fables de la fontaine que les comptes des miles et une nuit. Comme toi ! Karim l’enlaça par derrière, posant ses mains sur son ventre. Mais contrairement à moi, il ou elle n’aura jamais à choisir entre ses mondes. Notre enfant sera le pont, pas l’abîme.

” Cette promesse si simple et pourtant si profonde résumait tout ce qu’ils avaient construit ensemble. Un amour qui transcendait les frontières, les cultures, les convenances. Cette nuit-là, allongée dans leur nouveau lit face aux larges fenêtres qui encadraient le ciel étoilé du désert, ils parlèrent longuement de l’avenir, non plus avec l’incertitude qui avait marqué leur première conversation, mais avec la sérénité de ceux qui ont traversé des épreuves et en sont sortis plus fort.

 On m’avait dit le jour où je suis entré dans cette suite d’hôtel à Paris que je finirais par tomber profondément amoureuse de l’homme arrogant qui me proposait un contrat de mariage temporaire commençaille avec un sourire nostalgique.

 Et si on m’avait dit que cette française obstinée qui remettait en question chacune de mes conditions deviendrait non seulement mon épouse mais ma partenaire, mon ancre, la mère de mon enfant, continua Karim en caressant tendrement sa joue. La vie a un sens de l’humour particulier”, conclut-elle en se blotissant contre lui. “Mon père disait souvent que Dieu écrit droite avec des lignes courbe”, murmura-t-il.

 “Je comprends maintenant ce qu’il voulait dire. L’heure étrainte cette nuit-là était différente, plus profonde, plus complète, comme si la rénovation de cette maison ancestrale marquait aussi une nouvelle phase de leur relation, enraciné dans tout ce qu’ils avaient traversé mais tournit résolument vers l’avenir qu’ils construisaient ensemble.

 Au matin, Camille se réveilla avant Karim et se glissa silencieusement hors du lit. Enveloppé dans un châle léger, elle sortit sur la terrasse qui surplombait le désert, s’éveillant sous les premières lueurs de l’aube. L’air était encore frais, pur, vibrant de possibilités.

 Elle pensa au chemin parcouru depuis cette proposition inattendue dans une bibliothèque parisienne. Les doutes, les conflits, la découverte progressive d’un homme complexe derrière le masque du cher distant, l’éclosion d’un amour. qui avait surpris leurs deux cœurs pourtant bien gardés. Elle pensa au contrat initial, à ses clauses froides et précises, à la date d’expiration qu’ils avèrent depuis longtemps dépassé.

 Ce qui avait commencé comme une transaction limitée dans le temps s’était transformé en un engagement sans fin, enrichi chaque jour par de nouvelles découvertes, de nouveaux défis, de nouvelles joies partagées. “À quoi penses-tu si intensément ?” demanda la voix de Karim derrière elle, échée des mois auparavant dans ce même désert. Elle se tourna vers lui, le cœur débordant d’une émotion qu’aucun contrat n’aurait pu prévoir ni contenir.

 Je pense que parfois les plus beaux voyages commencent par les itinéraires les plus improbables. Il sourit, comprenant parfaitement ce qu’elle voulait dire et l’attira contre lui pour contempler ensemble le soleil qui se levait sur leur désert, sur leur maison, sur leur vie commune.

 Une vie qui avait commencé par un contrat mais s’était épanoui en quelque chose d’infiniment plus précieux. un amour véritable au-delà de toute convention, de toute attente, de tout calcul. Étandis que les premières lueurs dorées touchèrent les dunes, Camille songea que le véritable miracle n’était pas qu’ils aient signé ce contrat improbable, ni même qu’il soi tombé amoureux contre toute attente.

 Le miracle était qu’ils aient eu le courage de reconnaître cet amour, de l’accepter malgré les risques, de le nourrir malgré les obstacles et finalement de le célébrer devant le monde entier, non plus comme une transaction temporaire, mais comme l’engagement le plus authentique et le plus durable qu’ils auraient jamais pris.

 car au-delà des contrats, des conventions et des calculs, c’était bien l’amour dans toute sa complexité imprévisible qui avait écrit leur histoire, une histoire qui ne faisait que commencer. M.

 

Related Articles

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Back to top button