OBSTRUCTION SANS PRÉCÉDENT À L’ASSEMBLÉE : « CYNISME ET LÂCHETÉ » ! La Présidente Prise de Panique Coupe un Député en Plein Rappel au Règlement
Le cœur de la démocratie française, l’Assemblée Nationale, a été le théâtre d’une confrontation d’une rare violence, révélant au grand jour la stratégie d’obstruction massive employée par certains groupes politiques. Une séquence, filmée en direct, a montré une Présidente de séance manifestement sous pression, paniquant au point de couper le micro d’un député en pleine intervention, puis un élu de l’opposition dénonçant sans filtre le « cynisme et la lâcheté » de ses collègues. Ce n’est plus un débat budgétaire, mais une crise de procédure sans précédent qui menace de paralyser le travail parlementaire.
Le Coup de Force : Micro Coupé et Règle Bafouée
L’escalade a commencé par un simple rappel au règlement, formulé par le député Verni, concernant l’irrecevabilité d’un sous-amendement déposé sous l’amendement 3838 du gouvernement. Le fond de sa démarche était clair : contester l’application stricte des délais de dépôt, notamment lorsque le gouvernement lui-même dépose un amendement tardif.
Le règlement, selon le député, est limpide : une fois que le gouvernement ou la commission saisie fait usage de la faculté de déposer des amendements après l’expiration du délai initial, cette contrainte ne s’applique plus aux amendements des députés portant sur le même article ou venant en concurrence. En d’autres termes, si le gouvernement ouvre la porte à de nouveaux dépôts, le délai n’est plus opposable.
C’est là que la tension est montée d’un cran. Alors que le député tentait d’expliquer comment il était censé « anticiper » le dépôt d’un amendement du gouvernement pour soumettre son propre sous-amendement, la Présidente de séance, visiblement à cours d’argumentation juridique, lui a coupé la parole. Elle a maintenu que la procédure avait été respectée, déclarant le règlement non pas caduc, mais « respecté », mettant fin abruptement à l’intervention. Cet usage autoritaire de la présidence, en coupant le débat sur l’interprétation même du règlement, a mis en lumière la fébrilité qui régnait sur l’estrade.
L’Obstruction Massive : 2900 Amendements en Question
Le véritable cœur du problème a été mis à nu par l’intervention cinglante d’un autre député, qui a pointé du doigt la stratégie d’obstruction massive et inédite orchestrée par certains groupes. Il a révélé que, sur un total de 3200 amendements déposés, près de 2900 amendements restaient à examiner.
Le problème est arithmétique et factuel. Si seulement une centaine d’amendements peuvent être traités par jour dans le temps imparti pour l’étude du budget, il est mathématiquement impossible d’examiner 2900 amendements dans les délais. Cette manœuvre, connue sous le nom de “filibustering,” vise non pas à amender le texte, mais à empêcher le Parlement de voter le budget dans sa globalité.

L’élu a interpellé ses collègues avec une rare virulence. Il a exigé que les groupes en question, désignant notamment la droite républicaine et les députés du bloc central (tandis qu’il soulignait que le Rassemblement National et les Socialistes avaient respecté la jauge), « s’expriment et affirment devant les Françaises et les Français qui nous regardent et les médias qui commentent que vous ne voulez pas respecter les délais. »
L’Accusation de « Cynisme et Lâcheté »
L’accusation principale lancée par l’élu était double :
- Le Cynisme : Les groupes politiques visés affichent publiquement, à la télévision, leur soutien au « pouvoir du Parlement », leur volonté de « débattre » et d’« aller au bout du budget ». Or, dans le même temps, ils déposent des amendements dont le nombre rend factuellement et sans discussion possible la tenue du délai impossible. C’est l’hypocrisie de dire une chose en public et d’en faire une autre en coulisse.
- La Lâcheté : Cette stratégie de blocage n’est pas assumée. Les députés en cause refusent d’affirmer publiquement aux Français que leur objectif est de faire dérailler le calendrier budgétaire. L’élu a ainsi dénoncé : « C’est quand même incroyable d’avoir à la fois du cynisme et de la lâcheté… vous n’assumez pas cette vérité devant les Français. »
Il a résumé la situation comme étant un niveau de mensonge et de théâtre jamais vu sous la Vème République. En sommant ses adversaires de « prendre la parole » et d’« expliquer aux Français » comment ils comptent débattre de 2900 amendements au rythme de 100 par jour, il a réduit la posture de l’opposition à une simple mascarade.
Un Détournement de la Démocratie

Cette séquence, qui a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, pose une question fondamentale sur la nature du débat démocratique. L’amendement est un outil essentiel du pouvoir législatif, permettant d’améliorer la loi et d’exprimer les nuances politiques. Cependant, lorsque cet outil est détourné à des fins d’obstruction systématique, il devient une arme de paralysie.
L’objectif de cette manœuvre n’est plus d’amender le texte, mais de forcer le gouvernement à recourir à des procédures d’exception, comme l’article 49.3 de la Constitution. En d’autres termes, l’obstruction par le nombre d’amendements est une stratégie pour rendre l’Assemblée inopérante et délégitimer le processus démocratique aux yeux du public.
Au-delà de l’éclat de voix et du micro coupé, le message est clair : une partie de l’Assemblée a choisi le blocage total, au risque de décrédibiliser le rôle du Parlement et de priver la France d’un vote clair sur ses orientations budgétaires. L’enjeu n’est plus seulement financier, mais institutionnel. L’exigence de vérité et de transparence lancée par l’élu résonne comme un appel à la responsabilité face à ce « théâtre » politique où la vérité est masquée par un océan d’amendements.


