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« Un Accident Nucléaire Est une Excellente Nouvelle » : Jancovici Défend le Nucléaire avec des Arguments Chocs

Le Paradoxe de la Biodiversité : Quand Tchernobyl Devient une « Réserve Naturelle Parfaite »

 

Jean-Marc Jancovici. L’ingénieur, enseignant et figure incontournable du débat énergétique et climatique en France, est habitué aux déclarations qui secouent. Mais son dernier coup d’éclat, asséné lors d’une interview, dépasse toutes les attentes en matière de controverse. En plein débat sur les risques comparés des sources d’énergie, l’expert a lâché une phrase qui, prise au premier degré, ferait hurler de désespoir n’importe quel militant écologiste : « Un accident de centrale est une excellente nouvelle car ça crée instantanément une réserve naturelle parfaite. »

L’ironie du propos est immédiatement démentie par l’orateur lui-même. Non, ce n’est pas de l’ironie, insiste Jancovici, mais une « réalité » étayée par l’observation scientifique. Cette affirmation, qui a instantanément enflammé les réseaux sociaux et la sphère médiatique, repose sur un paradoxe troublant, celui de Tchernobyl : l’une des pires catastrophes industrielles du XXe siècle aurait, dans ses conséquences sur le milieu naturel, agi comme une véritable « bénédiction pour la biodiversité ».

 

Tchernobyl : Le Sanctuaire Inattendu

 

Pour comprendre la logique implacable et dérangeante de Jancovici, il faut se pencher sur la zone d’exclusion qui entoure la centrale accidentée en Ukraine. Il cite des congrès de biologistes dont les conclusions vont à l’encontre du récit d’un désastre environnemental total. L’évacuation humaine massive et l’interdiction d’accès à la zone ont créé une vacance écologique que la nature a immédiatement comblée.

« C’est un paradoxe de voir que Tchernobyl a créé instantanément une réserve naturelle », explique-t-il, avant d’égrener les preuves : le retour des loutres, des castors, et même la réintroduction réussie des chevaux de Przewalski. En l’absence de l’Homme, avec son urbanisation, son agriculture intensive, sa chasse et ses routes, la vie sauvage a prospéré malgré la radioactivité. Pour l’expert, si l’accident nucléaire est évidemment « problématique dans les conséquences humaines et sanitaires », il est un moteur de la régénération naturelle dès lors que l’activité anthropique cesse.

Cette posture radicale vise à déplacer le centre du débat : de la peur irrationnelle de l’atome, Jancovici nous force à considérer la menace environnementale la plus immédiate et la plus répandue, qui est avant tout l’occupation des sols et l’exploitation des ressources par l’Homme.

 

Le Diktat des Chiffres : Nucléaire Contre Énergies Diffuses

 

L’interview prend ensuite la forme d’un match chiffré, où Jancovici oppose la concentration de l’énergie nucléaire à la diffusion des Énergies Nouvelles et Renouvelables (ENR), notamment l’éolien et le solaire. Pour lui, la comparaison du risque doit être arbitrée non pas sur la peur d’un accident spectaculaire, mais sur l’impact global et structurel de chaque filière sur la biodiversité et les ressources planétaires.

L’Argument de la Biodiversité et des Ressources

Selon Jancovici, les biologistes eux-mêmes penchent en faveur du nucléaire. La raison est simple et double :

  1. Occupation des Sols : Le nucléaire est l’énergie qui occupe le moins de surface. Il avance un chiffre sidérant : « Il faut 1000 fois plus d’espace pour faire de l’électricité avec du solaire qu’avec du nucléaire pour arriver à la même quantité d’électricité produite dans l’année. » Cette dispersion massive d’installations (champs solaires, parcs éoliens) crée inévitablement des problèmes de congestion et génère une opposition locale croissante : ces fameux « J’en veux pas chez moi » qui bloquent les projets.
  2. Ressources en Métaux : Les ENR sont des filières gourmandes en matériaux rares et métaux. « Il faut 10 à 50 fois plus de métal… pour exploiter une énergie diffuse comme le vent ou le soleil que pour exploiter une énergie très concentrée comme le nucléaire par kilowattheure. » Cette demande exponentielle en métaux implique l’ouverture de toujours plus de mines, dont l’impact sur l’environnement et la biodiversité est, lui, immédiat, certain et souvent irréversible.

En conclusion, pour Jancovici, malgré l’idée reçue, le nucléaire est de loin l’option la moins destructrice pour les écosystèmes. Il réfute même l’idée que le réchauffement des rivières par les centrales soit fortement « attentatoire à la biodiversité », citant des études de comptage de poissons qui ne montrent pas de changement majeur dans l’abondance.

 

La Sécurité : Un Mythe Démoli par les Épidémiologistes

 

Le débat sur le risque pour la santé humaine est le point le plus explosif. L’intervieweur soulève logiquement le risque d’une catastrophe. Jancovici rétorque en s’appuyant sur des études épidémiologiques, les seules, selon lui, légitimes à documenter la santé humaine face aux risques énergétiques.

La conclusion qu’il en tire est un pavé dans la mare des anti-nucléaires : « Accident compris, l’énergie nucléaire est la plus sûre des énergies à parité avec l’éolien. »

Cette déclaration repose sur une analyse coût-bénéfice où le nombre de décès par térawattheure produit est comparé entre les filières. Les énergies fossiles, avec leurs émissions de particules fines, tuent des millions de personnes chaque année, un désastre sanitaire constant qui éclipse les bilans humains des accidents nucléaires majeurs.

Fukushima : Un « Problème Médiatique »

Jancovici ne s’arrête pas là et minimise ouvertement l’impact des accidents récents. Il maintient que Fukushima « a été surtout un problème médiatique majeur, mais pas un désastre sanitaire ou environnemental majeur » du point de vue des écosystèmes.

Environnement. Jean-Marc Jancovici : « Peser sur le débat présidentiel à  venir »

Concernant le désastre de Tchernobyl, il insiste sur sa singularité technique. Il rappelle que cet accident « n’est techniquement pas possible avec l’essentiel des réacteurs qu’il y a dans le monde », car le réacteur russe utilisait du graphite, qui est inflammable. C’est l’incendie de ce graphite qui a propulsé le panache radioactif. Cette précision technique vise à décharger la filière nucléaire moderne de la peur associée à Tchernobyl.

 

Le Fond de l’Affaire : La Question de la Légitimité

 

En conclusion de cette séquence tendue, Jancovici ramène le débat à sa racine philosophique : « Qui est légitime pour parler de quoi ? »

En citant les biologistes pour la biodiversité, les épidémiologistes pour la santé, et les ingénieurs pour les données de surface et de métaux, il critique implicitement la prédominance des opinions médiatiques et des peurs non documentées dans le débat public. Pour lui, la science doit primer sur l’émotion.

En défendant le nucléaire avec une telle virulence et une rhétorique si déroutante, Jean-Marc Jancovici se positionne non seulement comme un expert de l’énergie, mais comme un provocateur qui force l’opinion à un arbitrage souvent douloureux entre le risque perceptible (le panache radioactif) et le risque systémique (le réchauffement climatique et la destruction lente des écosystèmes par l’Homme et les technologies diffuses). Son message est clair : l’ennemi de la biodiversité n’est pas l’atome, mais l’appétit insatiable de l’humanité pour l’espace et les ressources, que le nucléaire permet de freiner plus efficacement que toute autre solution bas-carbone.

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