Une esclave découvre son bébé pendu dans la chapelle : cette nuit-là, il décapite la comtesse et douze religieuses, 1823
🩸 Yaretsi et la vengeance de San Jerónimo de los Azotes (Vice-royauté du Pérou, 1823)
L’histoire de Yaretsi, dont le nom dans sa langue maternelle signifiait « celle qui sera toujours aimée », est non seulement une tragédie personnelle, mais aussi un témoignage brutal de l’oppression coloniale dans les hautes terres de la vice-royauté du Pérou en 1823. À l’hacienda de San Jerónimo de los Azotes, la cruauté était la norme, imposée par la comtesse Beatriz de Salcedo y Villarreal et ses complices, les douze religieuses fanatiques de l’Ordre des Sœurs de la Pénitence Perpétuelle.
🕊️ La fin de l’innocence : Amaru
Yaretsi, une femme autochtone réduite en esclavage, a enduré neuf ans de tourments. Sa seule lueur d’espoir était son fils de trois ans, Amaru (« serpent sacré »), dont le rire était le seul son pur de l’hacienda. Pourtant, la comtesse Béatrice a interprété cet amour maternel comme une offense personnelle et une remise en question de son pouvoir absolu.
Le 23 mars 1823, alors qu’Amaru chantait une mélodie ancienne sur les oiseaux libres, la comtesse et la Mère Supérieure, sœur Catherine du Divin Sang, ordonnèrent que l’enfant soit emmené à la chapelle pour une « instruction spéciale » – un euphémisme pour le châtiment spirituel le plus brutal.
Malgré les supplications de Yaretsi, elle fut attachée au pied d’une table de pierre et contrainte d’écouter les cris de son fils s’éteindre. Vers minuit, sœur Catherine est revenue avec une nouvelle glaçante : le corps d’Amaru avait été « purifié » et devait être enterré avant l’aube.
Yaretsi a découvert son fils dans la chapelle, pendu à une poutre. Son petit corps nu était couvert d’ecchymoses et de brûlures, et une croix avait été gravée sur sa poitrine. Sur le mur, écrite de son sang, se trouvait la phrase latine : Sic transit Gloria Mundi (« Ainsi passe la gloire du monde »). À ce moment-là, la douleur de Yaretsi s’est transformée en une fureur ancestrale et inexorable.
🗡️ La Nuit du tonnerre et de la vengeance
Pendant les trois semaines qui ont suivi, Yaretsi s’est métamorphosa de victime en vengeresse. Son âme n’était pas morte ; elle était devenue pure vengeance. Elle observait méticuleusement les habitudes et les routines de ses oppresseurs, aiguisant en secret un couteau de boucher qu’elle appelait « Vengeur » dans sa langue.
Dans la nuit du 14 avril, sous une violente tempête andine, Yaretsi a mis son plan à exécution :
La comtesse : Yaretsi a versé une forte dose de teinture de pavot dans son thé, la plongeant dans un profond sommeil.
Les Nonnes : Les sœurs étaient à la chapelle pour leurs prières du soir, inconscientes du danger. Yaretsi s’est mis à les traquer une à une avec l’Avenger, en commençant par Sœur Inés dans le garde-manger et Sœur Pilar dans sa cellule.
Le massacre de la chapelle : Il attendit que les autres soient parties et les attaqua dans le couloir. Sœur Catalina, la tortionnaire principale d’Amaru, a été jetée à terre et poignardée à plusieurs reprises, criant : « Pour Amaru, pour Amaru… » Les religieuses restantes ont péri en essayant de fuir ou de se cacher. Yaretsi épargna brièvement Sœur Remedios, qui n’avait pas touché à Amaru, mais la jugea coupable de « silence et de complicité » et la tua.
Finalement, Yaretsi s’est rendu dans la chambre de la comtesse Beatriz. Il l’a réveillée pour la forcer à écouter les aveux du massacre. Il a retiré sa main de la bouche de la comtesse et l’a vue implorer sa grâce, offrant de l’argent et la liberté.
« Je ne veux pas de ton argent. Je ne veux pas de ta liberté. La seule chose que je désire, tu me l’as déjà prise. »
Yaretsi entreprit alors de démembrer lentement la comtesse, lui infligeant ainsi l’agonie qu’avait endurée son fils. À l’aube, il a tranché la tête de Béatriz.
🔥 Le Dernier Acte et l’Héritage
Sa vengeance s’accomplit par un rituel macabre. Yaretsi a rassemblé les treize têtes (celle de la comtesse et celles des douze religieuses) et les a disposées en cercle sur la grande table de la salle à manger. Puis, il retourna à la chapelle, piétina délibérément l’hostie consacrée et y mit le feu, profanant ainsi le lieu du supplice de son fils.
Alors que l’incendie faisait rage, Yaretsi a libéré les autres esclaves : « Courez ! La maison brûle, la comtesse est morte, les religieuses sont mortes, vous êtes libres… »
À l’aube, Yaretsi a exhumé le petit corps d’Amaru et est entré dans les ruines fumantes de la chapelle. Il déposa son fils sur ce qui avait été le maître-autel et l’enlaça, mourant à ses côtés dans les flammes : son propre bûcher funéraire sur l’autel de sa vengeance accomplie.
🌄 L’Écho de la Justice
L’histoire de Yaretsi et d’Amaru s’est répandue comme une traînée de poudre, malgré les tentatives de censure de l’Église et des autorités. Pour les oppresseurs, c’était un avertissement contre l’« indomptabilité » des esclaves. Pour les opprimés, elle est devenue une légende de justice brutale face à une cruauté insoutenable.
Conséquences politiques : L’horreur déchaînée a suscité un débat dans les milieux intellectuels et est considérée par les historiens comme une preuve de l’instabilité inhérente au système des plantations esclavagistes.
Dissolution de la congrégation : L’Ordre des Sœurs de la Pénitence Perpétuelle a été officiellement dissous trois ans plus tard.
Persistance : Aujourd’hui, dans un


