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🎤 Les Enfoirés, 36 ans après : secrets, tensions et révélations sur Johnny Hallyday, Goldman et la face cachée d’un spectacle devenu kermesse géante de la chanson française

🎤 Les Enfoirés, 36 ans après : secrets, tensions et révélations sur Johnny Hallyday, Goldman et la face cachée d’un spectacle devenu kermesse géante de la chanson française

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Les Enfoirés : 36 ans d’histoire, de gloire… et de désillusions

Il y a trente-six ans jour pour jour, le 6 novembre 1989, une bande d’amis mythiques se réunissait pour un pari fou : chanter pour les Restos du Cœur, l’œuvre fondée par Coluche quatre ans plus tôt. Ce soir-là, au Zénith de Paris, cinq légendes montaient sur scène : Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Véronique Sanson, Michel Sardou et Jean-Jacques Goldman. Cinq voix d’or, cinq icônes, unies par la générosité et la musique.

Personne ne se doutait alors que cette première édition des Enfoirés allait devenir, au fil des décennies, un véritable monument populaire, un rendez-vous annuel mêlant stars, rires, déguisements… et controverses.

1989 : l’âge d’or, l’amitié pure et la voix du cœur

En 1989, la tournée du cœur s’étend sur sept dates – de Lyon à Lille, en passant par Montpellier, Bordeaux et Paris. À cette époque, le concept est simple : des chanteurs, uniquement des chanteurs. Pas d’humoristes, pas d’acteurs, pas de mannequins. Juste la chanson, la vraie.

Goldman, artisan discret du projet, convainc son ami Johnny de rejoindre la troupe. Hallyday, tout juste auréolé du succès colossal de son album Gang — écrit et produit par Goldman lui-même — accepte sans hésiter. Ensemble, ils partagent la scène, les rires, les répétitions et surtout la cause : nourrir ceux qui ont faim.

Le public, ému, découvre une version sincère, brute et vibrante des artistes. À la fin de la tournée, un album sortira : Tournée d’Enfoirés, avec des titres devenus cultes comme La musique que j’aime, Le bon temps du rock’n roll ou La chanson des Restos.

Les Enfoirés : les premières tournées

Les années 90 : du cœur à la kermesse

Mais le temps passe, et l’esprit d’origine s’effrite. En 1997, huit ans après le premier concert, Les Enfoirés reviennent avec 42 artistes sur scène. En 1998, ils sont 46. Et en 1999, 56.

Johnny, lui, s’éloigne. Il participe encore deux fois, en 1997 et 1998, avant de tirer sa révérence définitive. Sa raison ? Il la confiera plus tard au Parisien en 2015 :

« Trop de gens y vont qui ne sont pas de ce métier. Et puis, me déguiser en clown, moi, non merci. »

Pour lui, Les Enfoirés avaient perdu leur âme. De la chaleur humaine, on était passé au grand spectacle. Des chanteurs de métier, on était passé aux stars du moment, aux humoristes, aux présentateurs télé et aux comédiens venus « faire leur promo ».

« Au début, il n’y avait que des chanteurs. Petit à petit, d’autres personnalités ont été intégrées. Un tournant dans lequel je ne me suis pas retrouvé », dira-t-il.

Sa franchise fera grincer des dents, mais beaucoup d’artistes comprendront son malaise.

Les tensions, les polémiques et le retour des fantômes du passé

En 2015, alors que le collectif est secoué par la polémique autour de la chanson Toute la vie — accusée d’être « anti-jeunes » —, Johnny vole au secours de Jean-Jacques Goldman.

« On attaque Goldman ? Il n’y a pas plus droit et sincère que lui. »

Ce geste de loyauté résume bien leur lien : respect, admiration mutuelle, et un souvenir indélébile partagé sur la scène des Enfoirés.

Mais derrière les sourires et les duos, les tensions persistent. Certains regrettent la commercialisation du spectacle. D’autres pointent la transformation du message humanitaire en grand show télévisé, calibré pour l’audience et les réseaux sociaux.

Les déguisements extravagants, les chorégraphies improbables, les sketchs interminables font sourire, mais éloignent du message initial : nourrir les plus démunis.

Johnny, l’absent omniprésent

Vingt-six ans après sa première participation, Johnny reste une figure fantomatique mais essentielle des Enfoirés. En janvier 2018, quelques semaines après sa disparition, la troupe lui rend un hommage vibrant sur scène. Des larmes, des applaudissements, une émotion à fleur de peau.

En 2025, pour le 36ᵉ anniversaire du spectacle, son nom résonne encore. Te Manquer est interprétée par les artistes présents — un hommage silencieux à celui qui, malgré tout, n’a jamais vraiment quitté la scène.

clubsardou.com : site Michel Sardou non officiel

Lara Fabian, absente cette année pour cause de tournée au Québec, se souvient encore du moment qui a changé sa carrière :

« Johnny m’avait vue chanter Requiem pour un fou aux Enfoirés. Il est venu me voir avec une gerbe de roses oranges et m’a proposé de chanter avec lui au Stade de France. C’était sacralisant. »

2025 : retour à l’essentiel ?

Après des années de critiques, la tournée 2025 semble renouer avec l’esprit d’origine. Moins de sketchs, moins de déguisements. Plus de voix, plus de chansons. Le public y entend des reprises bouleversantes : Te Manquer, Antisocial, Entrez dans la lumière, J’y crois encore…

Les Enfoirés version 2025 paraissent vouloir redonner sens à la scène, au partage, à la musique. Et même si l’événement reste une machine colossale, il retrouve un peu de sa sincérité perdue.

Les Enfoirés : entre nostalgie et modernité

Trente-six ans après, la magie opère encore, mais autrement. Ceux qui ont connu les débuts — le temps où Coluche, Goldman, Johnny et Sardou chantaient pour nourrir les autres — gardent une nostalgie teintée d’amertume.

Le spectacle a grandi, s’est transformé, parfois dénaturé. Mais il continue d’exister. Et chaque note chantée, chaque euro collecté, reste une victoire contre l’indifférence.

Peut-être que, quelque part, dans le vacarme des projecteurs, l’esprit des premiers Enfoirés veille encore — celui d’une poignée d’amis qui, un soir de novembre 1989, avaient décidé que chanter pouvait sauver des vies.

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